1922 à 1925 – La radio en pleine expansion

576
576

L’histoire de la radio en Suisse Romande débute en 1922, où une ligne aérienne relie Paris à Lausanne d’où le besoin d’un émetteur. Sa réalisation est donc confiée à un jeune ingénieur, Roland Pièce qui s’adjoint son professeur Paul-Louis Mercanton, glaciologue passionné de TSF. C’est le 26 octobre qu’a lieu à l’hôtel beau-Rivage le banquet d’inauguration du studio et de l’émetteur, situés sur les hauts de Lausanne au Champs-de-l’Air, en présence des autorités et de l’ambassadeur de France, hôte d’honneur. Pièce décline l’invitation, engage l’orchestre du « Central-Bellevue », une cantatrice et les emmène au Champ-de-l’Air. C’est alors qu’il diffuse une première émission tout officieuse comprenant le Cantique suisse, un petit Laïus et la Marseillaise. Au Beau-Rivage, où un complice a dissimulé un poste récepteur, c’est l’émerveillement. Radio Lausanne est née. C’est en février 1923 que la municipalité décide de mettre à disposition de la société « Utilitas » l’émetteur du Champs-de-l’air pour diffuser des concerts ou des conférences. Mais il n’était pas question de perturber la sécurité aérienne. Ainsi Radio Lausanne dut se contenter de la tranche horaire très restreinte comprise entre 18 heures et 19 heures.

Du côté de Genève, des pionniers comme Maurice Rambert prennent aussi des initiatives en déposant une demande de concession de radiodiffusion auprès de la DGT (Direction Générale des Télégraphes, l’instance de surveillance des communications télégraphiques et téléphoniques). Les premiers essais ont lieu le 21 octobre 1923 et la radiodiffusion est soumise aux mêmes restrictions horaires qu’à Lausanne, les impératifs aériens devant être respectés.
Malheureusement, le financement des programmes n’est pas encore assuré, les recettes des taxes de concessions atteignant seulement 2800.- pour 980 auditrices et auditeurs. Genève et Lausanne se regroupent, alors, au sein de la Société Romande de Radiodiffusion (SRR). Cette association tiendra une bonne année jusqu’à ce que les Genevois décident de se séparer des autres romands pour fonder la « Société des émissions de Radio-Genève » (SERG). C’est aussi à cette période qu’apparaissent les grandes voix inoubliables de la radio comme Hortense sur Radio Lausanne, Anatole à Radio Genève ou encore Marcel « Squibbs » Suès.

En Suisse alémanique, l’ère radiophonique débute un an et demi après la Suisse Romande, la DGT ayant, certes déjà autorisé des essais, mais rejeté toutes demandes de concessions en raison de leur orientation commerciale. Une concession fini par être attribuée à la « coopérative de radiodiffusion de Suisse alémanique » se démarquant des autres projets et affichant son opposition à une radiodiffusion à des fins commerciales. Divertissement, enseignement et nouvelles constituent les trois piliers du programme désormais libéré des contraintes radio de l’aviation. Toutefois, la nouvelle Radio Zürich, pour des raisons financières, reste limitée à quelques tranches horaires. En Suisse Romande, il faut patienter une année pour que Radio Genève puisse enfin se libérer des contraintes de l’aviation avant qu’un nouvel émetteur lausannois permette enfin aux Vaudois de ne plus en tenir compte.

Outre Sarine, c’est au tour de Berne et de Bâle de s’intéresser à la radiodiffusion. Malgré les efforts de la « Radio-Genossenschaft Zürich » pour garder le monopole en Suisse alémanique, on fonde la « Radio-Genossenschaft Bern » en août 1925 dont les émissions débutent le 19 novembre sur Radio Berne. Quelques mois plus tard, le 19 juin 1926 après de longues démarches, Radio Bâle entre en service et ce trois ans après que la Suisse ait commencé à autoriser des essais radiophoniques. C’est avec cette dernière concession que s’achève toute une partie de l’histoire radiophonique suisse. (A suivre…)

Répartition des zones de concession de 1925 à 1927

> A lire dès le 20 août : 1925-1927 – La crise de la Radiodiffusion locale


#Tags de cet article
Optimization WordPress Plugins & Solutions by W3 EDGE