1925 à 1927 – Crise de la radiodiffusion locale

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Très vite, il est démontré que le marché à ses limites et que la population ne succombe pas partout au virus de la radio. En effet, dès les premiers mois, le canton de Bâle-ville doit venir en aide à Radio Bâle qui compte à peine 2200 concessions. Jusqu’en 1930, le canton devra verser à la coopérative une subvention de 15’000 francs lui permettant de financer ses quelques heures d’émission quotidienne. En règle générale, plus l’auditeur est proche de la station, plus son enthousiasme est grand puisqu’il a la possibilité de recevoir le programme dans une meilleure qualité. Seules Radio Zurich et Radio Berne bénéficient d’une audience importante. En Suisse, 1 personne sur 76 possède une concession de réception à la fin 1926, contre 1 personne sur 48 en Allemagne et même 1 sur 21 en Angleterre.

En 1926, l’ATS est désigné comme fournisseur exclusif d’actualité au niveau national. Deux bulletins d’information par jour sont donc diffusés simultanément sur l’ensemble des stations. Ces différentes mesures ont été exigées par la presse soutenue par les autorités fédérales qui y voient une possibilité de mieux contrôler le service des nouvelles radiophoniques. Cette prise de position empêchera ainsi toute concurrence entre la radio et la presse pendant des décennies.

Une collaboration entre les différents radiodiffuseurs devient bientôt inévitable au vu des ressources limitées. C’est ainsi qu’à l’automne 1925, Radio Zurich et Radio Genève s’apprêtent à instaurer un échange régulier de programmes. Cette initiative est refusée par la DGT qui souhaite au préalable un regroupement des stations au sein d’une « Union des coopératives suisses de radiodiffusion ». Malgré cette incitation au regroupement, la DGT échoue dans son projet de fusion nationale puisque suite à une mésentente entre les stations, les 4 radios de l’ouest de la Suisse fondent « l’Union radiophonique suisse » en excluant ainsi Radio Zurich. Pour les Zurichois, la radiodiffusion locale, défendue par l’URS, n’a aucun avenir. Ils proposent ainsi une réorganisation en profondeur qui aboutirait à la création d’une société nationale scindée en deux groupes d’exploitation, l’un suisse romand et l’autre suisse allemand. La construction des émetteurs nationaux serait prise en charge par la Confédération.

Malgré les efforts de la DGT pour débloquer la situation, les autorités se heurtent toujours au problème de la répartition de la redevance de réception qui divise les 4 coopératives. Les membres de l’URS décident ainsi d’interrompre toute collaboration avec Radio Zurich tant qu’une répartition satisfaisante des produits n’aura pas été fixée et que Zurich n’aura pas rejoint leurs rangs. La DGT décide d’intervenir dans ce conflit latent à la demande de la RG Zurich. Elle met en place un fond de péréquation destiné à soutenir Bâle et Lausanne. Par ailleurs, une nouvelle répartition des zones de diffusion entre en fonction avec l’apparition de zones « neutres » communes aux différentes stations. Ces mesures restent insatisfaisantes puisque la taxe ne permet pas la survie des 5 programmes autonomes. La cause de ce manque d’argent est due au ralentissement des demandes de concession, la mauvaise qualité de réception étant en cause.

Répartition des zones de concession en 1928-1930 avec l’introduction des zones neutres

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