Radio France – 460 000 heures de radio en 2002

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Aujourd’hui, Radio France assure la production de 7 marques thématiques ou généralistes et est le premier producteur et éditeur de radio en France. La Société Nationale de Radiodiffusion Radio France a vu le jour en 1975, lors de l’éclatement de l’ORTF. Constituée de France Inter, France Culture et France Musique, trois stations créées en 1963, l’offre de Radio France va s’enrichir de FIP en 1975, de Radio Bleue, Radio 7 et trois stations locales en 1980, de France Info en 1987 et du Mouv’ en 1997. En 2000, dans le cadre du plan Bleu, Radio Bleue cédera sa place à France Bleu, un réseau regroupant sous une même identité l’ensemble des locales de Radio France. C’est en 2002 que la dernière née de ces radios locales, la CityRadio de Paris, verra le jour. Cette offre de programmes est complétée par la banque de programmes Sophia et le programme classique Hector.

Jean-Marie Cavada souligne que Radio France a atteint « une sorte de rêve » en dépassant les 30% d’audience cumulée sur les 15 ans et plus. 14.5 millions d’auditeurs écoutent donc l’une des stations de Radio France un jour moyen de semaine « dans un marché actif et très disputé par de multiples opérateurs, parfois financièrement très puissants », explique-t-il. Selon Jean-Marie Cavada, l’année 2002 aura été marquée par un travail de fond important pour l’entreprise, un « élément essentiel de la solidité future de la radio publique ». Concernant les antennes, il souligne le travail effectué en matière d’information, expliquant que les différentes antennes de Radio France « ont étonné par leur capacité de réponse à cette demande de vrais contenus ». Il estime que l’offre et le succès rencontré par radio France démontre que l’avenir de la radio n’appartient pas aux robinets à musique. Il a également rappelé le combat mené par Radio France contre « la dérive marchande des droits sportifs », soulignant que « l’information doit rester un bien collectif libre et pleinement accessible à tous ». Jean-Marie Cavada a d’autre part souligné le travail de fond entrepris sur les structures, en particulier sur le réseau France Bleu avec la mise en place de 8 délégations régionales. Ces déléagtion permettent « une solidarité et une cohésion de bassin d’audience (…) autour d’intérêts convergents ». Enfin, bien qu’étant une entreprise publique, il a rappelé que le fonctionnement de Radio France doit « épouser les contours et les logiques d’une entreprise comme les autres ».

Sur le plan financier, Radio France a connu en 2002 une hausse de 4.7% de son chiffre d’affaires qui s’élève à 494.6M€, tandis que l’excédent brut d’exploitation a été multiplié par deux. Le résultat net s’établit à 236K€, en hausse de 17.4% par rapport à l’année précédente. Ce résultat est positif pour la 3ème année consécutive. 82.5% des charges totales sont affectées aux programmes et à la fabrication de 460 000 heures de radio par an. Radio France tire ses ressources de la redevance à hauteur de 89.6%, représentant un peu plus de 20€ par an et par foyer. Les ressources propres représentent 10.4% du chiffre d’affaires de 2002. Parmi ces ressources figurent les recettes publicitaires, qui représentent 5% du budget de Radio France. Radio France Publicité, dirigée par Danielle Nizieux, a généré un chiffre d’affaires de 34.44M€ en progression de 33.4% par rapport à 2001. Seuls 4 secteurs sont ouverts à la publicité sur Radio France (la publicité collective, la publicité d’intérêt général, la publicité pour les services de l’Etat et la publicité pour des entreprises publiques ou parapubliques). Le cahier des charges limite par ailleurs le volume quotidien de publicité à 30 minutes par station. En 2002, ce volume n’a pas excédé 12 minutes quotidiennes par station.

L’un des grands chantiers de l’année 2002 aura été la régionalisation du réseau France Bleu dirigé par Michel Meyer. L’une des principales réformes a été la création de 8 délégations régionales (Nord, Ile-de-France Normandie, Grand Ouest, Grand Est, Grand Centre, Rhône-Alpes Bourgogne, Grand Sud-Ouest, Sud-Méditérranée et Corse) dont l’objectif est de rapprocher les centres de décisions des antennes locales. Ces délégations pilotent un pool de stations au sein d’une région radiophonique. Cette régionalisation concerne quelques 1 200 personnes et 42 stations, soit un tiers des effectifs de Radio France. Septembre 2002 aura également vu la naissance de la CityRadio de Paris, créée par Guy Banville, Michel Meyer et François Desnoyers. L’objectif de cette station est de répondre aux préoccupations spécifiques des franciliens. En 2002, le réseau France Bleu est la 4ème station généraliste de France, avec une audience moyenne de 3 366 000 auditeurs. France Bleu est par ailleurs leader sur 9 départements fraçais (Creuse, Dordogne, Doubs, Drôme, Indre, Landes, Mayenne, Vaucluse et Haute-Vienne). Le budget de France Bleu représente 27.5% des charges d’exploitation de Radio France.

Deuxième station généraliste de France, France Inter a rassemblé en moyenne 5.4 millions d’auditeurs. Son directeur, Jean-Luc Hess, souligne que les missions principales de France Inter consistent à « informer, cultiver, distraire ». Le budget de France Inter représente 15% des charges d’exploitation de Radio France. En 2002, France Info a fêté son 15ème anniversaire. Née en 1987 dans le plus grand scepticisme, la station a touché en 2002 11% de la population française, soit plus 5.2 millions d’auditeurs un jour de semaine. Michel Polacco, son directeur, souligne que France Info a atteint « l’âge de la maturité », représentant « l’une des plus belles success-stories de la radio française ». L’audience de France Culture et France Musiques, les deux autres grandes stations nationales de Radio France, reste beaucoup plus confidentielle. En 2002, France Culture a touché 532 000 auditeurs un jour moyen de semaine, tandis que France Musiques a vu son audience progresser de 450 000 auditeurs pour atteindre 2.1% d’audience cumulée sur la période novembre-décembre 2002. En Ile-de-France, FIP est écoutée par 176 000 auditeurs quotidiens. En région, seules trois stations FIP ont survécu à la restructuration des réseaux. A Strasbourg, la station touche 16 100 auditeurs, à Nantes, 15 000 et à Bordeaux 21 200 auditeurs. Enfin, Le Mouv’, diffusé sur 14 villes en France, est écouté par 330 000 auditeurs en France. Six ans après sa création, la station destinée aux plus jeunes ne bénéficie toujours que d’un réseau embryonnaire qui limite fortement son développement.

D’autre part, les technologies nouvelles et le chantier de la numérisation ont été au coeur des préoccupations de Radio France. Qualifié de « stratégique pour l’avenir de Radio France » par Sylvain Anichini, directeur général adjoint chargé des techniques et des technologies nouvelles, « le déploiement des postes de travail numériques sur l’enseble des chaînes nécessitait la mise en place d’une organisation aux problèmes posés ». Une délégation à la numérisation a donc été mise en place afin de suivre ce projet. Enfin, selon le rapport d’activité 2002, Radio France compte 694 techniciens, 128 personnels de réalisation, 99 documentalistes. Radio France a fait appel à 7 130 cachetiers et pigistes, tandis que l’effectif mensuel moyen présent s’est élevé à 3915.09 personnes. En 2002, Radio France aura réalisé 12 400 émissions, dont 850 pour France Inter, 7 000 pour France Culture, 4 500 dont 900 concerts pour France Musiques et 50 émissions (fictions) pour France Bleu.


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