AER – Pas d’extinction de l’analogique, mais une réflexion sur la norme

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La question de l’extinction de la diffusion analogique de la FM a été au coeur des débats de l’assemblée générale de l’AER (Association Européenne des Radios) qui s’est tenue à Bruxelles les 11 et 12 février derniers. L’AER considère « qu’il est actuellement impossible de fixer une date pour l’extinction des services de radiodiffusion en analogique ». Elle estime en effet que le choix de la norme de diffusion est un point prioritaire, expliquant que « la question du type de technologie à employer doit être résolue en premier lieu ». Dans ce contexte, l’AER s’est prononcée en faveur du maintien de la diffusion FM et AM dans tous les pays européens, « le cas échéant avec une diffusion parallèle des services en mode numérique ». La diffusion de la radio analogique devra se poursuivre « jusqu’à ce que le marché radiophonique permette de fixer un calendrier d’une potentielle numérisation générale de la radio », a estimé l’AER. « Toute transition de la diffusion de la radio du mode analogique vers le mode numérique doit bénéficier d’une période suffisamment longue, à moins d’un accord liant toute l’industrie radiophonique au niveau national », a ajouté l’AER. Au sein de l’AER, la France est représentée par le SIRTI. Son vice-président, Mathieu Quétel, s’était exprimé sur la question de l’arrêt de la diffusion analogique en octobre 2009, à l’occasion du salon Le Radio à Paris. « Je crois que le temps n’est pas venu d’envisager l’extinction de l’analogique. Nos concitoyens ne sont absolument concernés par la RNT. Il va se passer quelques mois au minimum avant que l’on envisage sérieusement de poser une date d’extinction de l’analogique », avait-il indiqué. Mathieu Quétel avait également expliqué que « envisager une date d’extinction de l’analogique ne pourra pas se faire sans un accompagnement des pouvoirs publics. Je pense que notre média mérite qu’une loi soit portée soit par le gouvernement, soit par le législateur, pour la radio du futur ». Selon lui, il faudra prévoir « un certain nombre de moyens d’accompagnements et de moyens à mettre en oeuvre pour, éventuellement, dans un cadre donné, envisager, à terme, assez long à mon avis, d’éteindre l’analogique en radio. Mais on ne coupera pas à un accompagnement des pouvoirs publics ».

Dans le cadre de ce débat, Alain Méar, vice-président du groupe de travail sur la radio numérique au CSA, avait estimé que « l’extinction de l’analogique est une vraie question que l’on ne peut pas esquiver. Et je pense que la mission de concertation devra se poser cette question ». Il avait aojuté que « l’une des différences avec la TNT, c’est que la date butoir de la TNT résulte d’une initiative européenne commune. Ce n’est pas le cas pour la RNT ». Alain Méar avait indiqué aux opérateurs que « si lors d’un des réunions de concertation vous répondez « oui, il faut une date butoir » pour donner un signal aux constructeurs, mais pas trop proche bien évidemment, compte tenu du parc existant de 160 millions de récepteurs, il faudra peut être susciter une intitiative européenne. Et là, il n’est pas sûr que, contrairement à la TNT, tous nos partenaires de l’Union Européenne soient au diapason sur la RNT ». Par ailleurs, la question de la norme de diffusion de la RNT a également été abordée au cours de l’assemblée générale de l’AER. les membres de l’AER ont indiqué qu’ils entendaient « continuer à travailler pour clarifier la technologie ou la mosaïque de technologies » afin de permettre « une numérisation de la radio en Europe dans les meilleurs délais possibles ». Sur ce dernier point, avec le choix du T-DMB, une norme de télévision coréenne, la France est actuellement isolée technologiquement de ses voisins européens qui ont opté pour une diffusion numérique de la radio selon la norme DAB+. L’AER, qui revendique la représentation de plus de 4 500 opérateurs de radio privée de toute l’Europe, est présidée par l’espagnol Alfonso Ruiz de Assín (AERC).


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