Bruno Gaston (Europe 1) – Un « pari réussi » pour les sondages ; Laurent Ruquier « important mais pas essentiel »

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Radioactu : Comment accueillez-vous les résultats d’audience d’Europe 1 ?
Bruno Gaston : Si je ne suis pas content maintenant, je ne le serais jamais ! Nous enregistrons la plus forte progression du marché radio, avec près de 450 000 auditeurs gagnés en un an. Il s’agit d’une progression toutes radios confondues, pas seulement du marché généraliste. Cela montre que le pari de la nouvelle grille est un pari réussi et que les piliers historiques de la station recrutent de nouveaux auditeurs. La matinale de Thomas Sotto prend 213 000 auditeurs, Hanouna gagne 272 000 auditeurs, Wendy Bouchard gagne 249 000 auditeurs… Ces trois choix de grille audacieux sont payants. Parallèlement, Canteloup gagne 123 000 auditeurs, Morandini 255 000 et Franck Ferrand 335 000. Ces chiffres sont des motifs de satisfaction. En terme de concurrence, l’écart avec RTL s’est divisé par deux en un an. Cet écart s’est divisé par trois avec France Inter. Enfin, l’écart qui nous séparait de RMC a été multiplié par deux en un an.

Radioactu : La grille mérite-t-elle de nouveaux ajustements pour vous permettre un rapprochement accentué de RTL et de France Inter ?
Bruno Gaston : Le marché de la radio n’est qu’une longue série d’ajustements. Il y a des choix de stratégie à entériner. Une fois que vous avez posé une stratégie, vous devez proposer une grille en adéquation et, éventuellement, procéder à quelques modifications à la marge par la suite. Mais le succès que rencontre Europe 1 après cinq vagues consécutives de progression est quelque chose de pérenne. Lorsque nous avons mis en place cette grille à la rentrée dernière, quelques articles ont essayé de la stigmatiser comme étant « l’agitation perpétuelle d’Europe 1 », le « jeu de chamboule tout de chaque saison ». Force est de constater qu’il ne s’agissait pas de cela. Nos choix audacieux ont été payants. Aujourd’hui nous sommes dans notre « axe » ; nous devons à présent faire des efforts sur les événements qui se présentent : la Coupe du monde, les Européennes… Nous devrons faire preuve d’inventivité et d’audace pour satisfaire nos auditeurs. Notre stratégie est claire : d’une part le renouvellement de l’audience de la station – la moyenne d’âge a baissé de deux ans en un an -, d’autre part l’élargissement de la base d’audience, avec notamment la « dé-parisianisation » de l’antenne (avec le « Train des municipales », « l’Europe-stop »…). Cela est extrêmement important pour nous.

Radioactu : A quoi attribuez-vous la baisse de votre concurrente RTL ?
Bruno Gaston : Je ne me hasarderai pas à commenter les chiffres de la concurrence, mais je constate qu’une station comme RTL – connue pour la pérennité de ses choix et ses grilles qui s’inscrivent sur la durée -, perd 315 000 auditeurs sur la matinale de Laurent Bazin, sur la deuxième saison de sa nouvelle grille. Je le répète : la stratégie doit être pensée et les choses doivent être réfléchies sur la base d’audience d’une station. De ce fait je ne commenterai pas plus les résultats des concurrents.

Radioactu : Europe 1 va prochainement perdre Laurent Ruquier, qui va animer les « Grosses têtes » sur RTL. S’agit-il d’une grande perte ?
Bruno Gaston : Premièrement, c’est un motif de tristesse ; nous travaillions ensemble depuis 15 ans. Il s’agit également d’une perte ; j’aurais préféré que l’on continue à travailler ensemble. Deuxièmement, les chiffres parlent beaucoup mieux que les grandes phrases : Laurent a progressé dans ce sondage de 218 000 auditeurs sur un an. Il ne s’agit donc que de la cinquième progression de la station. En terme de moteur d’audience et de relais d’audience, il [Laurent Ruquier] est certes important pour Europe 1, mais il n’est pas essentiel. Quatre autres émissions avant la sienne progressent plus fortement dans ce sondage.

Radioactu : Comment comptez-vous vous retourner après son départ ?
Bruno Gaston : Nous avons une stratégie claire et savons très exactement ce que nous voulons l’après-midi. Nous avons juste une question d’incarnation à régler. Nous sommes sur ce dossier depuis un moment, car nous avions un peu anticipé la décision de Laurent, que nous avions vu venir. En outre, rien ne nous contraint à figer nos choix avant l’heure, sans précipitation.

Radioactu : Pourquoi n’avez-vous pas réussi à le retenir ?
Bruno Gaston : Chacun a fait valoir ses arguments. Il a fait le choix de succéder à Philippe Bouvard sur cette vieille émission patrimoniale que sont « Les Grosses Têtes ». Dont acte. Nous respectons les choix de Laurent. En face, nous mettrons quelque chose qui sera en phase avec la stratégie d’Europe 1, une proposition extrêmement forte au milieu de l’après-midi. Comptez sur nous pour cela. Nous entendons bien être gagnants là-dessus.

Radioactu : Qu’en est-il de Cyril Hanouna ?
Bruno Gaston : Il enregistre les plus fortes progressions de toute la grille et gagne 272 000 auditeurs en un an avec une part très forte de moins de 60 ans. Il est vraiment au coeur de cette stratégie de renouvellement de l’audience.

Radioactu : Sera-t-il sur la grille à la rentrée prochaine ?
Bruno Gaston : Il est sous contrat avec nous et il n’existe aucune raison pour qu’il s’en aille.

Radioactu : Souhaitez-vous ajouter quelque chose ?
Bruno Gaston : Je suis content pour Europe 1, content que les choix audacieux qui ont précédé la constitution de cette grille soient payants. Nous sommes sur cette grille depuis huit mois ; elle a encore de la capacité sous le pied.


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