Bureau de la radio – Les 4 grands groupes privés s’unissent

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Jean-Paul Baudecroux, Alain Weill, Alexandre Bompard, Axel Duroux et Michel Cacouault

RadioActu – Campagne Bureau de la RadioCampagne « J’aime la Radio » (extraits)

C’est à Michel Cacouault qu’a été confiée la présidence du Bureau de la Radio. Agé de 63 ans et ancien responsable commercial de Sud Radio dans les années 70, Michel Cacouault fut notamment directeur d’Europe Régies en 1988, avant de racheter Giraudy au groupe Lagardère. Il fut ensuite président du directoire de Viacom Outdoor France de 1999 à octobre 2004, puis nommé directeur général de IP France en 2005, poste qu’il a quitté en octobre 2007. Désormais président du Bureau de la Radio, Michel Cacouault a rappelé qu’il avait défendu la plupart des marques représentées dans cette nouvelle association. « C’est intéressant d’avoir un tel panel de talents, car ce sont des managers exceptionnels », a t-il souligné. Le Bureau de la Radio rassemble Jean-Paul Baudecroux, PDG de NRJ Group, Alexandre Bompard, PDG d’Europe 1, Axel Duroux, président du directoire de RTL, et Alain Weill, PDG de NextRadio TV. Au total, il représente les intérêts de 12 stations nationales généralistes et musicales privées. Ces stations sont écoutées quotidiennement par 31 millions d’auditeurs, soit 90% de l’audience des radios privées nationales. Interrogé sur l’absence de certaines stations nationales au sein du Bureau de la Radio, dont Skyrock, Michel Cacouault a expliqué que « Skyrock a toujours eu une démarche individualiste et personnelle. Mais nous souhaitons qu’ils nous rejoignent ». Michel Cacouault est également revenu sur les atouts du média radio, dont « l’accès est libre et gratuit, à la différence d’Internet qui nécessite un abonnement », a t-il expliqué. Il a également souligné que la radio est « le média de la convergence et de la mobilité », consommé par 70% des internautes. « C’est aussi le média de l’interactivité, qui donne le plus la parole aux français », explique Michel Cacouault. « La radio est un média adapté à la crise, et son modèle économique est solide », ajoute t-il. Si elle génère 30% des contacts médias, la radio ne représente que 6.5% des recettes publiciatires en France, tous médias confondus.

Pour sa part, Axel Duroux s’est félicité de la création du Bureau de la Radio. « Ca montre la maturité de ce média. Nous voulons montrer que nous sommes un média adulte, capable de se fédérer, car il y a une nécessité de valoriser ce média. Ce qui nous unit tous, c’est la passion et notre amour de la radio ». Un sentiment partagé par Alexandre Bompard, PDG d’Europe 1, qui estime c »est « un signe de maturité que des grands réseaux de radio arrivent à fixer de grands principes. C’est un signe d’ambition collective que de faire avancer notre média, et la possibilité de porter les problématiques de la radio ». Alain Weill a ajouté que « le projet du bureau de la Radio existe depuis longtemps. La concurrence est plus rude qu’avant, et la radio a encore des opportunités de développement ». Jean-Paul Baudecroux a souligné qu’une telle organisation existe déjà aux Etats-Unis, avec le Radio Advertising Bureau, qui rassemble près de 7 000 membres, dont 6 000 stations de radio américaines. Il a ajouté que « l’on oppose souvent radio et Internet. Mais la radio est le premier média consommé sur Internet, un support qui favorise l’arrivée à la radio de nouveaux auditeurs, comme par exemple sur leur lieu de travail. Avec Internet, il y a désormais un nouveau prime-time en journée, en plus des deux autres prime-time de la journée ».

Parmi ses premières actions, le Bureau de la Radio a lancé ce vendredi 20 mars une campagne de promotion du média radio sur les 12 stations membres (RTL, NRJ, Europe 1, Nostalgie, Fun Radio, RMC, Virgin Radio, RTL2, RFM, Chérie FM, Rire & Chansons et BFM Radio). Baptisée « J’aime la radio », cette campagne a été conçue par Sunset Productions et donne la parole à une centaine de personnalités qui expliquent pourquoi elles aiment la radio (extraits audio ci-dessus). 10 à 15 passages par jour sont prévus jusqu’au 27 mars prochain. « C’est la première fois qu’une opération de cette envergure est lancée par la radio », se félicite Michel Cacouault. Par ailleurs, une opération sera menée sur les mentions légales, diffusées en fin de messages publicitaires. « La radio est le seul média à devoir gérer les mentions légales en supplément d’espace. Nous souhaitons pouvoir renvoyer les auditeurs vers les sites Internet des marques pour qu’ils puissent consulter les conditions générales de vente », a expliqué Michel Cacouault.

Mais c’est le relèvement du seuil anti-concentration, actuellement fixé à 150 millions d’habitants pour un même groupe, qui va constituer le principal cheval de bataille du Bureau de la Radio. Jean-Paul Baudecroux a ainsi indiqué qu’un courrier en ce sens avait été adressé au Premier Ministre. « La population française a augmenté, et le seuil n’a pas évolué. C’est comme si ce plafond baissait à chaque recensement », a expliqué le PDG de NRJ Group, indiquant qu’il proposait que ce seuil anti-concentration soit relevé à 200 millions d’habitants. « Il faut qu’on puisse pouvoir se développer dans ce pays », a t-il ajouté. Un point de vue que partage Axel Duroux, qui estime qu’on « ne peut pas continuer à nous limiter dans notre développement. Il y a des économies d’échelle à faire et il n’est pas normal que les seuils n’aient pas été relevés. Cela montre que les pouvoirs publics ne s’intéressent pas suffisamment à la radio », a déploré le president du directoire de RTL.

D’autre part, le Bureau de la Radio accompagnera le déploiement de la radio numérique. Bien que ce sujet n’ait été évoqué que très succintement, Alain Weil est monté au créneau pour expliquer que « la radio numérique terrestre est une belle perspective car elle va permettre aux radios nationales d’être vraiment nationale ». Il a indiqué que les réseaux nationaux couvrent actuellement environ 75% de la popualtion française en FM, une couverture qui pourrait à terme être portée à 80% voir 85% avec la radio numérique numérique, estime Alain Weill. Enfin, le Bureau de la Radio va se substituer aux actions du SIRRP (Syndicat Indépendant des Régies de Radios Privées) qui représentait jusqu’ici les intérêts des régies publicitaires IP France, Lagardère Publicité et NRJ Global.


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