Bureau de la Radio – « Les conditions du succès de la RNT ne sont pas réunies »

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Les groupes Lagardère, RTL et NRJ Group ainsi que Skyrock, réunis au sein du Bureau de la Radio, ont réaffirmé le 10 novembre dernier leurs réticences au déploiement de la Radio Numérique Terrestre (RNT) en France, en dépit de la volonté affichée par le CSA ainsi que de nombreux opérateurs associatives et régionaux privés, mais aussi par des organisations représentatives des stations associatives et commerciales indépendantes. Plus récemment, le SECIMAVI (Syndicat des Entreprises de Commerce International de Matériel Audio, Vidéo et Informatique grand public), a appelé de ses voeux au lancement de la RNT. Mais les radios privées membres du Bureau de la Radio estiment que « compte tenu du coût du développement de la RNT pour elle et des recette attendues, elles ne voyaient pas de moyen de rentabiliser cet investissement », et ne souhaitent donc pas « s’engager dans ce processus ». Dans ce contexte, ces stations expliquent que « les conditions du succès de la RNT ne sont pas réunies ». Le Bureau de la Radio rappelle que les rapports de Marc Tessier et David Kessler « sont également parvenus à la conclusion qu’il n’y avait pas de perspectives économiques viables pour la RNT ». Selon le Bureau de la Radio, les expériences menées dans d’autres pays européens viennent corroborer ce constat. « À ce jour, aucune expérience RNT dans aucun pays n’a réussi à générer une audience suffisante permettant des retours sur investissements satisfaisants pour les éditeurs », explique le Bureau de la Radio, ajoutant qu’au Royaume-Uni, la RNT réuni moins de 17% de l’audience radio (source Ofcom – 1er trimestre 2011), « et ce 10 ans après son lancement ».

Le Bureau de la Radio estime par ailleurs, que le lancement de la RNT ne pourra se faire qu’avec l’appui financier des pouvoirs publics, à travers notamment des subventions aux éditeurs, comme c’est le cas en Grande-Bretagne à travers la BBC, en Suisse avec la SSR/SRG ou en Allemagne avec des avances temporaires des industriels. « Il est peu probable, compte tenu de l’état des comptes publics, que l’État accepte d’assurer le financement de ce projet », estime le Bureau de la Radio. « Devant l’absence de retour sur investissement du projet RNT actuel, les membres du Bureau de la Radio ne peuvent pas s’engager dans cette voie », ajoute le Bureau de la Radio. Toutefois, ce dernier reste favorable à « la modernisation de la radio ». Il affirme ainsi que « des perspectives nouvelles peuvent permettre à la radio d’étendre sa couvrir et de s’ouvrir à de nouveau éditeurs ». Selon le Bureau de la Radio, cette diffusion numérique passerait par les réseau IP, tels que le Projet Fibre Optique National ou la 4G, ainsi que par des réseaux tels que la TNT ou la diffusion satellitaire. Le Bureau de la Radio s’est dit « ouvert au dialogue et à la concertation », dans le cadre de l’Observatoire de la Radio Numérique mis en place par le CSA, et ce afin de « trouver dans le futur un projet de RNT économiquement satisfaisant ».


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