Claude Esclatine (France Bleu) – « Nous nous trouvons dans notre ligne de résistance, de socle »

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Radioactu : En audience cumulée, France Bleu n’a pas retrouvé les chiffres qu’elle avait réalisés il y a un an. Comment avez-vous accueilli ces 7.4% d’AC ?
Claude Esclatine : Tout d’abord, il s’agit du premier chiffre que je découvre en dehors de celui de l’été, qui avait été plutôt favorable. J’accueille ce chiffre avec sobriété, en me disant qu’il s’agit d’un sondage sur deux mois. Sur certains aspects, je vois une assez bonne capacité de résistance du réseau France Bleu sur l’ensemble national. Sans en être spécifiquement ravi ni mécontent, je trouve cela correct : nous nous trouvons dans notre ligne de résistance, de socle. J’hérite du passé de l’histoire de France Bleu et comprends que ce chiffre de 7.4% d’audience cumulée confirme l’existence d’un socle. Nous sommes dans un contexte de baisse de la consommation radio, ce qui est assez surprenant. Les évolutions de toutes les grandes chaînes semblent modestes par rapport à leur variable de statistiques d’ajustement. J’analyse donc ces chiffres comme un élément de résistance, ni plus, ni moins.

Radioactu : L’arrêt de l’émission du soir, « La Compile des auditeurs », animée par Evelyne Adam, a fait l’actualité radio cet été. Après la publication des sondages, comment se porte désormais cette tranche horaire ?
Claude Esclatine : Cette tranche n’est pas celle qui rencontre la meilleure audience. Cette rentrée, Vanessa Lambert a débuté la présentation du 21h-0h. Une chose est assez particulière : dans un certain nombre de régions, on retrouve l’hétérogénéité du réseau France Bleu. Pour des raisons de programmes sportifs ou spéciaux, un certains nombre des 44 stations, parfois jusqu’à 18 ou 19, ne reprennent pas cette émission du soir pour mettre en avant un programme régional, souvent d’ordre sportif. Je ne cache pas que nous devons trouver un certain auditoire sur cette tranche horaire ; nous avons encore du travail à faire autour de Vanessa Lambert, qui a été désignée pour reprendre cette tranche. Nous avons probablement dû troubler un certain nombre d’auditeurs, fidèles d’Evelyne Adam, que je n’ai pas eu l’honneur de connaître puisqu’elle est partie parallèlement à mon arrivée. Aujourd’hui il y a un nouveau ton, un nouveau style, de nouveaux auditeurs… Cela prend un peu de temps avant que cela puisse fonctionner. Soyons clairs : nous sommes en retrait par rapport à ce public fidèle qui suivait Evelyne Adam. Il me semble malgré tout que le démarrage est correct par rapport au changement que cela représentait. Evelyne Adam avait accumulé 13 ans de présence à l’antenne et avait évidemment fidélisé un public. Lorsqu’elle a quitté la maison pour aller sur l’antenne de MFM, le niveau d’interaction via les réseaux numériques n’a pas été considérable, j’ai connu pire. Avec Vanessa Lambert – qui introduit un nouveau style, un nouveau ton qui diffère au ton « sage » de France Bleu -, il faut reconquérir des auditeurs. Mais n’oublions pas cette difficulté technique du fait que notre réseau soit divisé en 44 stations. Le soir, un certain nombre de ces stations proposent une programmation spécifique à leur territoire, en particulier dans le domaine du sport.

Radioactu : Quelle est votre satisfaction sur la grille actuelle de France Bleu ?
Claude Esclatine : La tranche horaire la plus satisfaisante est celle du matin. Dans la tranche matinale d’information – grosso modo entre 5h et 9h et plus spécifiquement entre 5h30 et 7h, jusqu’à 8h – nous atteignons parfois plus d’1.2 million d’auditeurs et sommes sur le podium. Sur de nombreuses demi-heures, nous sommes régulièrement en deuxième position juste derrière RTL. La principale satisfaction vient de cela, puis de l’ensemble de la matinée, jusqu’à midi.

Radioactu : Vous êtes en poste depuis quelques mois. Quels objectifs d’audience vous êtes-vous fixés avec Mathieu Gallet ?
Claude Esclatine : Je vais faire une cabriole : faire plus ! Nous ne nous sommes pas fixé d’objectifs quantitatifs en essayant de viser le « Fosbury-flop », le fameux 1.85 mètres que Fosbury avait franchi lors des Jeux olympiques… Il est évident que notre ambition est d’aller vers plus. A ce jour, nous nous trouvons sur une sorte de socle, un palier qui m’a l’air solide. Pour aller plus loin, il faut que nous fassions évoluer notre escalier pour atteindre une marche supplémentaire, à l’instar de ce qui s’est fait il y a quelques années, lorsqu’un lointain prédécesseur, Christiane Chadal, avait structuré le réseau, lui permettant de passer le cap des 7 points. Nous avons encore de la marge sous le pied, sous réserve de mettre en place un certain nombre d’éléments de la stratégie au cours de l’année 2015.


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