Claude Perrier (France Bleu) – « Avec les sondages, il ne faut jamais crier au loup ni être euphorique »

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Sans battre le record de huit points de novembre-décembre 2012, France Bleu réalise un résultat en progression sur la dernière vague (7,7% d’audience cumulée). Quels sont vos commentaires sur ces scores ?
Claude Perrier : Je ne peux être qu’heureux de ce travail parce que France Bleu est un réseau qui, aujourd’hui, a consolidé ses auditeurs. Souvent, sur des périodes hivernales, il était dit que les bons chiffres étaient dus aux intempéries, ce qui peut-être vrai… Mais je suis un patron heureux, car les résultats consolident plus de 4 millions d’auditeurs qui nous sont fidèles. Il y a un vrai socle d’auditeurs, une vraie fondation.

France Bleu se situe entre le peloton des radios généralistes et des radios musicales. De quel format se rapproche le plus le réseau ? Généraliste ou musical ? Ou autre ?
Claude Perrier : Nous sommes un réseau atypique : ni généraliste comme nos concurrents, ni musical comme les autres radios musicales. Nous avons 50% de musique et 50% de programmes ; c’est ce qui fait notre force. Une radio généraliste ne donne peut-être pas assez de musique et une radio musicale ne donne peut-être pas assez d’infos : notre format est donc atypique dans le milieu radiophonique et cela a l’air de séduire. Tout en parlant aux gens, en étant proches des gens, en faisant du local, nous leur faisons découvrir de la musique comme de l’info et du divertissement. Nous sommes donc réellement atypiques par rapport à nos confrères, nous avons un format spécial. En revanche, nous sommes sondés comme une radio généraliste, mais nous sommes la plus musicale des généralistes.

Alors que le GIE Les Indés Radios stabilise son auditoire, France Bleu, elle, continue à progresser. Comment expliquez-vous cela ?
Claude Perrier : Par la proximité. Surtout dans des périodes difficiles, nous apportons du divertissement par notre format, de la gaieté. Nous nous préoccupons des gens au quotidien, en étant sur le terrain. Au niveau des sorties, de l’emploi, de la solidarité, des infos locales, de la musique locale… Notre obligation est de faire du local. Depuis 30 ans, l’auditeur est la colonne vertébrale du réseau France Bleu. Avec la mise en place, en l’an 2000, du Plan Bleu , nous avons créé une marque qui s’appelle France Bleu. France Bleu, radio de proximité, donne donc la parole aux auditeurs : pour gagner des places, pour de la cuisine, du travail, du service, pour faire connaître un coin de la France, c’est cela notre marque de fabrique.

Mais par rapport au GIE Les Indés Radios, cela signifie que France Bleu fait plus de proximité que certaines radios, parfois très locales, de ce groupement ?
Claude Perrier : Nous sommes un réseau, avec 44 locales. A chacun sa marque de fabrique. Nous sommes une radio de service public. Personnellement, je viens du local, j’ai fait dix ans en région. Les indépendantes sont des radios qui sont un peu plus musicales. Les concurrents sont donc plutôt NRJ, Skyrock… France Bleu est plus ancrée dans le programme : nous avons douze heures de programmes spécifiques.

Qu’en est-il du positionnement de France Bleu en Île de France ?
Claude Perrier : France Bleu est une radio urbaine, son positionnement ne change pas aujourd’hui, elle fait partie des 44 radios du réseau France Bleu, avec la particularité qu’elle couvre un bassin de 10 millions d’habitants. Paris est vaste : du 14e arrondissement au 92 ou 93… Nous sommes sur un format qui prend en compte les spécificités d’un grand bassin de population, avec des modes de vie différents. L’hyper-proximité qui existe dans une radio locale est malgré tout difficile à mettre en place sur Paris. Il y a plusieurs manières de l’installer, mais dans tous les cas son positionnement n’a pas changé. Je connais bien le 107.1 car je l’ai dirigé il y a douze ans, quand la station s’appelait la Cité-radio. Elle est basée sur le trafic, sur la musique, les sorties, mais aussi sur les nouveautés. Ce n’est pas une radio autoroutière mais une radio de drive, d’accompagnement.

France Bleu avait violemment été attaquée par le Sirti lors de son arrivée à Toulouse, le fief historique de Sud Radio. Quel bilan faites-vous de cette nouvelle antenne de France Bleu ?
Claude Perrier : Au vu des sondages Médiamétrie de juillet, elle se porte plutôt bien. Aujourd’hui, c’est une radio qui doit se développer pour devenir une radio régionale de grande agglomération.

De toutes les radios de Radio France, France Bleu est celle qui a progressé le plus en nombre d’auditeurs sur ces sondages. Quelle fierté en tirez-vous ?
Claude Perrier : Je reste humble car les sondages vont et viennent. Je suis très fier de ces 230 000 auditeurs qui nous font confiance mais aussi des 1 600 collaborateurs qui nous suivent. Comme disait l’un de mes premiers présidents : les sondages, nous en profitons deux minutes, nous les savourons, mais nous sommes déjà dans l’année prochaine. Les prochaines échéances sont les intermédiaires, dans deux mois. Je suis serein, je suis modeste, car il peut y avoir des hauts et des bas. Il ne faut jamais crier au loup quand cela baisse, il ne faut jamais être non plus euphorique quand cela monte. La seule chose qui me réconforte, c’est que depuis un an, nous consolidons nos auditeurs. Si au prochain sondage, nous faisons 8, tant mieux. Ce qui est important, c’est une progression constante et une stabilité.


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