CSA – Bataille autour d’une fréquence

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Cette fréquence a en effet été retirée du plan de fréquences originalement prévu par le CTR de Clermont-Ferrand, quelques jours seulement avant la publication de la liste des stations présélectionnées par le CSA. Ce retrait provoque une vive protestation du Syndicat des Radios Généralistes Privées (SRGP) regroupant Europe 1, RTL et RMC Info, du Syndicat des Réseaux Nationaux (SRN) regroupant Chérie FM, Nostalgie, Rire & Chansons, NRJ, Europe 2, RFM, Fun Radio et RTL2 et du Syndicat Interprofessionnel des Radios et TV Privées regroupant près d’une centaine de stations locales et régionales.

Dans un courrier commun, ces trois syndicats expliquent que « la rareté des fréquences en France est une préoccupation majeure des opérateurs de radio privée ». Ils soulignent également la lenteur de leur développement qui ne peut se faire qu' »au ryhtme d’attribution des fréquences disponibles ». Ces organisations se déclarent « très surprises du retrait d’une fréquence figurant au plan (…), la seule assortie d’une PAR de 2 kW, finalement réservée à Radio France pour Le Mouv’, dans des conditions qui manquent pour le moins de transparence ». Selon ces syndicats, l’audit des fréquences mené par le CSA démontre la part prépondérante de Radio France des ressources en FM. Ils estiment que les ajustements de desserte des nombreux programmes de Radio France ne peuvent se concevoir que « par une meilleure gestion des fréquences qui lui sont déjà allouées et notamment : arrêt des fréquences dupliquées, normalisation des puissances rayonnées et des mesures de protection, etc. ». De même, ils estiment que « les ressources radioélectriques allouées à Radio France permettent largement l’accomplissement des ses missions de service public, quand bien même l’extension d’un sixième réseau en ferait partie. » Enfin, ils se disent prêts à rencontrer Dominique Baudis pour lui présenter des initiatives afin d’optimiser l’usage de la bande FM.

Cette réaction met à nouveau en lumière le problème de la répartition des fréquences au sein du groupe Radio France, et au-delà des difficultés rencontrées par Le Mouv’ pour son développement au niveau national de façon générale et sur les grandes agglomérations en particulier. Evoqué par Marc Garcia, directeur du Mouv’, dans un entretien accordé à RadioActu, le problème des fréquences dupliquées de Radio France (c’est-à-dire diffusant le même programme sur la même zone de couverture) semble être néanmoins au coeur des préoccupations de Jean-Marie Cavada. La répartition des fréquences de Radio France se heurte en effet à une certaine opposition au sein même de la Maison de la Radio. Le développement futur du Mouv’ passe en effet par la suppression de certaines de ces fréquences dupliquées, héritées du monopole et devenues sans justification technique aujourd’hui.

Enfin, si la réaction de ces trois syndicats peut paraitre justifiée, il n’en reste pas moins qu’ils représentent plusieurs milliers de fréquences FM, représentant une part très importante des ressources disponibles en France. Par le passé, certaines fréquences attribuées à des stations locales privées indépendantes ont fait l’objet de rachats sauvages et illégaux par ces opérateurs, provoquant la fermeture de nombreuses stations locales. Dans une volonté d’apaisement, le CSA avait alors procédé à une remise à plat du plan de fréquences en 1996. A n’en pas douter, une fréquence telle que celle de Clermont-Ferrand suscite bien des convoitises.


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