CSA – Des décrochages locaux sur les généralistes

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Le CSA souhaite vérifier « l’intérêt et la faisabilité d’un programme local » par les stations de catégorie E (Europe 1, RTL et RMC Info). Ces stations pourront ainsi procéder jusqu’au 31 mars 2004 à des décrochages locaux expérimentaux d’une durée quotidienne inférieure à trois heures, dans une ou plusieurs villes de leur choix. Seule restriction imposée par le CSA : ces décrochages ne devront pas comporter de messages publicitaires ou de parrainage local. Si les stations concernées n’ont pas commenté cette proposition du CSA, on peut toutefois supposer que le coût des ces décrochages – réalisés sans contrepartie publicitaire – sera un obstacle majeur à la réalisation de ces décrochages.

En effet, RTL et Europe 1 ont mis progressivement un terme à l’ensemble de leurs décrochages locaux en 2001 et 2002. Ainsi, en août dernier, Europe 1 avait arrêté ses derniers décrochages sur les agglomérations de Marseille, Lyon et Toulouse. La station avait expliqué cette décision par « un coût financier élevé et un impact sur l’audience difficile à évaluer ». Les postes des correspondants locaux avaient toutefois été conservés. En mai 2001, RTL avait également mis un terme définitif aux décrochages locaux d’information diffusés dans les sessions d’information du matin. Aujourd’hui, seule RMC Info réalise des décrochages locaux d’information.

Cette réflexion sur une refonte des catégories de radios provoque des réactions mitigées de la part des opérateurs et organisations professionnelles qui craignent une déstabilisation du paysage radiophonique actuelle. Ainsi, en juin 2001, le CNRA s’était inquiété « des lourdes conséquences sur le paysage radiophonique ». Concernant l’actuelle catégorie A, le CNRA avait souligné la spécificité des radios associatives dont « la mission remplie (…) exclue tout amalgame ou toute confusion avec d’autres opérateurs dont le projet a une finalité marchande, en droit comme en fait ». Le CNRA avait également demandé que le CSA poursuive sa politique en faveur des radios associatives en leur réservant notamment 25% des fréquences.

Pour sa part, le SIRTI (Syndicat Interprofessionnel des Radios et Télévisions Indépendantes), présidé par Philippe Gault, souhaitait, en mai 2001, que le CSA accorde une plus large place aux stations régionales et locales indépendantes, avec « la création d’une catégorie spécifique face aux réseaux nationaux ». Le SIRTI conçoit cette nouvelle catégorie comme « ouverte à la diversité des radio indépendantes, une catégorie d’avenir,avec des perspectives de développement de ses opérateurs ».

Une position naturellement partagée par Jean-Eric Valli, président du GIE Les Indépendants qui regroupe 86 stations locales et régionales. En juillet 2001, ce dernier estimait que dans les faits, « les stations E contrôlent les D, qui contrôlent les C ». Jean-Eric préconise l’abandon des cinq catégories actuelles pour un système qui n’en comporterait plus que deux : « les radios locales, régionales et thématiques indépendantes des réseaux d’un côté et nationaux et réseaux nationaux de l’autre ». Enfin, en mars 2001, Dominique Baudis, président du CSA, estimait que « la situation radiophonique de la France est parvenue à un certain équilibre, partagé entre les différentes catégories de radios ». Il avait également rappelé les limites du modèle éconmique de la radio, en raison de l’étroitesse du marché publicitaire. Selon le président du CSA, ce projet « d’évolution et d’assouplissement des catégories de radios » devrait permettre de faire à ces difficultés.


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