Au terme de 6 années passées à la tête du CSA, le déploiement de la RNT au plan national n’a jamais vu le jour. Dans un entretien accordé au Monde, le futur ex-président règle ses comptes avec les grands groupes privés qu’il accuse d’être responsables du retard pris par la Radio Numérique Terrestre en France. Estimant « globalement l’impression d’avoir accompli (sa) mission », Michel Boyon a toutefois concédé avoir « quelques regrets que des projets lancés par le conseil n’aient pu aboutir ». La RNT figure au premier rang des regrets de Michel Boyon. « »Ce n’est pas la décision du gouvernement qui a fait obstacle à la RNT. C’est la pression des grands groupes de radio privés qui n’en veulent pas », a-t-il estimé, d’autant que le Ministère de la Culture et de la Communication a finalement renoncé à préempter des fréquences sur la RNT pour Radio France et RFI. Cette décision a semé le trouble dans le secteur, après le retrait des grands groupes français privés.
Néanmoins, sous sa présidence et en dépit de l’opposition farouche des grands groupes privés, le CSA a réussi à mener à son terme 3 appels à candidatures sur les zones de Paris, Marseille et Nice, et à délivrer in extremis 106 autorisations d’émettre en RNT sur ces 3 agglomérations. La liste de ces autorisations a été publiée par le CSA le 18 janvier, quelques jours seulement avant la fin du mandat de Michel Boyon. Son successeur, Olivier Schrameck, qui a été auditionné ce mercredi 23 janvier par les Commissions des Affaires Culturelles de l’Assemblée Nationale et du Sénat, a fait preuve d’une certaine prudence sur ce dossier. Le futur président du CSA n’a pas souhaité s’engager sur ce dossier devenu extrêmement politique, et s’est contenté d’indiquer son intention de reconsidérer de manière globale l’impact de la RNT. Autant dire que la RNT en France a sérieusement du plomb dans l’aile, alors qu’elle s’avère être un succès grandissant dans d’autres pays européens.
