Eggo – L’interview du groupe par MusicActu !

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Hélène FELIX et Luc BARRERA, les deux membres fondateur du groupe Eggo ont bien voulu nous rencontrer autour d’un petit café et de bon matin, pour nous parler un peu de leurs activités et en particulier de la parution très prochaine de leur premier maxi intitulé « La Papaye Mobile ».

Musicactu : EGGO a été créé en 1996, est-ce que vous pourriez nous parler un peu de votre rencontre et de la naissance d’EGGO ?
Hélène : Alors moi, je fais de la musique depuis pas mal d’années, j’ai commencé par le piano et le chant dans des groupe de rock sur Valence, puis je suis monté sur Paris pour faire une école de musique. Avec Luc, on s’est rencontré en 1995, lui commençait tout juste la musique. Au départ, on voulait faire des documentaires, des jingles et puis un jour, on s’est dit que, plutôt que de faire des jingles, on pourrait peut être faire des trucs pour nous et voilà. Ce qui nous a aidé, c’est qu’on habitait juste à côté, ce qui nous a permis de toujours travailler. Moi, j’ai commencé la basse, lui m’a présenté un ordinateur.
Luc : Moi, j’ai jamais fait de musique, j’ai très vite eu un PC et j’ai commencé à bidouiller. Au départ avec Hélène, on était plutôt amis, Hélène faisait des trucs de son côté, plus chanson française, moi je continuais à bidouiller et c’est petit à petit qu’on a commencé à faire des trucs ensemble, un peu par hasard.

MA : Et, pourquoi EGGO ?
L : Au début on s’appelait EGO avec un seul G, on voulait un mot qui résume un peu une sensation, un truc lent, introspectif qui ramène à toi. Après on a rajouté un G pour l’équilibre (rire). En fait, c’est plutôt visuel qu’autre chose.

MA : Comment définiriez-vous votre couleur musicale ?
L : Moi, ça me saoûle les étiquettes. On fait de la musique et c’est mieux si c’est les autres qui choisissent de nous cataloguer.

MA : Comment se construit un morceau d’EGGO ?

H : Ca dépend, on peut commencer par une ligne de basse, un sample et après ça part tout seul.
L : On part souvent sur des boucles et on essaie de la faire évoluer. Généralement, on sait à peut près vers où on veut aller, vers une ambiance particulière, on peut s’y reprendre à deux ou trois fois pour y arriver. On veut faire des morceaux dans lesquels on se sente bien.
H : Par contre, on bosse tout le temps.

MA : D’où proviennent votre inspiration et vos influences ?
H : Les influences, c’est surtout du style Björk, Massive Attack…
L : Moi, c’est tout ce que j’ai pu écouter depuis que je suis gamin, petit j’étais très disco, funky, ensuite ado, c’était Mike Oldfield et beaucoup de musique synthétique.
H : Moi, au départ, j’étais très chanson française, à texte. C’est vraiment quand je l’ai rencontré que j’ai commencé à écouter autre chose. Le premier truc que Luc m’a fait écouter, c’était BJÖRK et j’ai détesté, c’était insupportable, je ne comprenais pas du tout, ces boucles électroniques me bloquaient. Moi qui venais d’une formation très musicale, je pensais que l’ordinateur ne pouvait pas être assimilé à un véritable instrument, alors que si.

MA : Où dénichez-vous les samples que vous utilisez et à qui appartiennent les voix sur votre album ?
L : On déniche nos samples dans nos vieilleries. Au total sur l’album il n’y pas beaucoup de samples, il y en a un de Nina Simone, un de Shirley Bassey et un ou deux autres mais c’est tout. Tout le reste, ce sont nos voix. Même certains instruments sont fais avec nos voix.

MA : En ce qui concerne votre actualité, quoi de neuf ?
H : Le maxi de « La Papaye Mobile » devrait sortir début juin si tout se passe bien. Le morceau sera accompagné de plusieurs remixes dans des styles variés, peut être un peu plus dance floor. Et puis notre album, qui est déjà pratiquement terminé, devrait sortir vers le mois d’octobre, on l’espère. Il s’appellera « Panoplie », parce que dessus il y a un peu tout ce qu’EGGO sait faire, de nos premiers morceaux il y a trois ans jusqu’à maintenant.

MA : Votre maxi ainsi que très certainement votre album sortiront sur un tout nouveau label « Equal Musik », qui est dirigé par Hélène, pourquoi ce choix ?
H : On a fait pas mal de démarches auprès d’autres labels, mais à chaque fois, c’était le même refrain, « c’est bien, mais… ». Les mecs des maisons de disques, ils ne prennent pas trop de risques. Un jour, j’ai eu l’occasion de monter ma propre structure, j’ai bien réfléchi, parce que, en étant artiste, ce n’est pas toujours évident de gérer les deux. Finalement comme l’album était pratiquement achevé, j’ai décidé de me lancer. En plus, on avait déjà eu l’occasion de voir comment cela se passait dans une petite structure lorsque nous avons sorti notre premier morceau sur une compil chez « Pulp Flavor ».

MA : Est-ce que ce label a été créé exclusivement pour EGGO, ou bien s’adresse-t’il à d’autres artistes appartenant à la même mouvance électronique ?
H : Oui, il faut que cela s’élargisse. Pour l’instant, je suis plus concentré sur EGGO et j’essaie de faire connaître le label, mais c’est clair que je ne veux pas en rester là. Mais bon, la première étape c’est EGGO.

MA : Pour en revenir à votre disque, une pochette nous montrant une plage, des titres comme « La Papaye Mobile » et « The Big Wave » : qu’est-ce que vous avez voulu dégager de vos morceaux ?
H/L : Nous, on est du Sud et ici on est en manque de soleil. Comme il n’y en a pas à Paris, on essaie de le mettre dans notre musique. C’est marrant, parce que le morceau de la papaye, on l’a fait en rentrant de vacances.

MA : Est-ce que des morceaux comme « La Papaye » sont le reflet de ce que peut être EGGO sur l’album ?
L : On n’a pas vraiment de direction propre, sur l’album il y a des morceaux plutôt cools comme « La Papaye » et d’autres beaucoup plus électro, certains presque drum n’bass, mais petit à petit ça se réchauffe.

MA : Est-ce que EGGO est aussi un groupe live ?
H : Oui, pour l’instant on ne l’a pas encore véritablement travaillé, mais, on va mettre ça en place pour la sortie de l’album. Il y aura sûrement sur scène un batteur, un violoniste, un guitariste, Luc aux machines, moi à la basse et au chant, mais j’ai aussi envie de tourner.

MA : Dernière petite question un peu à part, qu’est ce que vous pensez de la scène électronique en France ?
L : Moi, je trouve qu’en ce moment ça s’essouffle un peu. Il n’y a pas trop de choses nouvelles, beaucoup de « dans la lignée de… ». Pas beaucoup de prises de risques, une grosse partie des labels français est spécialisée dans la musique house filtrée, et, s’ils continuent tous dans cette voie-là, ça m’étonnerait que d’ici deux ans il en reste encore beaucoup.

MA : Vous avez un dernier mot à rajouter, vous vous sentez comment ?
H/L : On se sent plutôt bien, on est libre et ça s’est vraiment une force, en même temps, il faut faire attention de ne pas trop se lâcher. Heureusement, on a des amis qui n’hésitent pas à nous remettre en place.

Merci à Hélène et Luc…


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