C’est un outil de mesure très attendu par les radios françaises et les webradios que eStat s’apprête à déployer : la filiale de Médiamétrie vient en effet d’annoncer le lancement d’une nouvelle étude d’audience consacrée à la catch-up radio. L’objectif de cette étude est de « permettre aux acteurs du marché de valoriser l’audience liée à ces modes d’écoute », a indiqué eStat. En effet, jusqu’à présent, chaque station communiquait sur des chiffres non-standardisés. La mesure de l’audience de la radio sur Internet – podcasts ou streaming – ne bénéficiait pas d’un outil de mesure unique reconnu par la profession. Ce nouveau système de mesure devrait donc mettre un terme à une certaine anarchie dans les chiffres d’audience communiqués par les stations concernées. Ce nouvel outil a été conçu en concertation avec les groupes Lagardère, NextRadioTV, NRJ Group, Radio France, ainsi qu’avec RFI, RTL, le GIE Les Indépendants et le Syrol (Syndicat des Radios On-Line). Benoît Cassaigne , directeur des mesures d’audience chez Médiamétrie, a rappelé qu’une première tentative de mesurer l’audience des radios en streaming s’était soldée par un échec il y a 3 ans. Mais, souligne t-il, « ce n’est pas un hasard si la radio a eu cette démarche, car la radio a été le premier média à diffuser sur Internet depuis 2001 ». Il a également souligné le rôle majeur de la radio dans le développement des podcasts depuis 2005. Aujourd’hui, plus de 13 millions de personnes écoutent la radio sur Internet en direct ou en différé, soit 25.5% des 13 ans et plus. Des chiffres considérables que Médiamétrie prend déjà en compte dans ses études 126 000 Radio. Ces dernières mesurent l’audience globale de la radio, quelque soit le mode de diffusion, mais ne permet pas de distinguer les différents modes d’écoute.
Aujourd’hui, cette nouvelles étude va permettre aux différents acteurs du marché de valoriser leur audience, que ce soit en streaming live ou en catch-up radio (podcast ou streaming différé). Toutefois, il ne s’agit là que d’une première étape dans la mesure de l’audience de la radio sur Internet. En effet, cette étude ne mesurera l’écoute en streaming live d’un programme qu’à partir du player de la station. Exit donc les auditeurs connectés depuis un lecteur Winamp ou Windows Media. Une lacune sur laquelle eStat a indiqué travailler afin de proposer des solutions avant la fin de l’année car l’audience hors player représente plus de 75% de l’audience de certaines webradios. Néanmoins, les différents acteurs du marché, qui ont pris part au groupe de travail qui a présidé à la mise en place de cet outil de mesure, ont souligné son importance. « Un internaute sur deux ouvre le player de RTL, et la durée d’écoute sur Internet est supérieure à la FM. Nous étions très en attente de ce type de mesure », a indiqué Tristan Jurgensen (RTL). Marc Gonnet (Lagardère) explique que « jusqu’à présent la mesure de l’audience sur les canaux délinéarisés posait un problème, avec l’impossibilité de monétiser cette audience. La vraie révolution, c’est que tout le monde se soit mis d’accord sur un outil commun ». Pour sa part, Yann Battard (NRJ Group), a rappelé que son groupe « s’est positionné très tôt sur la diffusion Internet pour accompagner les changements de comportement de auditeurs ». Olivier Riou, président du Syrol, s’est félicité de la mise en place de cette étude. « C’est une vraie évolution d’être associés à cette étude. Il est primordial pour les webradios que nous représentons de pouvoir exister dans ce monde de grands », a t-il indiqué. La mise en place effective et le début des mesures est prévue pour le 1er septembre. les premiers résultats seront communiqués mensuellement à partir d’octobre 2009.
