Appelé à la rescousse en 1996 par Jacques Lehn, alors PDG d’Europe 1, Jérôme Bellay devait redonner une identité à Europe 1, alors en sérieuse perte de vitesse. La station de la rue François 1er était alors créditée d’une audience cumulée de 8.5%. Transfuge de LCI et fondateur de France Info, Jérôme Bellay va provoquer un véritable électrochoc au sein de la station : les grandes voix, comme celle de Maryse, sont remerciées. Même le célèbre carillon d’Europe 1 subira un lifting. Aux émissions de divertissement succèdent magazines et tranches d’information, et la station prend une orientation news & talk. Mais les résultats sont là : Europe 1 reprend des couleurs et dépassera la barre des 11% d’audience cumulée fin 2000. L’embellie sera de courte durée en raison de la concurrence féroce de France Info, positionnée sur un format similaire.
Europe 1 semble donc traverser une nouvelle crise identitaire et le récent licenciement de plusieurs personnes au sein de la rédaction ne fait que renforcer le malaise. Jérôme Bellay a en effet remercié Jérôme Lenfant, rédacteur en chef des Sports, ainsi que l’éditorialiste économique Jean-Louis Gombeaud. D’autres départs pourraient suivre prochainement, dont celui de Michel Grossiord, chargé de la revue de presse, de Jean Amadou dont le billet humoristique serait supprimé. On évoque également le départ prochain de Pierre-Louis Basse, rédacteur en chef adjoint des sports. Par ailleurs, Philippe Bès, rédacteur en chef de la tranche d’indormation matinale aurait également fait les frais de la restructuration de la rédaction.
D’autre part, le quotidien belge « La Dernière Heure » rapporte que Philippe Castel, nommé grand reporter à Europe 1, a été remercié sans explications après seulement 21 jours d’activités. Ce dernier avait quitté la chaîne belge RTL-TVi pour Europe 1 en mars dernier. Dénonçant les méthodes expéditives de Jérôme Bellay, Philippe Castel explique avoir appris qu’il était licencié par Hugues Durocher, secrétaire général de l’antenne d’Europe 1. Selon Philippe Castel, Hugues Durocher lui reprochait « un ton trop RTL ». Il explique également avoir tenté de voir Jérôme Bellay. « J’ai dû me poster devant l’ascenseur de son bureau pour y arriver. Il m’a alors répondu que j’allais lui faire perdre 5 minutes de son temps avant de me dire de dégager pour employer ses propres termes! Je lui ai répondu: Je vous salue ! A Europe 1, la rédaction était assez choquée. Le délégué du personnel m’a écrit une lettre de soutien », explique Philippe Castel. Selon le quotidien « Libération », la direction d’Europe 1 refuse de parler de « charrette » mais d’un simple « ajustement éditorial au cas par cas ».
