Europe 1 Sport – Le groupe Lagardère va fermer définitivement la station parisienne

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Deux ans après son rachat au groupe régional Contact par Lagardère, Europe 1 Sport va cesser définitivement ses émissions le 31 août prochain. Lointaine héritière de O’FM, la station avait pourtant fait l’objet de plusieurs reprises successives, toutes plus ambitieuses les unes que les autres. Le premier projet de station thématique dédiée au sport remonte au 26 janvier 1998, avec le lancement de Sport O’FM. La station est alors contrôlée par par le groupe Umanis en 1999, et en septembre 2001, elle fait appel aux services de Guy Banville, qui est nommé directeur des programmes, et se positionne sur un format sport et musique. Mais la station accumule des pertes de plusieurs millions d’euros, et le groupe Umanis cède la station à la société Visport en 2001. Un plan de restructuration est alors mis en place, afin de réduire les pertes. En janvier 2002, l’audience de la station atteint 1.2% en Ile-de-France. Afin d’assurer son développement, Sport O’FM se positionne également comme fournisseur de contenu pour les radios de catégories A et B, mais, en mars 2002, le CSA s’oppose à cette activité. La situation financière de la station se dégrade, et Sport O’FM est placée en redressement judiciaire en août 2002. Jacques Dez, son directeur, jette l’éponge. Sam Bernett est alors nommé PDG de la station, dont les effectifs sont réduits à une douzaine de personnes.

Plusieurs offres de reprises sont alors déposées au Tribunal de Commerce de Nanterre. Parmi elles, celle d’Alain Weill, PDG de NextRadio, qui entend compléter son offre de programmes. Figurent aussi parmi les prétendants Christophe Mahé, PDG d’Espace Group à Lyon, Pierre Bellanger, président de Skyrock, ainsi que Didier Rigot, PDG du groupe Contact. En juillet 2003, c’est finalement le tandem composé par Didier Rigot et Patrick Chêne qui est désigné comme repreneur de la station. L’offre de reprise s’élève à 2.35 millions d’euros, et l’audience, au plus bas, est alors d’environ 35 000 auditeurs quotidiens. Les repreneurs ambitionnent de porter l’audience de la station à 300 000 auditeurs dans les 4 années à venir. En janvier 2004, la station adopte la dénomination Sport FM et met en place une nouvelle grille des programmes. En juin 2005, le CSA met en demeure Sport FM de respecter son format et ses engagements conventionnels, tandis que le format musical s’oriente vers une programmation rock et dance. Dans le même temps, Patrick Chêne se désengage de Sport FM et le groupe Contact prend le contrôle à 100% de la station. En août 2005, le CSA inflige à Sport FM une sanction pécunaire de 18 000 euros pour non-respect de ses engagements conventionnels.

En novembre 2006, 20% du capital de la station est cédé à des investisseurs privés, et en janvier 2007, elle adopte la dénomination Sport MX. Désormais, la station cible les 17-30 ans et entend rassembler une audience « adulescente urbaine ». Las, l’audience ne décolle pas, et reste en dessous d’un point d’audience cumulée, soit moins de 100 000 auditeurs, bien loin des objectifs initiaux des repreneurs. Sport MX est prise en étau entre une offre musicale très abondante pour le jeune public en région parisienne, et une offre sportive pléthorique sur les stations généralistes. En février 2009, le groupe Contact se retire de la station, dont les activités sont chroniquement déficitaires depuis plusieurs années.

Sport MX est cédée au groupe Lagardère qui rebaptise la station Europe 1 Sport. Elle est lancée triomphalement en juin 2010, pendant le tournoi de Rolland-Garros, par Jean-Pierre Elkabbach, alors président d’Europe 1, et Didier Quillot, président du directoire de Lagardère Active. « Nous avons la conviction qu’une radio sport peut réussir et s’imposer dans la paysage radiophonique francilien, le plus concurrentiel au monde », affirmait alors Jean-Pierre Elkabbach (lire RadioActu du 02/06/2008). Malgré des objectifs et des moyens ambitieux, la nouvelle formule de la station est un échec cuisant. En février 2010, l’audience ne dépasse pas 30 000 auditeurs quotidiens, sur un bassin d’auditeurs potentiels de plus de 10 millions d’habitants. La station réduit sérieusement la voilure, et le groupe Lagardère se met en quête d’un repreneur. En vain. Le groupe Lagardère a donc décidé d’arrêter les frais et va fermer définitivement son antenne dans quelques jours. La fréquence parisienne de la station fera vraisemblablement l’objet d’un appel aux candidatures dans les prochaines semaines.


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