Fabien Namias (Europe 1) – « Europe 1 a réussi à renouer un dialogue avec les auditeurs »

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Pour cette nouvelle vague de sondages, Europe 1 obtient de bons résultats. Quelle est votre réaction ?
Fabien Namias : C’est une réaction de satisfaction réelle, pas uniquement par rapport au chiffre, qui est très bon. Être la généraliste qui progresse le plus est forcément satisfaisant, mais c’est surtout parce que nous progressons partout et que l’ensemble de la grille, de six heures du matin à une heure du matin, est en progression. Le fait que la totalité de la grille progresse signifie qu’il n’y a pas un programme ou deux qui tirent le reste vers le haut, en cachant la poussière de programmes vieillissants ou un petit peu mollassons. Tout fonctionne. Ainsi, il y a une logique d’identité, une logique de positionnement, une façon qu’Europe 1 a trouvée de s’adresser à ses auditeurs, que ce soit dans le domaine de l’information ou du divertissement, qui, aujourd’hui, rencontre un vrai succès. Europe 1 a réussi à renouer un dialogue avec les auditeurs. C’est ce que me disent les résultats de cette vague. A présent, il ne faut pas changer ce que l’on offre, mais l’améliorer et l’inscrire dans la durée. Tout le défi est là.

En début et milieu d’après-midi, les résultats d’Europe 1 sont moins bons. Quel est votre commentaire par rapport à cela ?
Fabien Namias : Ils sont peut-être moins bons entre 15h30 et 16h, dans l’émission d’Helena Morna. Ce score est un effet mécanique de grille, car l’an dernier il y avait Laurent Ruquier sur cette tranche. Il animait l’un des programmes qui enregistrait le plus d’audience chez Europe 1. En prenant sa place, Helena Morna part d’une comparaison par rapport à l’an dernier : la marge ne pouvait pas être plus haute. En revanche, sur une vague, elle a déjà regagné des auditeurs. Pour moi, c’est un effet de grille et non de contenu.

Europe 1 enregistre la plus forte progression des généralistes. Les concurrents ont-ils mis en place des choses moins qualitatives que les vôtres, ou bien avez-vous mis en place des choses meilleures ?
Fabien Namias : Je n’ai pas d’explication sur les résultats des autres. Nous avons peaufiné des choses qui avaient déjà un vrai public, comme l’émission de Jean-Marc Morandini, l’émission de Ruquier, qui n’a jamais été aussi haute et qui gagne 300 000 auditeurs en un an, ce qui est absolument formidable, comme le « 18/20 » de Nicolas Poincaré, qui est aujourd’hui devant le « 18/20 » de RTL pour la première fois. Ces choses existaient déjà, mais nous avons travaillé, amélioré et poussé les contenus. Et puis l’on a innové, notamment avec le ton de Thomas Sotto dans la matinale, qui retrouve un vrai ton d’info, incisif et percutant. Les deux autres nouveautés très puissantes sont : Cyril Hanouna, dont la façon de se comporter est en phase avec Europe 1, et Wendy Bouchard, dont le dialogue tous les jours avec le public et les auditeurs est déjà un succès. Il y a donc chez nous un vent de dynamique et une énergie partagée par les auditeurs.

Quelle est la différence, par exemple, entre le « 18/20 » de RTL et celui d’Europe 1 ?
Fabien Namias :Je ne sais pas pour RTL, mais ce que je sais, c’est que nous faisons des paris exigeants. Nous n’hésitons pas, par exemple, à consacrer 50 minutes sur l’international ou sur des sujets délicats, comme la fiscalité ou l’emploi. À l’inverse, nous ne traitons pas uniquement des batailles politiciennes. Le pari de Nicolas Poincaré est un pari de qualité, un pari audacieux, un pari risqué qui a un vrai succès. Nous nous positionnons comme une radio référente. De ce point de vue, ce qu’offre Nicolas en terme d’information est, à mon sens, une référence.

L’audience globale de la radio en France est globalement bonne pour cette vague, sauf pour les généralistes. A quoi attribuez-vous cela ?
Fabien Namias :Les généralistes vont en effet mal, ce qui n’est pas le cas d’Europe 1 et RMC. J’attribue cela à l’effet anxiogène de l’actualité, et au fait que la musique, le divertissement et le rire sont des valeurs refuges lorsque l’on s’inquiète. Incontestablement, l’actualité inquiète les gens. Nous sommes la seule matinale des généralistes à progresser, car nous avons réussi à proposer un ton et une façon de voir les choses qui permettent de conjurer l’effet anxiogène.

Le téléchargement des podcasts chez Europe 1 se porte extrêmement bien. A présent, vos concurrents ne peuvent que vous rattraper. Est-ce que les offres concurrentes vous effraient ?
Fabien Namias : Elles ne me font pas peur. Notre succès a toujours été dans une logique d’innovation, que nous comptons poursuivre. Aujourd’hui, nous sommes la radio qui propose le plus de vidéos sur internet, le plus grand nombre de podcasts, avec une façon de faire qui nous est propre. Nous devons continuer à inventer, à chercher, à trouver de nouvelles façons de faire et de nouvelles offres. Dans le domaine du numérique, c’est fondamental.

La vraie révolution dans le numérique n’a-t-elle pas déjà été faite ? Peut-on encore trouver un panel d’innovations ?
Fabien Namias : Pour moi, l’avenir du numérique, notamment pour les sites radio, c’est la vidéo et le traitement que l’on en fait. Nous le constatons par exemple sur ce que nous proposons lors de la tranche de la mi-journée, qui ressemble fortement à une émission de télévision. Le vrai potentiel de développement sur lequel nous allons travailler est la vidéo.


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