Créé en 1978, par la Charte Culturelle de Bretagne, le Conseil Culturel de Bretagne réunit des élus et des représentants de la associative et scolaire bretonne. Le Conseil Culturel de Bretagne a dénoncé une « recentralisation progressive » des stations locales du réseau France Bleu. Il a également apporté son soutien au personnel de France Bleu Breiz Izel et affirmlé sa volonté de voir maintenue « une radio démocratique de proximité ». Le 21 septembre dernier, le personnel de la station de Quimper avait en effet observé une grève de 24 heures pour protester contre la mise en place d’un programme national sur la tranche 12h30-14h, en lieu et place des programmes locaux spécifiques habituellement diffusés. Depuis la rentrée de septembre, cette tranche est animée par Patrick Sabatier. Mais, selon les syndicats, la présence de Patrick Sabatier n’est pas le motif de leurs revendications. « Simplement, on refuse la centralisation menée par Radio France à l’encontre des stations locales, au détriment de nos missions et de nos auditeurs. L’émission de Sabatier, parachutée depuis Paris sans aucune discussion, supprime des tranches d’information et des magazines spécifiques et nous fait craindre que d’autres tranches horaires puissent nous être amputées. Comme, par exemple, le 18-20 », indique le SNJ-CGT. Même son de cloche à France Bleu Creuse et Radio Corse Fréquenza Mora où l’on estime que « l’uniformisation en cours fait peser un risque mortel sur les radios régionales de service public, au mépris du respect et de la défense des identités ».
Concernant la situation en Bretagne, le Conseil Culturel de Bretagne s’est prononcé en faveur d’un renforcement de la mission de radio locale et régionale de France Bleu Breiz Izel. « La vocation des radios décentralisées de service public ne peut être que de répondre aux attentes et aux besoins spécifiques de leurs auditeurs et de leurs régions, comme cela fonctionne dans tous les pays européens. La création des radios locales de radio France avait constitué un progrès dans la démocratie radiophonique », a expliqué Patrick Malrieu, président du Conseil (photo ci-contre). Le Conseil Culturel de Bretagne estime par ailleurs que « la recentralisation progressive de ces radios, leur inféodation de plus en plus forte à Paris, leur déconnexion de la vie et de la culture de leurs territoires constituent la négation de leur raison d’être, un recul de la démocratie locale, pour finir par n’en faire que des sous-produits de Radio France pour des auditeurs de seconde zone ».
Il a également demandé la suppression des émissions « parachutées depuis Paris » et souhaite que s’ouvrent rapidement des discussions avec Radio France pour que soit mise ne oeuvre le plan de politique linguistique voté à l’unanimité par le Conseil Régional de Bretagne. Ce plan prévoit une couverture radiophonique en langue bretonne ou en gallo sur toute la Bretagne en s’appuyant sur les missions du réseau public comme du réseau associatif. Face au malaise grandissant au sein des locales de France Bleu, Jean-Paul Cluzel, PDG de Radio France, s’est exprimé le 23 septembre dernier à Strasbourg, sur la diffusion d’une tranche nationale en journée, animée par Patrick Sabatier. Lors d’une rencontre avec des journalistes, il a expliqué que cette tranche devait permettre « de réserver les moyens locaux aux heures offrant le plus fort potentiel d’écoute locale ». Selon Jean-Paul Cluzel cette tranche « ne peut attirer une forte audience locale ». Il estime que les mouvements de protestation sont dûs à « des situations historiques » dans certaines stations du réseau France Bleu.
