France Inter – « Le mépris n’est jamais une bonne méthode de gouvernance » (vidéo)

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Pour la dernière fois, une chronique humoriqtique a été diffusée dans la matinale de France Inter. C’est à François Morel qu’est revenu la charge d’assurer pour la dernière fois cette parenthèse drôle et décalée qui, depuis des années, a largement contribué non seulement à l’audience de l’émission mais également à l’image impertinente de France Inter. D’une voix calme et posée, François Morel a évoqué le limogeage brutal de Stéphane Guillon et Didier Porte par Jean-Luc Hees, PDG de Radio France. « Quel bordel mes amis, quel bordel ! » s’est-il exclamé. Évoquant le soutien apporté par Guy Carlier aux deux humoristes, François Morel a rappelé au chroniqueur d’Europe 1 que sa propre liberté d’expression est toute relative. « Notre camarade Guy Carlier s’est ému de la liberté d’expression, il a raison. Qu’il s’inspire de Didier Porte et Stéphane Guillon pour évoquer avec autant de virulence son employeur Lagardère et mesurer ainsi sa liberté d’expression sur Europe 1 », a rétorqué François Morel, avant de revenir sur les heures difficiles que vient de traverser France Inter. « Pour moi, France Inter c’est une radio élitaire pour tous, exigeante et populaire, insolente et respectueuse de chacun », a t-il expliqué. « Moi, France Inter c’est ma radio, depuis toujours », a ajouté François Morel, évoquant les grandes voix qui ont construit l’image de la station, de Jacques Chancel à Claude Villers, en passant par José Arthur et Pierre Bouteiller.

« Tout ça pour vous dire que ce qui se passe aujourd’hui m’affecte, me bouleverse, m’attriste. Comment cette radio qui à longueur d’antenne prône tant l’échange, le dialogue, paraisse aujourd’hui si fermée ? », s’est-il interrogé. Puis s’adressant directement au PDG de Radio France : « Je ne suis pas Domenech, dit Jean-Luc Hees. Méfie-toi Jean-Luc, tu n’en es pas si loin. L’arrogance dont tu faisais preuve mercredi midi vis-à-vis de Stéphane Bern au journal de 13 heures en balayant sa réaction plutôt digne : « Ça coûte pas cher de se déclarer solidaire 30 secondes », n’est pas sans rappeller l’attitude du patron des Bleus », a expliqué François Morel. « Ton affirmation selon laquelle l’humour n’avait pas sa place le matin contredisant totalement ce que Philippe Val m’assurait le soir au téléphone : « Tout ça c’est des conneries », ressemble à une façon de diriger floue, nébuleuse, indéfinie » a estimé l’humoriste. « Le mépris n’est jamais une bonne méthode de gouvernance », a t-il ajouté, adressant à Didier Porte et Stéphane Guillon ses « sentiments fraternels, mes regrets de ne plus les entendre sur la chaîne ». Il a également expliqué avoir « du mal à comprendre en particulier que Didier Porte soit écarté du « Fou du Roi », où son style caustique, mordant, impitoyable vis-à-vis des fausses valeurs et des vrais pantins contrebalançait si bien l’attitude naturellement empathique et indulgente de Stéphane Bern ». François Morel a refermé cette dernière chronique en expliquant que, « si comme le souhaite Jean-Luc Hees l’humour doit être banni à 7h53, vous remarquerez que déjà ce matin je n’ai pas pollué l’antenne par un excès de rigolade. Bonnes vacances à tous, on en a besoin ».

France Inter – François Morel – 25/06/2010


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