De son vrai nom Claude Marx, Claude Villers a débuté sa carrière en 1962 aux côtés de Jacques Martin et Jean Yanne. Arrivé sur France Inter en 1964, il sera correspondant de la station à New-York entre 1968 et 1971. De retour en France, il remplace José Arthur, alors suspendu de l’antenne. Bien plus tard, il fera équipe avec lui dans « Pop Club ». En 1972, Claude Villers se voit confier sa première émission, « Pas de Panique », diffusée entre 19h et 21h. Très vite, le voyage, sa première passion et thème récurrent de la plupart de ses émissions, s’exprime à l’antenne dans « Marche ou rêve ». Ecrivain, scénariste, producteur, Claude Villers réalisera une série d’émissions et de documentaires pour la télévision entre 1972 et 1989.
Parallèlement, il crée en septembre 1980 sur France Inter le célèbre « Tribunal des Flagrants Délires ». Parodiant un prétoire de tribunal, l’émission était réalisée en public et en costumes. Pendant deux saisons, Claude Villers, Pierre Desproges dans le rôle du procureur de la République, dont on retiendra les réquisitoires mémorables, et Luis Rego dans celui de l’avocat, recevront une personnalité installée dans le box des accusés. Après un différend avec la direction de la station, Claude Villers quitte la station pour diriger RMC, avant d’être rappelé par France Inter. L’émission, malgré un succès considérable, s’arrêtera en 1983. Avec Marc Pallain, Claude Villers se lance alors dans l’aventure de la FM en juillet 1986. D’abord sous la forme d’une banque de programmes, le réseau Pacific FM émet à Saint-Malo, Bordeaux et Nice. En juillet 1987, forte d’une quinzaine de fréquences en France, Pacific FM est autorisé à émettre à Paris. malgré la qualité unanimenent reconnue de ses programmes, la station est en proie à de graves difficultés financières. En 1989, elle est rachetée par le groupe NRJ qui développe son réseau Chérie FM dans une cinquantaine de villes et crée Rire & Chansons sur la fréquence parisienne. « Je crois que nous avons apporté quelque chose de nouveau à la radio en France et je pense qu’un jour cela se retrouvera », disait alors le président de Pacific, un certain… Marc Pallain, aujourd’hui vice-président du directoire de NRJ Group.
En 1990, Claude Villers tourne la page de l’aventure FM. changement de registre avec le lancement du « Vrai-Faux Journal » entre 11h et midi. Pendant une heure, Claude Villers passe au crible l’actualité du moment, sans oublier d’égratigner les journalistes de la station. Cette émission verra notamment débuter Isabelle Motrot, Laurent Ruquier ou encore Pascal Brunner. Depuis quelques années, Claude Villers animait « Je vous écris du plus loin de mes rêves » chaque dimanche entre 16h et 17f. C’est à Jean Ferrat que Claude Villers a choisi de consacrer, ce dimanche 27 juin, son ultime émission. Son départ intervient après un remaniement agité de la direction de France Inter. « Je n’ai pas à juger du choix de son remplaçant, Gilles Schneider », a expliqué Claude Villers dans entretien accordé à 20 minutes le 24 juin dernier. « Ce que je peux juger, par contre, c’est la manière scandaleuse dont le nouveau PDG, Jean-Paul Cluzel, s’y est pris. Il ne s’est même pas présenté en arrivant, et son entrée en matière a consisté à dire : « Je ne veux voir qu’une seule tête ! » Avant même de connaître la maison, il vire les gens », a t-il déploré. Claude Villers a rassemblé ses souvenirs de radio dans « Parole de rêveur, 40 ans de radio », paru aux éditions Le Pré aux Clercs.
