France Inter – Philippe Val s’explique avec la SDJ

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La tension entre les salariés et Philippe Val est palbable. La Société Des Journalistes de France Inter (SDJ) a été reçue par le directeur de France Inter ce mercredi 13 janvier pour évoquer les dossiers brûlants du moment, parmi lesquels la chronique de Stéphane Guillon du 11 janvier dernier. Alors que Jean-Luc Hees, PDG de Radio France, avait temporisé les propos du chroniqueur, estimant que « les limites ne sont pas franchies » et qu’une telle chronique était « inconcevable » sur Europe 1, Philippe Val a expliqué avoir « horreur d’une chose : qu’on privatise l’antenne. C’est sacré. Or, à deux jours de la première de son spectacle, Stéphane Guillon a privatisé l’antenne, et je trouve ça inacceptable », selon des propos rapportés par la SDJ. Toujours selon la SDJ, Philippe Val a également ajouté qu’ils estimait « odieux » le fait que Stéphane Guillon « aille dire dans la presse qu’il est le garant de la liberté d’expression à France Inter (…) Personne n’a le droit de dire ça. C’est nous tous, collectivement, qui sommes garants de cette liberté ». Sur l’avenir de la chronique de Stéphane Guillon, Philippe Val a indiqué à la SDJ qu’il n’a « pas envie de toucher à Guillon, pas envie de mettre les mains là dedans ».

Les méthodes de management de Philippe Val ont également été au coeur de l’entretien. Sur la modification de l’horaire de la matinale, avancée à 6h30 au détriment de l’émission de Patricia Martin, prévenue deux heures avant de partir en vacances, et entraînant la disparition de la chronique de Simon Tivolle le 24 décembre dernier, Philippe Val a admis qu’il « aurait fallu prévenir les gens plus tôt, mais en même temps, il n’y a pas eu de violence, on n’a viré personne ». Selon la SDJ, Philippe Val a démenti les rumeurs de suppression des émissions « Esprit Critique » de Vincent Josse et de « Et pourtant elle tourne » de Jean-Marc Four. Il a toutefois souhaité que l’émission de Vincent Josse fasse plus de place au débat culturel. « Je ne suis pas là pour emmerder les journalistes ou les censurer. Le reportage est la base de notre métier. Je souhaite qu’on sorte plus. Il faut qu’on amène les éléments du débat aux auditeurs. On n’est crédibles que s’il y a de l’enquête et du reportage », a t-il indiqué selon la SDJ. La SDJ souligne que « ces émissions marchent et la rédaction en est fière ». Rappelant qu’elles font appel à près de 200 journalistes, la SDJ espère que « leur visibilité à l’antenne sera préservée ».

Evoquant la grille de rentrée de France Inter, Philippe Val a expliqué qu’il est « est trop tôt pour en parler. Je réfléchis à des idées d’émissions nouvelles, dont certaines – au moins une – feraient appel à la rédaction. Pas encore de casting, mais ce sont des idées qui me tiennent à coeur ». Selon la SDJ, Philippe Val a indiqué que « des changements d’horaires ne sont pas exclus ». Il a ajouté que « si on change 30% de la grille, ce sera un accident industriel. Nous ne sommes pas en train de remonter une radio en faillite, mais d’ajuster les choses sur une radio qui fonctionne bien ». La SDJ a indiqué que « les journalistes d’Inter ne sont pas partisans de l’immobilisme, bien au contraire ». Mais, a t-elle ajouté, « sur une antenne dont l’audience se porte bien, les changements doivent rester à nos yeux millimétriques ». Philippe Val s’est par ailleurs défendu d’être à la solde de l’Elysée. Faisant référence à « l’actionnaire » de Radio France, il a précisé que « notre actionnaire, ce sont tous les Français, et pas seulement 10% de la population. On doit parler à tout le monde ». Il a ajouté qu’il devait sa nomination à Jean-Luc Hees « qui a obtenu des garanties avant d’accepter ».

Il a ainsi expliqué qu’il avait nommé Thomas Legrand, qui assure l’édito politique de France Inter, et « qui n’est pas précisément sarkozyste ». La SDJ rectifie ces propos, expliquant que Thomas Legrand avait été nommé par Hélène Jouan (photo ci-contre), directrice de la rédaction de France Inter, sous la direction de Frédéric Schlesinger. Soulignant qu’il avait fait appel à François Morel, et qu’il n’a « pas touché un cheveu de Stéphane Guillon », Philippe Val a fait part de son intention de débaucher Renaud Dély, actuel directeur adjoint de la rédaction de Marianne et responsable des pages politiques. « Ce n’est pas encore fait, (…) c’est un excellent journaliste (…) je préfère qu’il vienne chez nous plutôt qu’à RTL ou à Europe 1. Le profil du poste reste à définir », a expliqué Philippe Val. Hélène Jouan a confirmé que France Inter avait ouvert des discussions avec Renaud Dély. « On n’est jamais assez nombreux pour avoir des idées », a t-elle ajouté. La SDJ estime pour sa part que France Inter « ne manque ni de talents ni d’idées. Les recrutements externes peuvent apporter fraîcheur et recul mais nous invitons Philippe Val à travailler d’abord avec les gens d’Inter. Dans la concertation ». La SDJ a également fait savoir à Philippe Val que « la rédaction ne tolèrerait plus de décisions brutales, prise en catimini et annoncées en dernière minute ». Selon la SDJ, Philippe Val s’y est engagé, mais les représentants de la SDJ ont averti : « à nous d’être vigilants ».


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