France Inter – Rappel à l’ordre du CSA pour la chronique de Sophia Aram

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Radio France a finalement écopé d’un simple « rappel à l’ordre » pour la chronique de Sophia Aram, diffusée le 23 mars dernier dans la matinale de France Inter. Dans cette chronique, l’humoriste s’était attardée sur la typologie de l’électorat du FN, se demandant si les électeurs d’extrême droite étaient des « gros cons ». Fait intéressant : les griefs du CSA ne portent pas tant sur le fond ni le contenu de la chronique, que sur sa période de diffusion. Le CSA s’est en effet appuyé sur la délibération du 4 janvier 2011 relative au principe de pluralisme politique dans les services de radio et de télévision en période électorale. Cette délibération stipule notamment que « les comptes rendus, commentaires et présentations auxquels donnent lieu les élections doivent être exposés avec un souci constant de mesure et d’honnêteté. Les éditeurs veillent également à ce que le choix des extraits des déclarations et écrits des candidats et de leurs soutiens, ainsi que les commentaires auxquels ils peuvent donner lieu, n’en dénaturent pas le sens général ».

Mais c’est aussi un point de vue qui pose la question du statut éditorial des humoristes, qui par définition ne sont pas des journalistes et ne sont pas soumis à une quelconque obligation de déontologie ou d’impartialité. En l’occurrence, Sophia Aram avait illustré sa chronique en diffusant un témoignage édifiant d’un militant du FN, assortie du commentaire de Sophia Aram, expliquant que « même si on n’a plus le droit de dire que que ce sont des gros cons, c’est quand même pas mal imité, non ? ». Contacté par RadioActu, le CSA affirme avoir reçu « beaucoup de plaintes » d’auditeurs ainsi qu’environ 150 mails de protestations. Le CSA a également indiqué qu’il n’avait pas été saisi par le FN. France Inter aurait également fait l’objet de nombreux appels, tandis que Sophia Aram a été la cible d’insultes, de menaces et d’intimidations.

Dans cette atmosphère nauséabonde, Sophia Aram a fait l’objet de critiques virulentes et peu confraternelles de Guy Carlier. Le chroniqueur officiant sur Europe 1 avait qualifié Sophia Aram de « petite conne », dans une chronique diffusée le 25 mars dernier tout en l’accusant de vouloir « faire le buzz et remplir ses salles de spectacles ». Par ailleurs, en marge de cette polémique, le Front national a indiqué, dans un communiqué publié le 31 mars dernier, que l’un de ses adhérents « ayant téléphoné plusieurs fois à France Inter pour manifester son mécontentement » a été emmené au commissariat de Bayonne par 3 policiers. Selon le Front national, ce militant aurait été retenu pendant 5 heures. S’inscrivant dans le traditionnel registre de la victimisation, le Front national a estimé que « tous ces procédés sont inqualifiables ». Le parti d’extrême droite n’a toutefois pas précisé la teneur des conversations téléphoniques de son militant avec France Inter, mais que l’on peut aisément imaginer pour qu’elle justifie une intervention policière.


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