A peine rentré de vacances, ce lundi 11 janvier, Stéphane Guillon a choisi de brocarder ses propres patrons : Philippe Val, directeur de France Inter, et Jean-Luc Hees, PDG de Radio France. Stéphane Guillon a ironisé sur des propos qu’aurait tenu Philippe Val devant des membres Société des Producteurs, à qui il aurait déclaré que « France Inter est une radio qui coûte cher à l’actionnaire, qui n’est pourtant pas très bien traité par la station ». Des propos rectifiés par Philippe Val, qui a expliqué que « l’actionnaire n’est pas le Président de la République, mais les auditeurs ». Et Stéphane Guillon de saisir l’occasion au vol. « Je me dis ce n’est pas possible : Sarkozy actionnaire de France Inter maltraité par des journalistes et des chroniqueurs surpayés ! Philippe Val, ancien directeur de Charlie Hebdo n’a pas pu dire ça ! (…) Admettons que nous soyons surpayés à le maltraiter, je le dis à Val : demain je viens gratos ! ».
C’est ensuite au tour de Jean-Luc Hees, élevé au grade d’officier de la Légion d’Honneur par Nicolas Sarkozy le 1er janvier dernier, d’être raillé par Stéphane Guillon. « Fallait pas qu’il accepte ! Il a déjà été très gâté en juin par Nicolas Sarkozy en étant nommé président de Radio France. Deux gros cadeaux en 6 mois, c’est beaucoup trop ! ». Et d’ajouter : « Ici, on s’est tous inquiétés, évidemment… Jean-Luc, vieil anar de gauche ! On lui a dit : fais gaffe, comme tu es nommé directement par Sarko, est-ce que tu n’as pas peur qu’on dise que tu as mis tes couilles dans ses mains ? ». Stéphane Guillon est également revenu sur les récentes modifications de la grille des programmes de France Inter, avec la mise en place le 4 janvier dernier d’une matinale débutant à 6h30 au détriment de l’émission de Patricia Martin. Cette dernière n’a été prévenue par Philippe Val que deux heures avant de partir en vacances. « Parce qu’on avait des journées très chargées et qu’on a pris du retard », a expliqué Philippe Val, selon des propos rapportés par le SNJ Radio France. « La vraie raison, je vais vous la dire », a ironisé Stéphane Guillon. « A Noël, l’actionnaire principal d’Inter, Nicolas Sarkozy, était en vacances au Maroc. Le temps que Philippe réussisse à la joindre pour faire valider sa décision, Patricia Martin et Simon Tivolle ont été prévenus trop tard… ».
Interrogé par Le Point, Jean-Luc Hees a tempéré la portée des propos de Stéphane Guillon. « Il y a peut-être des limites, mais en l’occurrence, elles ne sont pas franchies. Simplement, c’est la troisième fois que j’entends la même chronique sur ma Légion d’honneur : la semaine dernière, c’était Didier Porte sur Inter et Guy Carlier sur Europe 1. Bon, ça va… Je vais dire à Stéphane Guillon de se renouveler un peu », a expliqué le PDG de Radio France. Tout en ajoutant qu’il aimerait entendre Stéphane Guillon dire du mal des ses patrons à Canal +. « S’il se le permettait, eux ne réagiraient pas comme nous. Et il perdrait ses 40.000 euros par mois ! », a ajouté Jean-Luc Hees. Il a également défendu une nouvelle fois la totale indépendance de France Inter, expliquant que « le principe de liberté est entier sur Inter (…) Même si on est des petits rebelles, l’État nous traite bien. France Inter est une belle maison. Et je n’en connais pas d’autres qui soient aussi ouvertes à tout vent. Chez Europe 1, ce serait inconcevable ».
