Frank Lanoux (RMC) – « On ne peut plus se contenter d’une audience trimestrielle »

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Radioactu : Comment accueillez-vous ces résultats ?
Frank Lanoux : Globalement l’audience de RMC tient bien. 7,8% AC, c’est la deuxième meilleure performance historique sur cette période, sachant que la meilleure était à 7,9% – à l’échelle de Médiamétrie, c’est presque la même chose. Nous sommes donc globalement assez satisfaits, notamment sur l’après-midi : Eric Brunet, Brigitte Lahaie, Moscato – de qui nous avons changé la grille pour l’étaler sur 3h – on voit très bien la tranche qui se construit et une courbe nettement meilleure que celle que nous avions l’an dernier.

En terme de stratégie, cela nous conforte sur beaucoup de choses. Il faut préciser que c’est un sondage un peu particulier car il y a eu beaucoup d’actualités sur cette période, ce qui a manifestement gêné les radios musicales. Dans le même temps, les radios d’information – mis à part le service public et RMC – sont dans des zones basses : RTL reprend la première place, mais avec un petit chiffre, et Europe 1 enregistre aussi un petit chiffre. C’est un sondage assez étonnant, qui met en exergue la qualité de l’outil dont on dispose : nous sommes en plein milieu d’une grève de Radio France, qui a forcément eu un impact sur son audience, et pourtant le groupe obtient un résultat plutôt généreux, sûrement proche de la réalité, mais cela conforte l’idée que l’on ne peut plus se contenter d’une audience trimestrielle, d’une moyenne sur des périodes aussi molles, à une époque où on a tout en instantané, minute par minute. Les chiffres doivent être justes et témoigner du bon travail des effectifs de Radio France jusqu’à la grève, mais il est anormal de commenter des chiffres pareils, qui ne correspondent pas à la réalité du moment. C’est assez dommageable.

Radioactu : Pensez-vous qu’il faille un autre outil de mesure de l’audience ?
Frank Lanoux : Bien sûr ! Nous avons le même outil depuis 30 ans, il y a évidemment un problème, même si des choses ont été améliorées. Mais aujourd’hui, avec internet, tout est instantané, même l’achat d’espaces publicitaires. Pour la télé, on a l’audience minute par minute sur des jours donnés, alors que la radio, ce sont des moyennes quart d’heure par quart d’heure sur des trimestres. On voit bien, à lumière de la grève de Radio France, qu’il est ridicule de commenter ces chiffres aujourd’hui.

En terme de pilotage de programmes, on se rend très bien compte qu’on ne peut plus accepter de travailler avec des moyennes aussi molles. Le chiffre du 1er janvier est noyé jusqu’au 31 mars, cela n’a pas de sens. Nous sommes à une autre époque et on voit bien que les performances de la radio peuvent commencer à se rapprocher, en tout cas en terme d’analyse de ce qui peut se passer sur les chaînes d’information, sur internet, sur les applications… Aujourd’hui les Français ont une multitude de moyens de s’informer dans la journée, alors qu’avant la radio était en position de monopole. Donc on ne peut plus se contenter d’un outil qui a 30 ans.

Radioactu : Quels sont les quarts d’heure sur lesquels vous allez vous concentrer aujourd’hui ?
Frank Lanoux : Nous savons que sur le matin, entre 9h et 10h, nous devons travailler sur l’interactivité : on se rend bien compte, mais c’est sûrement dû à internet et aux réseaux sociaux, que les gens peuvent interagir différemment. Globalement, quand je vois l’audience des « Grandes Gueules », ou même tout ce qui se passe sur toute la journée, sur la courbe elle-même, c’est un excellent sondage pour RMC, on a une belle allure, surtout quand je vois les autres – Radio France mise à part. J’ai le sentiment que personne n’avait imaginé que RMC pourrait faire un jour 7,8% AC. Nous sommes toujours très haut malgré l’absence de RMC dans 30 agglomérations de plus de 50 000 habitants.


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