Jean-Philippe Denac (RFM) – « Nous avons trouvé la bonne recette »

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L’audience cumulée de RFM est en progression sur un an, tandis que la part d’audience est plutôt en dents de scie. Comment analysez-vous ces résultats ?
Jean-Philippe Denac : Nous calculons par saison. Souvent, les radios s’arrangent, mais la réalité se calcule sur la saison. L’audience cumulée gagne 0,5 point sur l’année, avec une part d’audience qui est également en hausse. RFM est donc en très bonne santé, en tout cas pour ce début d’année 2014, que nous allons savourer pleinement. Le morning se porte très très bien : il est un peu le coeur, le baromètre de la radio. 160 000 auditeurs de plus en un an est un chiffre plutôt encourageant. Il est agréable de constater que le fait de se lever à 3h du matin sert à quelque chose. RFM est le deuxième morning de France, devant RTL2 et pas très loin derrière Nostalgie. Ce chiffre est encourageant, sachant que le morning a été reformé en septembre, avec le retour de Justine. Nous avons tout recréé de A à Z. Le « drive » est en très bonne santé, il est en train de marquer des points et continue de grimper. Une radio très forte le matin et en très bonne santé en fin d’après-midi est une radio qui se porte très bien. Et le « peak time » très haut à 11h est aussi un signe de bonne santé. Ce sondage est donc très bon pour RFM. Il est mérité, car l’équipe, très soudée, travaille énormément et suit la stratégie. C’est vraiment une histoire de vie : l’ambiance, l’état d’esprit des bonnes années des radios FM. C’est assez génial !

D’un point de vue concurrentiel, êtes-vous satisfait de voir que Chérie FM a une tendance à la baisse ces dernières années ?
Jean-Philippe Denac : Je ne suis pas très étonné de la baisse de Chérie FM. Je pense qu’elle n’est pas dans le bon mouvement. Elle copie RFM, et les gens préfèrent l’originale.

Comment analysez-vous les résultats de RTL2 ?
Jean-Philippe Denac : RTL2 réalise de bons scores, relativement stables, même si RFM est passée devant en durée d’écoute et en part d’audience, ce qui est le plus important pour une radio et pour la régie. Le reste (l’audience cumulée, ndlr) s’assimile à du hit parade : nous ne sommes pas très loin, à 0,2 point, ce qui correspond presque à la marge d’erreur. RTL2 réalise plutôt un bon score, mais il est dommage que le pop-rock commence à se démoder et que la musique pop soit plus tendance. Je suis ravi de constater que les auditeurs de RFM préfèrent écouter U2 puis Rihanna, plutôt que U2 après Police et Phil Collins. La diversité musicale est la force de RFM. C’est une radio qui réunit la famille, les enfants, les parents, les 25-50. C’est la force de notre stratégie : être larges.

On peut justement avoir parfois un peu de mal à percevoir le vrai caractère de RFM, à côté de RTL2, qui a une identité très forte, et de Chérie FM. On pourrait presque penser que RFM est un mélange des deux stations. Est-ce le cas ?
Jean-Philippe Denac : Pas du tout ! Les souvenirs et les golds années 80 appartiennent aux auditeurs : Police, U2, Phil Collins, Jean-Jacques Goldman, Kool & The Gang… RTL2 est axée pop-rock, donc plus masculine, plus bruyante. Sur RFM, j’ai préféré toucher les femmes et la famille : c’est un format différent, qui touche un public plus large. Quand on entre dans le supermarché de RTL2, il n’y a qu’un seul rayon. Chez RFM, il y a de la pop music, du disco et du funk, du rock, des nouveautés… RFM est une radio qui donne du choix aux auditeurs et qui a donc forcément plus de public : CSP+, parents, enfants, jeunes, familles…
Il est très dur de parler à tout le monde : on dit souvent que cela signifie « parler à n’importe qui », mais c’est complètement faux avec RFM. RFM a une diversité musicale qui fait la force de son format. NRJ et RFM ont un peu le même concept de la diversité : mélanger des Français, un peu de rock, de pop, de disco, des golds… Quand on y arrive, c’est payant.

Essayez-vous également d’aller chercher des auditeurs de Nostalgie ?
Jean-Philippe Denac : Non, mais certains auditeurs de plus de 50 ans étaient sur Nostalgie et arrivent sur RFM. Il y a des auditeurs de plus de 13 ans qui étaient sur NRJ et qui viennent sur RFM, des moins de 30 ans qui étaient sur RTL2 et qui viennent sur RFM… Nous sommes en pleine conquête d’audience et la diversification du format en est la force. Nous bénéficions aussi des ajustements des concurrents. Il faut être humble en se disant que c’est aussi parce que les autres sont moins bons que nous gagnons du terrain.

Pensez-vous que le travail est accompli et que tout est en place sur l’antenne ?
Jean-Philippe Denac : Pas du tout ! C’est constamment du réglage, de la constance, de l’écoute permanente, une lutte pour être dans l’actualité, à l’écoute de ses auditeurs, de la stratégie, de la cible…

Donc cela passe plus par de l’ajustement musical ?
Jean-Philippe Denac : Aujourd’hui, RFM est réglée, la station a trouvé sa musique, ses animateurs, son morning, son audience. Il faut travailler sur la communication, dupliquer l’intérêt pour la station. Quand un restaurant a trouvé sa bonne équipe et son bon chef, il ne lui reste plus qu’à bien communiquer, les gens seront encouragés à dire à leurs amis « allez-y ». Nous sommes dans un très bon train, nous avons trouvé la bonne recette. Nous sommes différents de RTL2, de Chérie FM et de Nostalgie, qui sont toutes de très bonnes radios… Mais ce sont les auditeurs qui choisissent.

Un dernier mot ?
Jean-Philippe Denac : Il s’agit de notre meilleure audience depuis 2007. Je suis le porte-parole de mes animateurs, qui m’ont appelé ce matin pour me dire qu’ils étaient très touchés et heureux. Cela fait très plaisir. Nous faisons ce métier par passion.


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