Fun Radio réalise 6,6% d’audience cumulée, en baisse de 0,3 point sur un an. RTL perd quant à elle 0,4 point. Comment analysez-vous ces baisses ?
Jérôme Fouqueray : Plus que jamais, et plus que pour un autre sondage, il convient de regarder ce qui se passe sur le marché. Ce n’est en l’occurrence pas un bon sondage pour les stations musicales. Et ce sur tous les critères d’audience : que ce soit sur l’audience cumulée, sur la part de marché ou sur la durée d’écoute, ce qui est peut-être d’ailleurs le plus ennuyeux. Ce sondage montre une faiblesse du média radio musical. Nos deux stations sont impactées par cette baisse en audience cumulée, de façon assez limitée et de manière à ce que nos positions d’audience en termes de rang soient renforcées. Sur Fun Radio, la contre-performance d’autres concurrents nous permet d’être deuxième radio musicale, ce qui est assez rare dans l’histoire de Fun Radio. RTL2 creuse l’écart par rapport à ses concurrents directs que sont Chérie FM, RFM et Virgin Radio. Nous sommes impactés par la baisse du marché, mais finalement, nos positions d’audience sont assez renforcées en termes de rang, et ce pour ces deux stations.
Donc, en analysant la baisse de manière globale, vous êtes plutôt en situation de confiance vis-à-vis de ces chiffres ?
Jérôme Fouqueray : Je ne suis pas confiant, mais Fun Radio devient deuxième radio musicale de France – c’est une performance forte -, et réalise une performance historique sur les cibles commerciales, ce qui est important. RTL2 reste la première musicale jeunes adultes et, encore une fois, creuse l’écart par rapport à ses concurrents directs que sont Chérie FM, RFM et Virgin Radio. La baisse du marché est tellement importante que le poids relatif de Fun Radio et de RTL2 ne cesse de croître dans les sondages. Il est passé depuis 10 ans de 16% à 20%. L’ensemble du média musical n’est pas favorable, mais nos deux stations se comportent plutôt bien et résistent mieux que les autres à cette baisse, ce qui fait qu’en terme de rang et de poids relatif, elles progressent.
Comment analysez-vous cette baisse générale des radios musicales ?
Jérôme Fouqueray : Je pense que de manière générale, la concurrence du numérique pèse. La baisse de la durée d’écoute sur les stations musicales s’explique notamment par un temps média de plus en plus partagé, que ce soit des sites de streaming ou d’écoute à la demande, la télévision… Nous sommes de plus en plus sollicités donc, d’une manière assez logique, le temps média accordé à la radio diminue.
Skyrock passe sous Fun Radio en audience cumulée, à 6.5%. Pensez-vous avoir séduit des auditeurs de Skyrock ?
Jérôme Fouqueray : Je ne sais pas si on a particulièrement séduit les auditeurs de Skyrock. L’offre est tellement riche qu’il est difficile de dire exactement quels auditeurs viennent de quelles radios. L’important est de faire un programme qui soit le plus performant possible, offrir la musique qui corresponde le mieux à l’air du temps, être moderne, clair, le plus proche possible des aspirations des auditeurs. Mais je ne me pose pas la question de savoir si nous sommes plus performants auprès des auditeurs de telle ou telle radio. Je crois que ça me paraît être un mauvais raisonnement dans un univers où il y a tellement d’offres qu’on ne peut pas se concentrer sur telle ou telle radio en termes de concurrence. Nous sommes concurrents de tout le monde, aussi bien des radios qui proposent de la musique que de tous les autres flux qui proposent de la musique.
Face, justement, au poids du numérique, avez-vous l’intention de développer de nouvelles stratégies pour concurrencer les autres sources de flux musicaux ?
Jérôme Fouqueray : L’objectif est de profiter du numérique pour développer l’audience. L’internet est objectivement pour les radios musicales un moyen de se rendre disponible partout, tout le temps, et sur tous les supports, au plus proche des nouveaux modes de consommation des auditeurs des stations musicales. Une grosse partie de nos préoccupations est de nous rendre disponibles et le plus accessibles possible, au plus près des auditeurs, que ce soit sur les mobiles, sur les PC ou sur les réseaux sociaux… d’où le fait qu’on investisse beaucoup pour se rendre disponibles auprès des auditeurs, quelles que soient les plateformes.
Vous aviez pour objectif (interview Radioactu du 16 avril 2013) de réaliser une audience cumulée de 7% avec Fun Radio. Que comptez-vous mettre en place pour atteindre ce score dans les prochains sondages ?
Jérôme Fouqueray : Nous sommes parfaitement armés pour atteindre les 7%. Nous avons fait des changements pour cette rentrée, en renouvelant les soirées à partir de 20h de façon assez forte et en installant une nouvelle organisation pour nos émissions club du week-end, avec de nouveaux horaires et un nouveau casting. L’idée est de continuer à installer ces nouvelles émissions, la vague qui vient de passer valide les choix que nous avons faits. Il faut maintenant continuer à travailler sur ces émissions pour les améliorer. Je pense que le meilleur est devant nous et cette année va nous permettre de revenir au 7 points d’audience, qui reste l’objectif de Fun Radio.
Comment analysez-vous l’excellent score de votre concurrent NRJ ?
Jérôme Fouqueray : Je ne suis pas analyste du succès de NRJ. Mais le succès du groupe NRJ n’est pas si éclatant que cela, si l’on considère notamment l’ensemble des radios du groupe : Chérie FM et Nostalgie sont en recul important sur tous les critères d’audience. Donc la situation n’est pas aussi brillante que le groupe NRJ souhaite le communiquer.
RTL2 affirme augmenter son « leadership des radios musicales jeunes adultes, devant Virgin Radio, RFM et Chérie FM ». Pour autant, est-ce que vous comptez revoir vos stratégies d’antenne, pour obtenir une hausse de l’audience au prochain sondage ?
Jérôme Fouqueray : La baisse de l’audience cumulée est clairement liée à la baisse du marché, il n’y a rien d’inquiétant pour moi là-dessus. D’ailleurs je remarque que la part de marché reste à un très bon niveau. Quand on fait une course à pied, le chronomètre n’est pas la seule chose importante, il y a également l’ordre d’arrivée. Certes le marché a baissé et nous sommes impactés, d’où le 4,6%, mais l’important est la mise à distance de nos concurrents directs, plus que jamais. C’est le cas pour les trois radios qui nous intéressent de manière prioritaire : Chérie FM pointe à 3,8, RFM est à 4,2% et Virgin Radio à 4,1. Ces trois radios ont bénéficié à la rentrée de dispositifs de communication extrêmement puissants, des nouveautés et des initiatives importantes en termes de slogans d’antenne, de nouvelles émissions, de recrutements et d’évènements. La stratégie RTL2 , claire, constante, d’évolution par petites touches, continue de payer avec un leadership qui est plus que jamais affirmé sur ce segment musical.
Souhaitez-vous ajouter d’autres choses sur les résultats de ces sondages ?
Jérôme Fouqueray : Pour Fun Radio, on peut signaler les bonnes performances du week-end. Nous avons publié un communiqué pour détailler les audiences du week-end, elles sont un point important pour nous, nous enregistrons de très grosses performances, notamment sur Party Fun, Fun Club 40 et à l’Eurodance 25, ainsi que la réussite de Mickaël le dimanche soir, qui, dès le premier sondage, passe devant Skyrock et réduit l’écart qui existait auparavant avec NRJ de 63%. L’émission réunit le dimanche soir 589 000 auditeurs, ce qui n’est pas rien. C’est une arrivée réussie et un excellent point de départ pour les prochains sondages, pour Mickaël, pour les émissions club déjà citées et pour Lovin’ Fun.
