Vous félicitez-vous des résultats d’audience du groupe Lagardère ?
Richard Lenormand : Oui, je me félicite des résultats d’Europe 1, RFM et Virgin. Globalement c’est une bonne vague pour les trois radios. Europe 1 a enregistré une progression d’audience qui n’était pas arrivée depuis longtemps ; nous nous situons à des niveaux de 2006. Nous constatons qu’il y a une dynamique impulsée dans l’antenne. Quant à Virgin Radio, l’enfant malade du portefeuille, elle reprend des couleurs. Sa progression est faible mais elle est passée de 4,3 points à 4,4 points sur un an. Ce type de progression sur une année n’était pas arrivé depuis longtemps ; c’est un renversement de tendance. Par ailleurs, ce chiffre cache des modifications de la composition de l’audience assez substantielles : Virgin Radio a baissé sur les 13/24 ans et a progressé sur les 25/34 ans et les 25/49 ans. La radio est en train de revenir sur son coeur de cible de manière très satisfaisante. Nous sommes satisfaits de ce renversement de tendance. Des fondamentaux s’installent bien : on constate que le morning est stable, en léger retrait par rapport à l’an dernier, mais le reste de l’antenne – la musique, repositionnée sur le pop-rock, électro -, progresse. Nous avons donc un socle important pour progresser l’année prochaine. Enfin, RFM avait enregistré une vague en progression sensible l’an dernier. Elle est aujourd’hui stabilisée sur des niveaux élevés. En PDA, sur son coeur de cible, les 35/49 ans, RFM progresse de 4,6 à 4,8. Cette vague est donc satisfaisante et encourageante pour le futur.
D’un point de vue concurrentiel, RFM devance Chérie FM (4,3% d’audience cumulée) et se trouve derrière RTL2 (5% d’audience cumulée). Comment analysez-vous ces résultats et ont-ils une influence sur le positionnement de RFM ?
Richard Lenormand : Pas du tout. Le positionnement de RFM est très bon, la musique plaît et progresse. Sur notre coeur de cible, les 35/49 ans, RFM a la plus longue durée d’écoute de toutes les radios. Si l’on se compare à RTL2, l’audience s’est plus jouée sur le morning que sur la programmation musicale. Chérie FM est à peu près stable par rapport à l’an dernier et s’inspire beaucoup de RFM. Mais je préfère être leader que suiveur.
Malgré la progression de Virgin Radio dans ces résultats d’audience, êtes-vous déçu par le fait que la station n’a pas véritablement « décollé » ?
Richard Lenormand : Non. Nous partions de très loin avec Virgin Radio. Il a fallu reconfigurer la programmation musicale, lui redonner un style, une véritable identité et faire comprendre cela. C’est fait : le programme musical a changé, est installé et progresse. Virgin est une très belle radio à écouter. La stabilité globale cache deux éléments très contrastés : une baisse des 13/24 ans et une progression des 25/49 ans. A présent, nous devons travailler les programmes : la tranche du matin et la tranche du soir. Le matin, Christophe Beaugrand correspond bien à l’esprit de radio générationnelle que l’on cherche à mettre en place. Le soir, Enora a elle aussi du caractère et correspond bien à la radio que l’on veut faire. Cela devrait nous permettre logiquement de récupérer les 13/24 ans que nous avons perdus. Mécaniquement, si notre recette fonctionne, nous devrions progresser l’an prochain. Par conséquent, les résultats de ces sondages ne me déçoivent pas : d’une part les comportements changent lentement, d’autre part la stabilité cache des évolutions très contrastées. Je trouve cela encourageant et suis optimiste pour les vagues à venir.
La vente de Virgin Radio est-elle abandonnée ou toujours en projet ?
Richard Lenormand : Elle est totalement abandonnée. Nous n’avons jamais eu le projet de vendre Virgin Radio. A une époque, nous avions en projet de construire un partenariat stratégique. Cela peut ressembler à une subtilité sémantique, mais ce n’est pas le cas : un partenariat stratégique aurait voulu dire que nous nous serions associés à des partenaires pour assurer la partie éditoriale. Nous aurions conservé la partie commerciale, avec la régie. Il ne s’agissait pas d’une vente sèche de Virgin Radio. Mais ce projet est abandonné, derrière nous, nous n’en parlons plus.
Le pôle FM de Lagardère semble assez autonome vis-à-vis d’Europe 1. Avez-vous envisagé des synergies entre les trois stations ?
Richard Lenormand : Nous partageons les mêmes locaux, la même régie, avec des cibles cohérentes, qui se renforcent. Nous sommes donc loin d’être indépendants. Par ailleurs, des passages d’animateurs, d’une radio à une autre, se font assez naturellement : Christophe Beaugrand et Enora sont chez Ruquier et passent sur Virgin Radio, Cyril Hanouna fait le chemin inverse et part chez Europe 1… Oui, il y a des synergies entre les trois radios.
Quels liens le groupe Lagardère entretient-il avec Goom Radio ?
Richard Lenormand : Goom Radio est un prestataire technique sur les applications numériques des radios musicales.
Une fusion/absorption de Goom Radio est-elle envisageable afin que Lagardère mette en place, par exemple, un grand pôle de webradios ?
Richard Lenormand : Non, ce n’est pas du tout à l’ordre du jour. Goom Radio s’est d’ailleurs repositionnée sur le B2B, pas du tout sur le B2C. Les outils numériques de nos radios musicales étaient décevants. Goom est donc en train de développer de nouvelles applications musicales. Nous aurons donc de très beaux outils à la rentrée ! J’espère qu’ils vont contribuer au dynamisme de notre audience.
Roberto Ciurleo est-il salarié de Lagardère ou est-ce Goom Radio qui fournit des prestations au pôle FM ?
Richard Lenormand : Roberto Ciurleo est salarié de Lagardère.
Souhaitez-vous ajouter quelque chose ?
Richard Lenormand : Une nouvelle fois, je trouve que cette vague de sondages est très encourageante. Je suis très optimiste pour la rentrée.
