Le réseau musical adulte MFM et la station parisienne Voltage vont donc rentrer dans le giron du groupe Lagardère dans les semaines à venir. Selon « Le Figaro Economie », le CSA a en effet été informé de la cession des deux stations et devrait être saisi très bientôt afin de donner ou non son aval à cette cession. D’ores et déjà il est certain que le groupe Lagardère se séparera de Voltage qu’il ne peut reprendre en raison de sa classification en catégorie B. Selon toute certitude, la station devrait être reprise par un réseau régional indépendant. Contacté par RadioActu, le groupe Contact a démenti être candidat à la reprise de Voltage, tout en soulignant l’intérêt d’une fréquence parisienne. Avec la reprise de MFM, le groupe Lagardère se trouve désormais à la tête de trois réseaux musicaux nationaux (Europe 2, RFM et MFM) et d’une station généraliste (Europe 1). Néanmoins, avec environ 135 millions d’habitants desservis, le groupe Lagardère reste en deça du seuil maximal de population couverte par un même groupe, fixé à 150 millions d’habitants.
Par ailleurs, et selon nos informations, le groupe Lv & Co, dirigé par Gérard Louvin, a pris en avril dernier une série de mesures pour faire face à de graves difficultés financières. En effet, selon les comptes consolidés clos au 31 décembre 2001, le groupe affichait une perte de 1.2 million d’euros. Ces difficultés sont dûes à une activité déficitaire des sociétés exploitants les différentes stations du groupes, ainsi que de la société JMP, exploitant les stations Alpes 1 Hautes Alpes et Alpes 1 Grenoble. Magnitude Régions, la régie chargée de commercialiser ces deux stations avait alors une dette de 300 000 euros envers la société JMP. Les deux stations étaient menacées de cessation de paiement. Selon Jean-Marc Morandini, directeur général de Lv & Co, Jean-marc Passeron, le président de JMP qui a depuis quitté ses fonctions, représentait « un danger potentiel ». Le conseil d’administration de Lv & Co avait alors souligné que Magnitudes Régions fonctionnait « dans une opacité totale ».
Plus inquiétant, lors du conseil d’administration de Lv & Co qui s’est tenu le 30 avril dernier, Jean-Marc Morandini a expliqué que « la totalité des stations locales de MFM est déficitaire ». Cette situation a attiré l’attention du CSA qui a demandé à plusieurs reprises des compléments d’informations sur certaines stations locales de MFM, tant sur le plan des programmes que sur leur situation économique. Jean-Marc Morandini avait alors préconisé la fermeture pure et simple des stations qui n’étaient pas rentables et susceptibles d’être sanctionnées par le CSA. Le conseil d’administration de Lv & Co avait refusé cette option, se plaçant déjà dans la perspective de la vente de MFM. D’autre part, Lv & Co a également décidé, pour des raisons économiques, de stopper l’ensemble des campagnes de communication des deux stations. De même, l’ensemble des sociétés créées en 1997 dans la perspective de la création d’un réseau national Voltage ont été dissoutes en décembre 2001.
Le conseil d’administration a par ailleurs donné son aval à une augmentation du capital de Lv & Co à hauteur de 1.1 million d’euros. Ce besoin de financement se répartissant entre Magnitude Régions à hauteur de 800 000 euros et JMP à hauteur de 300 000 euros. Enfin, en septembre 2002, le capital de Lv & Co avait été modifié et se répartissait entre entre Gérard Louvin (35.9%), Société D2I (35.9%), Etienne Mougeotte (7.9%), Jean-Marc Morandini (6.7%), Jean-Luc Zbirou (4%), Jean-Luc Sfez (4%), Société Amplitude dirigée par Ian Travaillé (3.4%) et Parasol Production, la société de Jean-Pierre Foucault (2.2%). Avec la cession des deux stations, c’est donc une page de l’histoire la FM française qui se tourne. Quant à l’avenir de MFM, aucune information n’a été communiquée, tant sur une possible évolution du format qu’un éventuel démantellement du réseau au profit des stations du groupe Lagardère. Il est cependant fort peu vraisemblable que Christophe Sabot, actuel directeur général du pôle FM de Lagardère Active et ancien directeur général des deux stations, conserve le format actuel de MFM, dont l’audience cumulée stagne à 1.5%.
