Matt

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Ton pseudonyme c’est Matt Houston, pourquoi ce choix?
Je n’ai jamais été très doué pour trouver des noms de scène (rires). Je voulais garder le plus de repères possibles par rapport à mon vrai prénom qui est Mathieu. J’ai donc emprunté le nom de la série que je regardais quand j’étais petit.

Ca fait quel effet d’être un des pionniers du Rn’B français?
Je suis depuis très longtemps dans ce style musical et j’ai eu la chance d’arriver au bon moment avec un deuxième album que les gens ont apprécié. Ca me fait plaisir de récolter les fruits de mon travail.

Depuis combien de temps es-tu dans le mouvement hip-hop?
Depuis au moins 13 ans. Je ne m’y suis pas mis du jour au lendemain. Quand j’étais petit j’écoutais les toutes premières radio hip-hop. Ensuite, je me suis mis à regarder Sidney à la télé. J’avais un cousin qui smurfait et qui breakait. Il passait très souvent dans son émission. Moi aussi d’ailleurs à l’époque je tournais sur la tête. J’étais très doué (rires).

Dans ton titre « Rn’B 2 rue », tu marques bien la différence entre le rap et le Rn’B, est- ce que tu penses que le rap écrase le Rn’B actuel?
Je n’ai jamais fais de différences entre le rap et le Rn’B. Bien au contraire. Dans « Rn’B de rue » j’explique que le rap et le Rn’B font partie du même mouvement : le hip-hop. Au même titre que le smurf ou le graff’. Les gens ont souvent tendance à apparenter le rap au hip-hop mais ils se trompent. Le hip-hop est une culture à part entière qui regroupe tout cela.

Selon toi, quel va être l’avenir pour le Rn’B français?
La machine est lancée. Les médias sont de plus en plus à notre écoute, autant au niveau de la presse, de la radio ou de la télé. De nouveaux artistes arrivent tous les jours. C’est à nous de prouver qu’il y a un réel potentiel Rn’B en France. Il va falloir que nous soyons au niveau comme ça a été le cas pour le rap avec NTM, I AM ou Solaar. Le Rn’b avait aussi besoin d’une image. Il l’a trouvée avec des gens comme Wallen ou Afrodiziak.

Qu’est ce que tu penses de l’arrivée du style musical 2 Step qui n’est pas très connu en France?
J’adore le 2 Step. C’est de la garage mélangée avec du Rn’B à la sauce anglaise, mais je ne pense pas que ça arrivera jusqu’en France. Ici, nous avons nos marques bien précises. Il ne faut pas tout mélanger. Nous devons d’abord faire accepter le Rn’B tel qu’il est avant de vouloir passer à autre chose. Par contre, certains artistes français comme Afrodiziak, ont fait un titre en 2 Step sur leur album, et ça sonne carrément bien. Mais ca ne serait pas une bonne idée, pour le moment, d’en faire un album entier.

Sur le site de ta maison de disque, j’ai vu que tu étais fan de Chantal Goya. Et Dorothée dans tout ça? :-)
Je n’ai jamais dit que j’étais fan de Chantal Goya (rires). Quand j’étais petit je regardais le Club Dorothée comme tout le monde. D’ailleurs, Jacky m’a interviewé il n’y a pas longtemps pour un site internet. Ca fait bizarre de voir quelqu’un que tu regardais à la télé quand tu étais gosse.
Mais je n’ai jamais parlé de Chantal Goya.

Sur un de tes anciens titres qui s’appelle Sophie, on te découvre rappeur. Parles-nous de ce titre.
Ce morceau est extrait d’un album zouk/hip-hop qui s’appelle « On the Track ». Je l’ai fait pour aider des amis de mon quartier. Je voulais leur faire profiter des contacts que j’avais pu avoir grâce à mon premier album. J’aurai aimé que quelqu’un puisse faire ça pour moi donc je l’ai fait pour eux. J’ai également invité sur cet album des artistes comme Driver, Horace Brown ou Exclusive. Je ne voulais pas chanter sur un titre de zouk/hip-hop, alors j’ai fait un petit texte marrant et je l’ai enregistré en rappant. Mais je ne suis pas rappeur.

Racontes-nous ta rencontre avec Lord Kossity.
On s’est rencontrés à plusieurs reprises dans des clubs parisiens. On a vite sympathisé. Nous sommes tous les deux antillais, ça a créé des liens tout de suite. Un jour je l’ai appelé, je lui ai proposé le morceau « Cendrillon du Ghetto », ça l’a interessé et on l’a enregistré. C’était vraiment humain.Ca n’a pas été organisé par nos maisons de disques.

Ton style de vie a t-il changé avec le succès?
J’ai été obligé de recentrer certaines choses. Par exemple, je ne peux plus aller sur les Champs Elysées le soir pour acheter des albums. Je ne peux plus me promener dans la rue comme avant. Mes virées entre potes me manquent aussi. Pourtant mon style de vie n’a pas vraiment changé. J’habite toujours dans le douzième arrondissement, un petit deux pièces où je travaille ma musique. Par contre, j’ai acheté un appartement à Marseille pour être proche de mes amis qui habitent là-bas.

Dans ton dernier titre tu racontes l’histoire d’un dealer, qu’est ce qui t’as inspiré? C’est du vécu?
C’est la vie de pas mal de jeunes. Je raconte toujours des choses que je connais ou que j’ai vues. Tu vois, par exemple, mon titre « Elles » c’est une histoire vraie. C’est une nana qui m’a quitté pour une autre nana. Peut-être qu’un jour je serais obligé d’inventer ou de piocher dans la vie des autres, mais pour le moment je parles de ce qui me touche. J’ai beaucoup de choses à dire.

Tu es en tournée actuellement, ça se passe bien?
C’est très fatiguant. Je reste une heure et demie sur scène avec une première partie de 20 minutes. Le show dure donc près de deux heures. Ce sont surtout des petites salles de 700 ou 1000 personnes, à part au Bataclan qui fait 1500 places. J’ai souhaité que le billet ne soit pas trop cher (moins de 100 francs en pré-vente ou 110 francs sur place), pour que le maximum de gens puissent venir me voir. Ce qui est étonnant c’est que la composition de mon public varie selon les villes. A l’est ce sont plutôt des lascars comme moi qui écoutent du Rn’B, et dans le sud ce sont plutôt des nanas. Sur paris je ne sais pas du tout ce que ça donnera. J’ai beaucoup de mal à me situer sur la capitale. J’ai l’impression que les gens du hip-hop m’apprécient, mais je ne sais pas si ils sont prêts à venir me voir en concert.


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