Signalons le tout de suite, la station n’a de commun avec l’ancien réseau français Métropolys que le nom. Le lieu, la programmation, la grille, les dirigeants, l’esprit de cette radio sont totalement différents de feu Métropolys. D’ores et déjà, il faut éviter les amalgames.
L’histoire débute à Lille (Nord) avec l’association Egbé (qui gère Métropolys). Cette association a été fondée par Sonia Mazna, 23 ans, étudiante d’origine togolaise, et Sylvain Pette, 27 ans, responsable de la société Radio-Productions. Egbe signifie « la voix » en Togolais. Sylvain Pette, le principal protagoniste, bien avant d’arriver à la production, appartenait déjà au monde de la radio puisqu’il était animateur. Il est passé par des radios aux formats plutôt différents : la Voix de l’Info (au début de sa carrière), Radio Galaxie, Métropolys, Chérie FM Lille. Il est aujourd’hui le papa de Métropolys Lomé et a conservé une certaine nostalgie de ses années Métropolys, ce qui explique largement le nom de baptême de sa radio.
La station, associative, a commencé ses émissions le 12 février 2000 à 17h. L’équipe de Métropolys est majoritairement togolaise et est dirigée par Noellie Assogbavi. La programmation musicale est très généraliste. La station diffuse à la fois des musiques du monde (20 %), des morceaux à résonances plus occidentales (30 %) et de la musique africaine (50 %). L’antenne est aussi utilisée à des fins beaucoup plus humanitaires. En septembre dernier, Métropolys s’est ainsi ouverte à une campagne de sensibilisation contre le Sida, sous les bons hospices de la Banque Mondiale. Métropolys entend rester une radio totalement apolitique, laïque, éducative et culturelle, car la ville de Lomé ne compte pas moins de 9 stations d’obédiences religieuses.
Les résultats en terme d’audience rendraient heureux plus d’une station française : avec moins d’une année d’existence, Métropolys est déjà écoutée quotidiennement par 396 000 auditeurs, pour une zone de couverture d’environ 2 millions d’habitants. La programmation est établie à partir d’une base de 2500 titres et diffusée en stéréo numérique, une technique encore rare dans cette zone du monde où la radio n’est pas la première des priorités.
Métropolys s’est imposée comme la radio musicale leader au Togo. Preuve en est : elle est déjà partenaire des plus grands événements musicaux du pays, comme celui qui s’est déroulé le 16 décembre dernier et qui a réuni à Lomé les 20 groupes les plus en vogue au Togo. Métropolys est également à l’origine d’un véritable phénomène de société qui a très vite pris une ampleur importante : spontanément, étudiants et lycéens ont créé des « Métro Fan Club » dans leurs établissements scolaires. Il est vrai que la concurrence est loin d’être très rude mais la qualité technique des émissions et des programmes de Métroplys est certainement bien supérieure à ce que l’on peut trouver sur la bande FM togolaise.
Le Togo compte environs 14 radios. A Lomé, la principale station concurrente à Métropolys est Nana FM, essentiellement axée sur l’information et écoutée par 196 000 auditeurs. L’autre concurrente, Nostalgie, malgré ses 6 années d’existence représente environ 100 000 auditeurs. A terme, la direction de l’association Egbé souhaite créer des projets équivalents à celui de Métropolys dans les pays voisins. Une ambition fort légitime après le succès de cette première expérience.
RFI (Paris, 89 FM) s’est également penchée sur le cas de Métropolys. Elle proposera, les 19 et 20 décembre 2000, à 17h20 dans le cadre de la chronique « Médias d’Afrique », 2 émissions consacrées à cette radio francophone.
> Métropolys Lomé : 157, Rue Missahoe, Lomé – Togo. Tél : 22 8681.
> Egbe France : 6, Rue Moillet, 59 000 Lille – France.
© MédiasActu – RadioActu – Déc. 2000 – Reproduction strictement interdite
