Depuis 2002, opérateurs, diffuseurs et CSA tentent de résoudre les difficultés de réception de la bande FM dans l’Est parisien, un secteur qui accueille le deuxième site de diffusion des radios FM parisienne. Ce sont principalement les deux tours des Mercuriales, sites exploités par TDF et towerCast, qui sont au coeur du débat. Pas moins de 16 stations sont diffusées depuis ce secteur, avec des puissances atteignant parfois 40 kW. Depuis la grogne de certains riverains, regroupés au sein de l’association Les Sans Radio de l’Est parisien, les rencontres se sont multipliés entre opérateurs, CSA et diffuseurs. Ces derniers furent accusés un peu rapidement d’être les responsable du brouillage constaté dans le secteur. Pour sa part, l’association estime à 40 000 le nombre de foyers concernés par les problèmes de réception en FM, des difficultés surtout cristallisées par l’arrêt des fréquences dont bénéficiaient France Musique et France Culture sur le site de Romainville. Une pétition adressée au CSA rassemble 900 signatures. De source proche du dossier, on minimise ces chiffres et on évoque une certaine lassitude, tout en relativisant les problèmes. La bande FM parisienne compte 57 stations autorisés, ce qui en fait l’un des paysages radiophonique les plus riches de France.
Depuis, municipalités et élus se sont immiscés dans le débat et demandent à leur tour une amélioration des conditions de réception. Constat d’huissier à l’appui, Skyrock s’émeut des conditions de réception des ses programmes dans l’Est parisien. En janvier 2005, son président, Pierre Bellanger, apporte son soutien à Marc Everbecq, maire de Bagnolet. Dénonçant le « fruit d’une mauvaise gestion de la bande FM », le président de Skyrock se dit convaincu « qu’une remise à plat de la bande FM permettrait de régler ce qu’il faut bien qualifier d’ingalité territoriale ». Les Sans Radio de l’Est parisien s’estiment pour leur part victimes « d’une injustice quotidienne qui perdure depuis des années ». En mai 2005, le Conseil Régional d’Ile-de-France demande officiellement au CSA de « mettre en oeuvre au plus vite, conformément à ses obligations de service public, tous les moyens techniques et juridiques à sa disposition pour rétablir l’accès des foyers de l’Est parisien aux émissions de Radio France ». Un voeu qui, semble t-il ne concerne pas la diffusion des radios privées… Et le Conseil Régional d’indiquer qu’une action contentieuse pourrait être engagée contre le CSA.
Ce dernier, après avoir longtemps ignoré le problème, a depuis multiplié les rencontres avec les différents protagonistes du dossier. Au printemps dernier, le CSA s’est assuré du respect des paramètres techniques de leurs autorisations par les différentes stations et diffuseurs. Fait rarissime, des mesures ont également été effectuées par des techniciens et experts du CSA aux domiciles d’auditeurs se plaignant de problèmes de réception. Durant l’été, en concertation avec les diffuseurs, des modifications des diagrammes de rayonnement ont été effectuées. L’objectif étant de réduire, dans la mesure du possible, la puissance de rayonnement dans la proximité immédiate des émetteurs. Le déménagement sur le site de Romainville de l’émetteur le plus puissant des Mercuriales, exploité par TDF et diffusant les programmes de TSF, est également envisagé à titre expérimental. Par ailleurs, le CSA a prodigué ses « trucs et astuces » pour mieux recevoir la FM dans l’Est parisien. Un dépliant, édité à 20 000 exemplaires, a ainsi été mis à la disposition des riverains. Dans ce guide, le CSA conseille en particulier de replier les antennes des récepteurs, de passer en mode mono ou encore d’utiliser des récepteurs de moyenne gamme. En tout état de cause, à l’ère de la multiplication des moyens de diffusion des programmes radio, les riverains de l’Est parisien disposent de nombreuses autres possibilités de réception, dont le satellite ou internet, en attendant le déploiement effectif de la radio numérique permettant la réception mobile.
