Nova – « Nos hypothèses en termes de chiffres étaient loin d’être farfelues », estime Bruno Delport

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RadioActu : Radio Nova retrouve un point d’audience nationale, c’est un seuil symbolique mais important pour votre station ?
Bruno Delport : L’audience cumulée veille sur les 13 ans et plus, est un indicateur. Quand cet indicateur c’est un point, que nous réalisons avec seulement 26 fréquences, nous sommes contents. Ça ne change pas fondamentalement les choses par rapport au 0,9% précédent. Statistiquement, aujourd’hui, le poids de Nova, c’est entre 500 000 et 550 000 auditeurs. Par contre, ce qui est intéressant c’est tout ce qu’il y a derrière, c’est-à-dire quel type d’audience. Toutes les audiences ne sont pas équivalentes, je ne dis pas qu’il y en a une qui est meilleure qu’une autre, je dis qu’elles ne sont pas équivalentes. Du fait que nous nous commercialisons désormais seuls, nous sommes plus intéressés aujourd’hui par la qualité de l’audience commercialisable que par l’audience générale et là-dessus, nous sommes extrêmement contents.

RadioActu : Ce qui veut dire, concrètement, que la structure actuelle de l’audience de Nova permet aujourd’hui à la radio d’être commercialement viable en dehors d’un couplage national ?
Bruno Delport : Radio Nova est viable et rentable depuis un an, mais là ça s’est encore renforcé. Nous sommes très contents car nous réalisons de très bonnes performances, les meilleures que nous n’ayons jamais faites, sur les cibles commerciales essentielles telles que les 25-49 ans et les CSP +.

Du fait que Nova existe aujourd’hui seule commercialement, des concessions ont-elles été faites en terme de programmation, d’esprit musical ou même d’esprit tout court de Radio Nova ?
Bruno Delport : Nous ne faisons absolument aucune concession, nous sommes sûrs de notre offre, donc nous n’avons pas besoin de faire de concessions. Nous ne faisons pas une radio de demande, ni de recherche ou d’auditorium. Nous continuons de faire confiance à nos oreilles, à notre passion pour l’outil radio. La seule concession que nous ayons faite réside dans le fait d’avoir changé tout ce qui marchait, depuis la rentrée dernière. Nous avions des émissions qui tournaient bien depuis des années et nous avons décidé de les changer, nous avons multiplié les risques. Mais le travail sur la musique est toujours le même, toujours aussi vigilant, nous continuons de tout écouter, nous avons des programmateurs qui passent leur temps à fouiller, des gens nous amènent des disques, nous en achetons, nous écoutons ce qui se passe un peu partout. Internet a considérablement modifié le travail, mais nous avons juste des moyens supplémentaires que nous n’avions pas avant. Cela se reflète toujours dans la programmation, avec cette même exigence – je ne vais pas dire de qualité car cela signifierait que ce que nous ne passons pas n’est pas bon – mais cette exigence de suivi des choses et d’un équilibre musical, nous continuons d’appliquer des grilles d’écoute et pour l’instant ça à l’air de fonctionner.

RadioActu : dans le détail, comment a fonctionné la grille de Nova ?
Bruno Delport : C’est par exemple la première fois où nous avons un quart d’heure avec plus de 100 000 auditeurs pour Radio Nova, vers 13h45, en début d’après-midi. Nous ne dupliquons avec quasiment aucune radio musicale, et globalement, nous dupliquons avec France Inter et France Info. Le peak time de France Inter c’est plutôt sur les tranches d’informations dans la matinée. Le quart d’heure le plus haut de France Inter est à 8 heures, comme toutes les radios d’information. Et Nova fait de très bon quarts d’heure l’après-midi et en matinée.

RadioActu : Concernant les résultats commerciaux, peut-on tirer un bilan de l’existence autonome de Radio Nova dans un marché publicitaire qui est compliqué et en léger repli ?
Bruno Delport : Nous sommes toujours vivants, c’est incroyable, n’est-ce pas ?! Plus sérieusement, depuis le mois de mars, nous sommes dans nos prévisions. Je ne dis pas que tout va bien, car il faut se battre, le marché est difficile, il faut convaincre, c’est un énorme travail de fond. Nous avons eu quelques soucis, sur lesquels nous nous exprimerons plus tard. Mais disons que nos hypothèses en termes de chiffres étaient loin d’être farfelues. Mais ce n’est jamais gagné.

RadioActu : Nova est très engagée pour le déploiement de la RNT, mais il y a eu un échec du plus gros multiplexe à Paris sur lequel Nova devait diffuser en numérique. Quelles conséquences tirez-vous de cet échec et comment l’analysez-vous ?
Bruno Delport : Je l’ai vécu sans surprise car les gens sont prévisibles. Ce n’est plus une déception, nous allons y arriver, mais parfois le chemin est difficile. Cela ne remet pas en cause l’engagement de Nova sur la RNT, ni le fait qu’à un moment ou un autre, on s’apercevra qu’effectivement la RNT est une très bonne idée. Mais comme on est en France, le poids de certains lobbys, l’histoire particulière de certains médias font que ça n’avance pas. Mais ça va avancer et Nova en fera partie, car c’est le sens de l’histoire.


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