Au coeur de la bataille : les résultats d’audience de la radio sur les 11-14 ans. Médiamétrie a en effet annoncé que l’étude menée sur cette tranche d’âge au cours des premiers trimestres 2000 et 2001 ne serait pas reconduite en 2002. En revanche, l’institut Médiamétrie vient d’engager un programme de recherche sur la mesure de l’audience de la radio auprès des jeunes et des enfants à partir de 4 ans. Seule ombre au tableau : l’intégration des résultats de cette enquête aux résultats de la 75 000 + Nationale ne sera pas effective avant la rentrée de septembre 2002, c’est-à-dire pour la vague septembre-octobre 2002 qui sera publiée mi-novembre.
Les réseaux musicaux tels que NRJ, Fun Radio et Skyrock, dont les moins de 15 ans constituent une large part de l’auditoire, seront donc privés de résultats d’audience sur cette tranche d’âge pendant près d’un an. Une situation difficilement acceptable pour les stations concernées, d’autant que les enjeux commerciaux sont de taille. En effet, si les 11-14 ans étaient intégrés aux résultats d’audience sur les 15 ans et plus, NRJ deviendrait la première radio de France.
Son PDG, Jean-Paul Baudecroux, envisage désormais d’engager une action en justice contre Médiamétrie, rappelant l’interdiction d’exploiter publiquement les données sur les 11-14 ans. Il estime également que le programme lancé par Médiamétrie est contradictoire avec les déclarations antérieures du Comité Radio de Médiamétrie qui estimait, en juin 1999, « que la césure à 11 ans est naturelle ».
En avril dernier, dans un communiqué commun, Pierre-Jean Bozo, directeur général de NRJ Group, et Pierre Bellanger, PDG et fondateur de Skyrock, avaient estimé que « ce sont les radios traditionnelles qui, pour se protéger, interdisent la publication des vrais chiffres », considérant que « cette ridicule rétention d’information est une entrave à la libre expression et à la libre concurrence (…) inacceptable de la part de médias qui revendiquent par ailleurs le droit à l’information et leur rôle dans le pluralisme démocratique. » Pierre Bellanger pour sa part envisageait de déposer une saisine du Conseil d’Etat.
Rappelons que selon les derniers résultats Médiamétrie, avec 43.7% d’audience cumulée, les programmes musicaux dominent très nettement les programmes généralistes (38.8% d’audience cumulée). En un an, et malgré un contexte favorable aux stations généralistes, les programmes musicaux progressent de 0.9% et sont écoutés par près de 21 millions d’auditeurs, contre 18.5 millions pour les programmes généralistes.
