Lara Fabian ne laisse personne indifférent. Certes, elle est bourrée de talent, mais son côté très sûre d’elle et son ambition dévorante peuvent en agacer plus d’un. Le public français a d’ailleurs semblé plutôt dérouté par son irrésistible et rapide envie de faire une carrière internationale à la Céline Dion.
C’est sans doute pour cela qu’il a quelque peu boudé son premier disque en anglais. Le succès n’a d’ailleurs pas été non plus fulgurant outre atlantique. Lara a donc dû se remettre vite au travail pour reconquérir le cur des ses fans français et francophones. Pour ce « Nue », elle a fait appel à son fidèle complice Rick Allison qui a signé pratiquement toutes les musiques. Lara, elle, et c’est plutôt méritoire, a écrit quasiment tous les textes lors d’interminables voyages en avion. Les deux exceptions sont « Je suis mon cur » signé du duo Chistine Lindon / Daniel Lavoie et « Le roi est une femme », une chanson de Didier Golemanas et Daniel Seff. Pour le reste, c’est donc une alternance de ballades et de titres un peu plus enlevés, sans doute un héritage de son album américain. Elle donne la réplique à Maurane sur « Tu es mon autre » et nous fait grandement penser à Céline Dion sur quelques titres tels que « Aimer déjà » ou « S’en aller ». Même genre de mélodies, même façon de chanter La référence ne doit pas devenir une obsession !
En résumé, c’est un disque bien produit mais relativement fade, sans grande surprise, ni émotion. Le single « J’y crois encore » (comment l’interpréter ?) s’avère comme le plus efficace (il ressemble à Adagio) mais la suite nous laisse un peu sur notre faim. Les fans apprécieront tout de même le bonus caché tout à la fin du disque et qui dure plus d’un quart d’heure. Pour information, sachez que Lara a déjà entamé les séances de son second disque en anglais qui pourrait sortir dès le début 2002. D’ici là, elle sera en tournée française en décembre avec notamment trois soirs au Zénith de Paris du 17 au 19 décembre. La conquête du monde passe aussi par l’hexagone.
