Ouï FM – Entretien exclusif avec Emmanuel Rials, directeur général

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RadioActu : Vous avez été nommé directeur général de Ouï FM en janvier 2009. Dans quel état avez-vous trouvé la station, et quel premier bilan tirez-vous de votre action ?
Emmanuel Rials : Plutôt un bon bilan. Lorsque je suis arrivé, après la reprise de la station par Arthur, nous avons trouvé une radio avec une audience assez moyenne et stagnante depuis plusieurs années. Les finances étaient en mauvaise situation. En 2008, Ouï FM a perdu 1 million d’euros, ce qui est beaucoup pour une station qui à ce moment là était uniquement une station parisienne. C’était un chantier très important pour assainir les finances de la radio. C’est un chantier qui a pris presque un an, et l’année 2009 a été équilibrée. Pour ce qui est de l’audience, les choses sont un peu différentes. L’équipe était très démotivée, après avoir travaillé pendant un an ou deux sur le projet Virgin. Tout était prêt, et quand tout d’un coup on leur a annoncé que la licence avait été accordée à quelqu’un d’autre, ils sont entrés dans une démotivation que je peux comprendre. C’est impossible de leur jeter la pierre, car ça a été très difficile pour eux. Donc le fait de voir arriver Arthur, c’était une page qui se tournait, un nouveau projet, quelque chose de neuf qui arrivait et qui était suffisant pour répondre au problème de cette marque.

RadioActu : Tout le monde a regardé l’arrivée d’Arthur avec curiosité. Ouï FM a connu beaucoup d’ajustements, avec l’arrivée d’animateurs emblématiques comme Jade ou Maurice. Comment l’arrivée d’Arthur a-t-elle été vécue en interne ?
Emmanuel Rials : Je crois que ceux qui attendaient d’Arthur une reprise avec une forte rotation d’Hélène Ségara et de la télé-réalité à l’antenne ont été super déçus, car ils ont vu au contraire une radio qui est encore plus rock. En 2009, par exemple, Yacast a indiqué que Ouï FM était la radio la plus pop-rock de l’ensemble de la bande FM. Le travail d’Arthur a surtout été d’initier le chantier de remise à flot de l’entreprise pour qu’elle redevienne saine, et au niveau artistique, redonner à l’ensemble des équipes l’envie d’avancer, de faire.

RadioActu : Comment fonctionne votre binôme avec Arthur ? Est-ce difficile d’exister à ses côtés ?
Emmanuel Rials : Ah ! Il fonctionne très bien. Tout le monde connaît Arthur comme un animateur de renom, de qualité, un artiste. Moins de gens savent que c’est un exceptionnel chef d’entreprise et homme d’affaires. Ses affaires sont rondement menées et il joue pleinement son rôle de président. Il donne le chemin qu’il entend suivre sur la radio et je mets en application. C’est un binôme qui ne peut que bien fonctionner. Je suis la tête dans la radio au quotidien, au contraire d’Arthur qui aimerait bien mais qui ne peut pas car il a beaucoup d’autres activités.

RadioActu : Pour quelles raisons avez-vous mis un terme au talk-show de Maurice, qui fut une voix emblématique de Ouï FM ?
Emmanuel Rials : Maurice correspond à une idée que nous avions au moment de la reprise de Ouï FM, et que probablement beaucoup de radios ont partagé. C’était de se dire que beaucoup d’auditeurs fuient la radio au profit d’Internet. Ils vont écouter une musique dont ils fabriquent eux-mêmes la play-list et avec moins ou pas de publicité. Il était alors difficile pour les radios de se dire : « Comment faire pour arriver à faire revenir les auditeurs vers la radio ? » Beaucoup ont pensé que le contenu, et notamment les émissions de talk, allaient faire revenir les auditeurs, parce que ça, Internet ne peut pas le proposer. Une émission comme celle de Maurice ne pourrait pas exister sous cette forme sur Internet. Nous avons donc initié cette émission. Le morning lui-même était très talk, avec 50% de talk et 50% de musique, ce qui est élevé. Et nous nous sommes rendu compte, au début de cette année, que cette solution était très provisoire. Les auditeurs sont revenus vers la radio probablement pas pour des raisons de contenu, mis à part pour les généralistes, mais parce que faire une play-list, c’est un métier. Ça peut être très marrant de fabriquer sa radio, mais à un moment donné, ça ne tient pas debout. Et là, on revient à la radio. Ça a été une phase très intéressante sur ces 12 derniers mois.

RadioActu : Maurice ne correspondait donc pas à ce qu’attendaient les auditeurs de Ouï FM ?
Emmanuel Rials : Son programme était bien fait. C’est un garçon de qualité, et il n’y a pas de remise en cause de son travail. Mais ce type d’émission ne correspond pas aux auditeurs de Ouï FM. Quand je regarde le reste de la bande FM, je m’aperçois que les animateurs de talk n’ont pas été récupérés le jour même par les stations concurrentes. Les autres radios ne sont pas loin de penser la même chose, et en tout cas sont attentives sur le sujet.

RadioActu : Ouï FM est allée chercher ses auditeurs sur Internet, avec des émissions comme « Ouï love Deezer ». Est-ce que cela signifie que la radio ne peut plus se suffire à elle-même comme c’était le cas il y une quinzaine d’années ?
Emmanuel Rials : L’époque de la radio qui fonctionne en autarcie est révolue. L’attente des auditeurs n’est absolument plus la même en ce qui concerne leur écoute, mais plus que ça : il y a une évolution technologique qui est immense. On commence à faire petit à petit ce qui était annoncé il y a une dizaine d’années par les plus visionnaires, c’est-à-dire une convergence des différents médias. Une radio ne fonctionne plus sans son site Internet, sans une offre d’autres webradios qui occupent un terrain musical déjà préempté par la radio mère, des comptes sur les réseaux sociaux. Cet ensemble fait vivre la radio. Ce ne sont pas plusieurs médias posés les uns à côté des autres, mais c’est vraiment l’ensemble de ces médias qui concoure à faire fonctionner la radio.

RadioActu : La question de l’évolution technologique nous amène au sujet de la RNT. Ouï FM a rejoint Radio FG pour mener une campagne en faveur de la radio numérique. On attend un nouveau rapport sur ce sujet d’ici la fin de l’année. Le combat que vous menez aujourd’hui pour la RNT n’est il pas une façon de rattraper le temps perdu en ce qui concerne la couverture hertzienne de Ouï FM ?
Emmanuel Rials : Évidemment, les stations qui ont un tout petit réseau ont beaucoup plus intérêt que des stations déjà ancrées avec 400 ou 500 émetteurs FM à arriver sur la RNT. Il n’y a pas de doute. Mais au-delà de l’aspect technologique, il y a tout de même une désaffection des auditeurs pour la radio. Il faut des solutions. Et ces solutions ne peuvent être trouvées que par l’ensemble des opérateurs radio. Aucun n’a la vérité absolue sur le sujet. L’offre RNT est une des solutions. Le fait de pouvoir arriver dans beaucoup de villes avec des offres très complètes, c’est important. La mauvaise réaction que l’on a entendu des détracteurs de la RNT a été de ne voir la radio que par le petit prisme parisien, où nous avons une grande richesse de programmes. Avec la RNT, il y a un moyen de pouvoir apporter l’ensemble des radios existantes et d’autres encore sur l’ensemble de territoire. C’est tout de même l’un des vrais moyens de pouvoir contrer le problème de la fracture technologique dont on parle souvent. Là, on est en plein dedans. Certains, et de manière fort brillante, Pierre Bellanger en tête, ont parlé de la radio sur IP. J’adhère à beaucoup de choses qu’il explique car il a une vraie vision intéressante de la radio. Il y a un bémol dans tout ça : la radio sur IP nécessite deux choses qui vont à l’encontre de notre économie. La première, c’est que, pour qu’un auditeur puisse écouter la radio sur IP, il ne suffit pas qu’il acquiert un poste pour cela, mais il faut aussi qu’il mette tous les mois 30 ou 40 euros dans un abonnement Internet. Et tout le monde en France n’a pas un abonnement Internet. Ça veut dire l’obligation d’acquérir un abonnement Internet pour pouvoir écouter ce média qui depuis son origine est gratuit et accessible au plus grand nombre. La deuxième chose, c’est que l’éditeur ne va plus payer une somme stable quel que soit le nombre d’auditeurs sur son émetteur, mais une somme qui est liée au nombre d’auditeurs. La grande valeur ajoutée de la radio, c’est justement cette courbe très atypique qui n’existe pas dans les autres industries : les charges sont fixes, alors même que le chiffre d’affaires progresse très rapidement quel que soit le nombre d’auditeurs. À Paris, qu’il y ait un auditeur ou un million d’auditeurs, ce sera toujours le même coût Tour Eiffel. La possibilité d’arriver à un point d’équilibre est beaucoup plus rapide. La RNT est dans cette économie. L’analogique a fait ses preuves depuis suffisamment longtemps. Visiblement, les grandes ondes ont faire leurs preuves depuis encore plus longtemps, et aucun des opérateurs ne veut les restituer. Après avoir expliqué qu’on ne peut pas faire cohabiter plusieurs technologies, eux-mêmes font déjà cohabiter au minimum trois sources : Internet, FM analogique et grandes ondes.

RadioActu : Si la RNT voit le jour demain, quels sont vos objectifs en matière de couverture du territoire ?
Emmanuel Rials : Je souhaite préciser qu’il est important de remettre le CSA au coeur de ce déploiement, comme il est au coeur depuis longtemps du déploiement analogique. Alain Méar et Rachid Arhab ont fait un travail impressionnant. Il faut rappeler que pour la première fois en France, une autorité de tutelle a réuni l’ensemble des opérateurs pendant au moins deux ans, en leur demandant leurs souhaits, leurs solutions technologiques, ce qu’ils avaient envie de mettre à l’intérieur des tuyaux… C’est du jamais vu. Tout s’est toujours passé dans une grosse opacité. Là, ce n’est pas le cas. Ces deux conseillers ont voulu montrer que les débats étaient ouverts et que rien ne se ferait contre les opérateurs, mais avec eux. Ils ont porté ce bébé et ils doivent continuer à le porter. Lors d’une des dernières réunions au CSA, j’ai dit aux représentants du Bureau de la Radio, puisqu’ils ne veulent pas aller sur la RNT dont ils disent tellement de choses épouvantables, de restituer leurs fréquences sur la RNT. Et donc nous allons avoir mécaniquement 20 canaux disponibles sur lesquels on va pouvoir installer de nouvelles radios. Pour un auditeur de Nice, acquérir un poste numérique avec 27 nouvelles radios sera une belle opportunité. Le Bureau de la Radio tient un discours assez sibyllin. Il n’y croit pas, ce sera forcément un échec, mais ils ne veulent pas rendre leurs fréquences. Le souhait de Ouï FM est clairement d’avoir une couverture nationale sur la RNT. Notre projet est de couvrir le maximum de la population. Peut être que d’autres ne sont pas dans ce cas. Je pense aux stations du secteur associatif qui ont prouvé à Nantes que l’on peut faire autre chose, notamment avec le DAB+.

RadioActu : À combien estimez-vous le coût de ce projet ?
Emmanuel Rials : Nous avons plusieurs manières de répondre. La première, avec le T-DMB, c’est de l’ordre de 3 millions d’euros. Sachant que pour Radio FG et Ouï FM, il s’agit d’un seul canal de diffusion. Nous n’avons pas de double, voire de triple diffusion. Si nous sommes en DAB+, nous sommes sur un coût de 1 ou 1.5 million d’euros. On va assurément diviser le coût par deux. La deuxième, c’est la question du modèle économique de la RNT. Moi, je le dis sincèrement, je tombe des nues. Je ne comprends pas cette question. Lorsque les opérateurs radio se sont mis de manière massive sur l’IP il y a 4 ou 5 ans, y compris des radios comme FG, Ouï FM ou Nova, qui sont en pointe sur le sujet, personne ne s’est posé la question du modèle économique. Tout le monde y est allé, en sachant que ça allait être des coûts vertigineux ou pas. Tout le monde y est allé en aveugle, tout le monde a foncé. Personne n’a demandé un modèle économique, personne n’a demandé à ce que l’État subventionne, personne n’a demandé au CSA où est-ce qu’il comptait aller. Tout ça est quand même extraordinaire. Dès qu’il n’y a pas le CSA – c’est le cas pour la radio sur IP – il n’y a plus de problème de modèle économique, tout le monde y va. Et dès qu’il y a le CSA, c’est une occasion pour les opérateurs d’empêcher le monde de tourner ou d’empêcher les nouveaux arrivants, ce qui est le nerf de la guerre, en bloquant tout le système. Le modèle économique, on le connaît tous dans le monde de la radio : c’est de vendre de la publicité. De plus, l’énorme avantage de la radio sur la télé, c’est que c’est un média d’accompagnement. On peut écouter la radio en faisant autre chose. L’objectif du Bureau de la Radio, c’est d’empêcher l’arrivée de nouveaux entrants. C’est uniquement ceci. C’est une histoire que l’on a déjà vécu avec la FM. C’est très dommage. Les grands groupes de radio passent leur temps à regarder les nouveaux entrants avec condescendance. Et pourtant, c’est la grande richesse de la RNT.

RadioActu : Dans ce contexte, est-ce que la polémique autour de la fréquence préemptée par Radio France à Toulouse n’apparaît pas comme un combat d’arrière-garde ?
Emmanuel Rials : Oui et non. En ce qui concerne Ouï FM, nous sommes très attentifs au développement analogique. C’est un nouveau moyen de pouvoir être écoutés. Nous ne sommes pas des ayatollahs de la RNT. La RNT est un des moyens d’écoute. L’analogique est un moyen de déploiement de Ouï FM. Toulouse est un cas vraiment symptomatique. Il y a depuis un certain temps beaucoup de préemptions. Des déclarées, comme celle de Toulouse, d’autres souhaitées comme celles de Strasbourg, Saint-Étienne, Grenoble. Des villes où il y a parfois 3 fréquences nouvelles qui ont été trouvées par le CSA, et Radio France les prend. On arrive à une situation assez grotesque. Toulouse est une réponse du service public pour trouver un échappatoire social à un problème social. Les déclarations de Radio France me paraissent très étranges. Les toulousains méritent d’avoir France Bleu, mais alors ils ne méritent plus d’avoir Le Mouv’ ? Et c’est la seule fréquence, qui intéresse évidemment beaucoup de monde, à commencer par Ouï FM. Quand on regarde la manière dont les préemptions sont faites, j’observe quelque chose de très étrange. Le groupe Radio France veut implanter Le Mouv’ partout. Ils essaient de trouver une solution à leur faible audience en développant le nombre d’émetteurs. Mais c’est juste une fuite en avant. Le groupe public affirme que Le Mouv’ n’est pas une radio musicale, mais une généraliste. Ils nous refont le coup de Radio 7. Quand j’écoute Le Mouv’ aujourd’hui, j’entends une radio musicale, pas une généraliste ! J’espère qu’ils demanderont à changer de catégorie chez Médiamétrie, et à passer du côté de France Inter et RTL. Personne ne revient sur le fait que les radios publiques doivent être entendues partout, mais il faut une limite à cette loi. En résumé, il ne faut pas que Radio France prenne 100% des fréquences trouvées par le CSA pour lancer des appels aux candidatures. Ce n’est pas une saine concurrence. Les seuls qui ne trouvent rien à redire sur les préemptions, ce sont les groupes nationaux déjà installés. Et pour cause : ça leur évite de voir débarquer un Ouï FM, un FG, un Nova, dans des zones où ils tiennent déjà l’ensemble du marché de l’audience. C’est encore une manière pour les grands groupes de boucler le système.

RadioActu : Cette fréquence toulousaine avait été attribuée à Parenthèse Radio, dont le CSA a refusé la reprise par Ouï FM. Est-ce un échec pour vous ?
Emmanuel Rials : Il faut remettre les choses au clair dans ce dossier. Le CSA n’a pas refusé que Ouï FM reprenne Parenthèse, le CSA a refusé que quiconque reprenne Parenthèse. Cette procédure était longue et douloureuse pour tout le monde. Le tribunal a fait l’erreur de considérer qu’il choisissait le repreneur et que le CSA n’était qu’une simple chambre d’enregistrement. Le CSA, ce n’est pas ça et il doit pouvoir donner son mot. Le tribunal a repris les dossiers et les a présentés au CSA. Il a estimé qu’aucun dossier n’était valable et les a tous refusés. Il n’a voulu aucun des 9 projets. Pour le tribunal, notre offre était la mieux-disante. De fait, maintenant que cette fréquence part sur le service public, je me demande pourquoi Radio France n’a pas considéré qu’il était temps d’avoir France Bleu à Toulouse au moment où Parenthèse a eu sa fréquence sur Toulouse.

RadioActu : Le CSA s’est également opposé à une syndication de programmes entre Ouï FM et Nice Radio. Où en est ce dossier ?
Emmanuel Rials : Aujourd’hui, rien n’est vraiment fait. Le CSA nous a autorisés à reprendre le capital de Nice Radio, mais de ne pas syndiquer avec les programmes de Ouï FM. Le dossier n’est pas refermé. Nous sommes dans un no man’s land. Nous essayons de trouver une solution qui sera acceptée par le CSA. Nous sommes toujours partenaires.

RadioActu : Il est probable que, pour des raisons démographiques, le seuil anti-concentration sera relevé. Quelle est votre position sur ce sujet ?
Emmanuel Rials : Ma position est assez pragmatique. Le relèvement du seuil n’est pas un sujet tabou. Il me semble que tout un chacun a demandé le relèvement du seuil parce qu’il n’était plus adapté aux conditions de population française. Ils ont raison, il faut peut être le relever. Mais qu’allons nous faire ? On va le redresser de 1 million ou 1.5 million nouveaux habitants. Mais si on le relève à 200 millions, cela signifie que la loi doit prévoir l’évolution de la population pour les 1 000 prochaines années. Ce n’est pas possible. Qu’il y ait un ajustement à la réalité de la population, je n’ai rien à dire. Tout le monde a beaucoup parlé de ce sujet, il y a eu des discussions à l’Assemblée Nationale, mais je n’ai pas encore vu ce qui me paraît primordial, c’est-à-dire le chiffre que pourrait éventuellement donner le CSA de la couverture actuelle des différents groupes. On ne l’a pas. Personne ne sait et c’est un chiffre qui bouge en permanence. C’est prendre un problème mathématique à l’envers, et c’est la condition de base pour discuter d’un éventuel relèvement du seuil.

RadioActu : Ouï FM est présente sur le festival Hellfest. Ce festival de rock métal a été la cible des critiques de certains politiques et d’associations catholiques familiales. Quelle est la position de Ouï FM par rapport au mouvement métal et l’image qu’il véhicule ? Avez-vous fait l’objet de pressions ou de menaces ?
Emmanuel Rials : Ouï FM est partenaire du Hellfest et le soutient à 100%. Elle le soutiendra encore plus s’il est attaqué. Nous serons encore plus aux côtés de ce festival. Ça me rappelle des interventions lorsque le rock a démarré dans le monde. Les associations religieuses, de familles, ont toutes dit que c’était la musique du diable. J’ai entendu des réflexions hallucinantes. C’est juste du hard rock, ce sont peut-être des sons qui dérangent certains mais que d’autres adorent. Ce ne sont pas des groupes de promotion de je-ne-sais-pas-quoi, mais juste de promotion de la musique qu’ils ont créé. Ils ont une scène avec le Hellfest et ils en profitent à fond. Nous avons une émission quotidienne, Bring the Noise, qui ne diffuse que cette musique. C’est une émission qui marche bien, et qui est la seule émission de rock alternatif sur une radio nationale. Je n’ai fait l’objet d’aucune pression ou menaces. On ne m’a absolument pas demandé quoi que ce soit. Demain on le ferait, ma position serait exactement la même. Peut-être que certains politiques en mal d’existence essaient de tirer une espèce de sonnette d’alarme pour dire qu’ils existent. C’est dommage qu’ils s’attaquent au rock métal sans essayer de le connaître. C’est juste une forme de rock. Qu’ils laissent la musique à sa place, ce n’est que de la musique.


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