Ouï FM poursuit le développement de sa couverture en province. En janvier dernier, la station rock contrôlée par Arthur obtenait deux nouvelles fréquences dans l’Est du pays, à Colmar et Thionville. Le 15 février dernier, le CSA lui a attribué 3 fréquences supplémentaires en Rhône-Alpes, à Montélimar, Roanne et Villefranche-sur-Saône. Depuis plusieurs semaines, Ouï FM avait engagé des négociations avec le groupe Contact pour la reprise de La Radio de la Mer. Fondée en 2005 sous la forme d’une webradio sur Internet par Jean-Michel Brosseau, la station s’était vu attribuer 8 fréquences FM en 2007 sur les principales villes du littoral Ouest de la France. La Radio de la Mer était ensuite entrée dans le giron du groupe Contact en juillet 2009. Mais, faute d’audience, la station s’est trouvée confrontée à d’importantes pertes financières. Depuis plusieurs jours, les émissions de la station ont cessé et les 8 émetteurs sont muets. Une situation qui devrait cesser rapidement, puisque Ouï FM a été autorisée par le CSA à mettre en place une syndication avec La Radio de la Mer. « Il s’agit d’une station qui s’appellera La Radio de la Mer programme Ouï FM, ce qui est un peu différent », a précisé à RadioActu Emmanuel Rials, directeur général de la station. « On ne peut pas considérer qu’il s’agit de fréquences supplémentaires, comme Auxerre ou Montélimar. Cela n’a pas de rapport. Le projet que nous avons présenté au CSA, prévoit le maintien d’un fort programme local et la conservation de l’identité marine de la station. On ne peut pas dire qu’il ne s’agit que de Ouï FM. C’est une précision importante », a t-il souligné. La Radio de la Mer diffuse ses programmes sur Brest, Lorient, Les sables d’Olonne, Granville, Cherbourg, Fécamp/ le Havre, Boulogne-sur-Mer et Dunkerque. « L’arrivée imminente de Ouï FM sur les importantes villes du littoral, creuset historique du rock et terres de grands festivals résonne, de ce fait, comme une évidence », souligne Ouï FM.
« La Radio de la Mer sera une radio abonnée aux programmes de Ouï FM, comme cela existe encore avec certains réseaux nationaux », a expliqué Emmanuel Rials, « à une différence près : c’est que les radios franchisées ont été abonnées à des réseaux il y a très longtemps, à des époques où il n’y avait pas autant d’attention sur la conservation de la raison pour laquelle l’attribution avait été faite en son temps. Aujourd’hui, ces radios font un programme qui ressemble très fort au programme parisien, et c’est très bien comme ça », a t-il ajouté. « Maintenant, le CSA attache beaucoup plus d’importance aux raisons pour lesquelles l’attribution a été faite. Concernant La Radio de la Mer, le programme local sera beaucoup plus tourné sur l’origine de la radio. Concrètement, il va y avoir une implication sur le monde marin, les habitants du littoral. Ce sont des éléments qui d’habitude n’interviennent pas sur une radio musicale », a précisé Emmanuel Rials. Interrogé sur les raisons qui ont motivé le CSA à autoriser Ouï FM à reprendre La Radio de la Mer et à mettre en place une syndication de programmes, alors qu’il l’avait refusé pour Parenthèse Radio et Nice Radio, Emmanuel Rials a expliqué que « juridiquement, c’est très différent. Nice est une radio de catégorie B. Il est impossible de syndiquer une radio de catégorie B avec une radio de catégorie D, et ça nous le comprenons. Ce cas ne s’était jamais posé, et il aura fait jurisprudence ». Pour la reprise de Parenthèse radio, Emmanuel Rials indique que « sur le fond, le projet tenait la route. Mais à l’époque, pour le CSA, il y a un sens dans la manière dont les tribunaux doivent proposer les projets. Et le tribunal avait eu une lecture différente. En regardant tous les dossiers, le CSA a convenu qu’il était préférable de remettre toutes les fréquences dans le domaine public ».
Désormais, la station rock concentre tous ses efforts sur l’appel aux candidatures lancé en octobre dernier par le CSA dans le ressort du CTR de Marseille. Ouï FM s’est portée candidate à l’attribution d’une fréquence FM à Marseille. « L’idée est de dire qu’il y a une fréquence en jeu qui était autrefois celle de Parenthèse Radio. Il y a beaucoup de candidats mains nous entendons vraiment nous battre pour pouvoir diffuser Ouï FM sur Marseille qui est la 2ème ville de France », a expliqué Emmanuel Rials. « C’est important pour un réseau qui se lance comme Ouï FM. Nous partons avec 15 ans de retard par rapport aux autres radios. La deuxième raison, c’est qu’il n’aura échappé à personne qu’il n’y a plus que Ouï FM qui fait du rock, et la 2ème ville de France mérite d’avoir une radio rock », a t-il indiqué. Quand au développement futur de la station dans les grandes agglomérations françaises, en particulier Emmanuel Rials a expliqué qu' »il n’y a que 3 solutions : soit on s’en tient à Internet, mais ce n’est pas exactement comme la FM; soit attendre la radio numérique mais on ne sait pas où en est le dossier; soit essayer de passer des accords avec des radios qui ont envie d’avancer avec nous. Mais il n’y a rien de gratuit ». S’il n’a pas souhaité communiquer le montant de la transaction pour la reprise de La Radio de la Mer, Emmanuel Rials a néanmoins expliqué que « l’essentiel de cette radio, c’est de la dette. C’est une radio qui partait d’une projet intéressant, mais un peu fou pour son équilibre économique. Sur toutes ces années, elle a perdu beaucoup d’argent. Ce n’est pas un problème de gestion de la radio, c’est simplement un projet qui était très dur ». Aujourd’hui, en attendant de finaliser administrativement le dossier avec le CSA, Emmanuel Rials espère rapidement pouvoir remettre en service rapidement les émetteurs de La Radio de la Mer. « Une radio a vocation à émettre, même si le produit peut changer un peu, il faut quand même diffuser, c’est important ». Désormais, en l’espace de 2 ans, Ouï FM est passée d’une station dont la diffusion se limitait à l’Île-de-France à un réseau bénéficiant de 23 fréquences en France. Elle vu progresser de 40% la population dont elle assure la couverture, et rassemble plus de 320 000 auditeurs quotidiens.
