Placebo, le trio anglo-américain adopté unanimement par l’Europe, Bertrand Burgalat et Ingrid Caven, figurent à l’affiche du lever de rideau le mardi 17 avril en ouverture ce ce 25ème Printemps de Bourges. Annoncée préalablement, Vanessa Paradis, qui devait en faire la clôture, a déclaré forfait pour des motifs techniques : l’annulation d’une tournée en Russie et en Asie l’aurait en effet obligée à faire un déplacement spécial à Bourges, trop lourd financièrement. Cette défection fait cependant le bonheur de Gérald De Palmas qui, programmé initialement en lever de rideau dans une salle de 700 places (l’Escale,) aura droit au lieu prévu pour Vanessa Paradis, à savoir le Pavillon (dont sa capacité de 2400 places lui permettra de satisfaire la forte demande provoquée par son récent retour en grâce auprès du public). La présence à l’affiche de De Palmas (avec pour le précéder celle de Frédéric Lerner), sera une des rares concessions à la variété d’un festival, qui, pour la troisième année consécutive, poursuit sa mue vers des horizons musicaux plus pointus.
Sous la houlette de Daniel Colling, fondateur du Printemps et à ce jour un des rares rescapés de l’équipe qui lança le festival en 1977, Manu Barron et Christophe Davy, programmateurs venus en 1999 apporter un peu de sang neuf à un festival alors en perte de vitesse, ont élaboré une affiche affûtée. Les amateurs de rock auront ainsi le 18 avril une affiche particulièrement alléchante : sont réunis Tahiti 80, les Français qui ont séduit le Japon, les Américains Bonnie Prince Billy et Stephen Malkmus (ex Pavement) et les Anglais Muse et The Divine Comedy. Le même jour, ceux qui aiment le rock en français, pourront découvrir une scène de qualité avec Mickey 3D, Yann Tiersen et les Têtes Raides. Rock encore, mais version beaucoup plus bruyante cette fois, avec Amen, Enhancer, 28 Days et les excellents Fear Factory le 20 avril.
Les musiques du monde, qui se sont durablement installées auprès du public français depuis le milieu des années 90, auront une large place également avec, entre autres, Emir Kusturica et son No Smoking Orchestra (19 avril), Bebel Gilberto (la jeune Brésilienne se produira le 20 en lever de rideau du revenant de la saison, Henri Salvador, grand amateur de bossa devant l’Eternel) ou le latin-jazz de Cachaïto Lopez (le 21)…
Le rap, qui était jusqu’alors cantonné aux marges, aura cette année une grande salle pour lui tout seul (i.e. l’Igloo : 4.000 places) le 19, avec une programmation fleuve (18H-0H30), dont les attractions majeures seront Disiz la Peste, le collectif américain Lyricist Lounge et le collectif français IV My People de Kool Shen, qui réunit des D.J’s autour l’alter-ego de Joey Starr au sein de NTM.
Le printemps, c’est enfin ses « classiques » : les « Découvertes », chaque jour, réparties par styles cette année : electro, hip-hop-reggae-ragga, chanson-world-raï, et le cycle de chansons et de spectacles pour enfants (Maximômes). En attendant que les jeunes pousses goûtent aux joies du binaire…
