Radio Classique – « Être LA radio la plus agréable à écouter ».

534
534

RadioActu : Radio Classique a enregistré un record d’audience avec 2.1% d’audience cumulée. Comment expliquez-vous ce résultat ?
Michel Abouchahla : Parce que c’est une radio extraordinaire ! (rires) Plus sérieusement, c’est tout un travail que nous avons lancé il y a plusieurs mois déjà qui est derrière ces résultats. Je suis là depuis 18 mois, et nous avons identifié plusieurs actions que nous avons conduites. La première, c’est évidemment de conforter de plus en plus ce qui constitue les gênes de cette radio, c’est-à-dire la musique. Nous avons retravaillé toutes les tranches musicales, quart d’heure par d’heure, pour être en phase avec nos auditeurs actuels et ceux que nous souhaitions recruter. Nous sommes convaincus que si une radio musicale ne continue pas à se réinventer, à être innovante et audacieuse, mais en même temps être fidèle à la promesse qu’elle a faite à ses auditeurs, elle voit ses audiences baisser. Notre promesse, c’est d’être LA radio la plus agréable à écouter, donc nous avons travaillé autour de cette thématique. Concernant la tranche d’information du matin, lorsque nous avons préparé la rentrée 2010-2011 avec Guillaume Durand, nous avons pensé aux élections présidentielles. Dès le mois de juillet, tout le monde en parlait. Nous avons donc lancé une émission quotidienne qui s’appelle « En route pour la présidentielle », en partenariat avec i>TÉLÉ. Sur la période septembre-octobre 2010, nous avons vu que cette tranche fonctionnait déjà très bien, c’est pour cette raison que nous avons décidé d’aller beaucoup plus loin. Bien sûr, il est encore trop tôt pour mesurer les retombées pour Radio Classique de ce nouveau rendez-vous en termes d’audience.

RadioActu : Ne craignez-vous que ce rendez-vous quotidien consacré aux présidentielles de 2012 ne soit pas prématuré et ne finisse par lasser ?
Michel Abouchahla : Tout est dans la manière dont on va suivre cet événement. D’abord, il faut être factuel, et décortiquer tout ça avec intelligence et non pas dans des face-à-face agressifs où chacun prend ses marques, mais plutôt en essayant de décrypter les enjeux. Sommes-nous partis trop tôt ? Aujourd’hui, nous sommes dans l’actualité, la campagne est déjà ouverte, il suffit de regarder ce qu’il se passe dans les différents partis. Donc, nous sommes dans cette dynamique, mais à la façon dont Radio Classique l’a toujours fait : au lieu d’avoir une interview extrêmement rapide qui dure 4 ou 5 minutes et dans laquelle la personne interviewée doit répondre du tac au tac, nous avons choisi un rythme plus long. Parce que c’est le rythme d’explication pédagogique dont nous pensons qu’il est absolument indispensable à nos auditeurs. Il s’agit de prendre le temps, sans pour autant lasser. Aujourd’hui, cette tranche continue de progresser. Une chose est sûre : c’est que nos auditeurs s’intéressent à la politique.

RadioActu : Christian Morin est l’une des grandes recrues de Radio Classique pour cette saison. C’était un pari un peu osé, comment sa tranche s’est-elle comportée ?
Michel Abouchahla : Ça fonctionne très bien. D’abord, Christian Morin est un professionnel de la radio, et c’est une voix. Quand on l’écoute, cette voix de crooner qui est la sienne fonctionne très bien avec nos auditeurs. De manière générale, nous avons fait appel à des présentateurs qui sont extrêmement cultivés, qui ont de la maturité professionnelle et qui sont surtout présentés à contretemps. Christian Morin est aussi un clarinettiste de jazz, qui aime la musique et particulièrement la musique classique. Il a su très vite parler avec les bons mots et avec le bon tempo de la musique classique. Au fond, ce cocktail marche plutôt bien. Entre 9h et midi, sa tranche progresse de 10.7% avec 486 000 auditeurs, et de 9h30 à midi, le quart d’heure moyen est en hausse de près de 40% avec 232 000 auditeurs en moyenne. Le pari que nous avons fait avec Christian Morin est un pari gagnant.

RadioActu : Radio Classique enregistre aujourd’hui un nouveau record d’audience. Quelle est aujourd’hui la marge de progression de Radio Classique ? Comment peut-elle continuer à évoluer ?
Michel Abouchahla : Il y a 4 ou 5 ans, nous avons arrêté de diffuser des concerts en intégralité et nous avons plutôt fait un découpage avec des extraits de morceaux. Nous avons vu à quel point ce choix de programmation fait par Sébastien Lancrenon, directeur de l’antenne et des programmes et directeur adjoint de Radio Classique, a dynamisé l’audience. Aujourd’hui, nous ne changeons pas cette ligne éditoriale car je pense que c’est la bonne. Avons-nous fait le plein, avec 1.1 million d’auditeurs, des aficionados de la musique classique ? Je ne pense pas. Radio Classique est une radio qui doit aller au moins vers 2.4 ou 2.5 d’audience, voire peut être plus. La radio, c’est quelque chose d’évolutif. Pour progresser, nous devons continuer à consolider et développer ce qui est le socle de la radio, c’est-à-dire la musique. Aujourd’hui, nous avons deux jambes : l’une c’est la musique, l’autre c’est l’information et nous voyons l’importance qu’elle prend et que nous allons continuer à développer.

RadioActu : En parallèle, Radio Classique a développé sa présence sur de nombreux événements et a même créé son propre festival. Quel est l’impact de cette politique sur l’audience de la station ?
Michel Abouchahla : Elle nourrit cette audience. Je suis convaincu que Radio Classique doit devenir un grand producteur de spectacles dans ce secteur. Pour le moment, nous n’avons qu’une activité modeste, mais qui ne cesse de croître avec succès. Par exemple, le festival Radio Classique se déroule à l’Olympia. C’est une salle qui n’est pas dédiée à la musique classique, mais qui permet de recruter des personnes qui ne seraient jamais allées à Pleyel, à Gaveau ou ailleurs. Nous avons donc une approche de conquête par cette démarche. Au fond, l’idée est de mettre sur scène ce que beaucoup de nos auditeurs écoutent à la radio. C’est une extension, une prolongation de nos programmes, mais en live. En matière d’édition musicale, nous avons fait des CD de façon opportuniste. Désormais, nous avons une vraie stratégie avec la sortie de la « Discothèque Idéale » qui s’est vendue à 100 000 exemplaires. C’est une stratégie qui est gagnante aujourd’hui. Toutes les manifestations et spectacles que nous faisons sont un carton plein à chaque fois et ce sont des succès financiers. Tous ces spectateurs, la promotion et la communication que nous faisons autour de ces spectacles, profitent à la marque Radio Classique. Avec cette marque, nous sommes en train de travailler sur de nouveaux territoires qui n’existaient pas jusqu’à présent. L’idée est donc de pousser la marque Radio Classique sur des territoires qui permettent de recruter et de fidéliser les auditeurs actuels.


#Tags de cet article
Optimization WordPress Plugins & Solutions by W3 EDGE