Radio France – Entretien avec François Desnoyers

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RadioActu : France Info est désormais première Radio France. C’est une surprise pour vous ?
François Desnoyers : Leader, oui c’est une surprise ! On s’attendait à ce chiffre car nous avions des indications qui nous donnaient à penser que nous aurions un bon chiffre. C’est lié au contexte général, à l’ambiance dans le pays, le contexte social, les grèves dans le transport… Ce sont des contextes où les gens ont besoin d’information. France Info en est le bénéficiaire. Mais, sans coquetterie, nous n’imaginions absolument pas que les chiffres d’RTL et d’NRJ soient tels que cela place France Info en position de leader. Ce que nous savions, c’est le marché global de la radio était en fort recul sur un trimestre. Nous n’avions absolument pas anticipé ni une égalité avec RTL, ni même une égalité avec NRJ.

RadioActu : Les résultats de France Inter, dont l’antenne a été fortement perturbée, sont un peu décevants en revanche…
F.D. : On aurait pu avoir la posture qui consistait à dire qu’il y a eu des conflits sociaux, voyez le résultat… Mais, dans l’absolu, le résultat est meilleur que celui que nous anticipions puisque nous sommes au-dessus de 11 points. Or quand une antenne est perturbée à ce point par une absence de service, au bout d’un omment les auditeurs vont ailleurs. Donc ce résultat prouve qu’il y a une vraie fidélité à France Inter et que les gens reviennent. L’autre élément, on peut se dire que s’il n’y avait pas eu ces incidents de parcours, nous aurions peut être placé France Inter et France Info en tête du marché. Le chifre de France Inter n’est pas décevant. Ca veut dire que sur le fond, les résultats vont se jouer entre 11 et 13 points. Il y a encore quelques années, les écarts étaient significatifs entre les premières radios. Maintenant, ça se joue à 0.2 ou 0.3 près. Aujourd’hui, les 4 premières radios se tiennent dans un demi point, ce qui est inouï.

RadioActu : France Bleu est relativement stable, tandis que Les Indépendants font jeu égal avec NRJ ou France Info. Est-ce que cette station ne souffre pas d’un déficit de notoriété ou d’identité ?
F.D. : Les Indépendants c’est une somme d’identités radiophoniques différentes. Ce n’est pas un réseau au sens radiophonique du terme, c’est un groupement. Ils sont 86 alors qu’il y a 43 France Bleu. Le fait que les programmes locaux augmentent leur poids, ça nous va bien. Sur un an, sur les 15 ans et plus, France Bleu gagne 0.3. La tendance longue de France Bleu est à la consolidation. Nous allons travailler un maximum sur la marque. Ca se traduit par un travail sur la musique qui signe bien l’identité de la station. Il y a aujourd’hui un style et un positionnement France Bleu. Notre objectif et de passer les 7 points.

RadioActu : France Culture et France Musiques sont elles ausi en léger recul…
F.D. : En effet, mais sur un an et sur les 15 ans et plus, nous sommes en progression. Nous sommes dans l’évolution du marché. Il s’est passé quelque chose de positif sur les deux radios culturelles : on voit bien qu’elles ont passé un cap, ce qui correspond peut être à des caractéristiques de l’époque. Ce sont des offres uniques. Por le coup, nous sommes au coeur de notre mission de service public. France Culture n’est comparable à rien. Elle fait 600 000 auditeurs par jour ce qui est énorme.

RadioActu : L’audience globale de la radio recule de 3 points, malgré une actualité très dense ces dernières semaines. Comment expliquez-vous cette relative désaffection de la radio ?
F.D. : Honnêtement on ne sait pas. On peut prendre le problème dans tous les sens, mais en fait nous n’avons pas de réponses. Il faudrait des études qualitatives pour nous donner des éléments. On vient aussi d’une écoute qui était très forte. C’est peut être saisonnier, car il y a une saisonnalité des écoutes.


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