Radio France – Les grands axes du COM 201-2014

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Le Contrat d’Objectifs et de Moyens (COM) entre l’État et Radio France pour la période 2010-2014 a été approuvé par le Conseil d’Administration qui s’est tenu le 23 juillet dernier. Il a été signé par Jean-Luc Hees, PDG de Radio France. De manière générale, ce COM va permettre de « confirmer et préciser les missions assignées à chacune des chaînes ». Il entend également « conforter le rôle d’acteur culturel et musical majeur du groupe radiophonique public ». En termes d’audience, ce COM prévoit de maintenir ou augmenter les audiences enregistrées par Radio France en 2009, dont l’audience cumulée moyenne s’établit à 25.8%, et de « garantir la diversité sociale des auditeurs du groupe ». À ce titre, des changements éditoriaux sont envisagés, « en particulier dans le cas de 3 antennes exposées à des difficultés d’audience en 2009 ». Ainsi, pour France Inter, « la stratégie éditoriale comprendra une meilleure prise en compte de la richesse culturelle et sociale du territoire ». La grille de la station, qui s’annonce profondément bouleversée, devra tenter de permettre à France Inter de conserver sa position de 2ème radio de France. Pour France Info, la station continuera « d’aborder un large spectre de sujets », tandis que « la mutation éditoriale, amorcée à la rentrée 2009, visera principalement à rendre l’antenne plus réactive et moins répétitive ».

Pour sa part, le Mouv’ ciblera toujours les jeunes audltes, mais « opèrera le passage d’un format musical à un format généraliste bien qu’à dominante musicale ». Cette saison sera marquée par le rapatriement complet de la station à Paris, une orientation qui « représente une véritable prise de risque éditorial ». 13 après sa création, la station peine toujours à trouver son public, en dépit d’une augmentation de sa couverture du territoire. Si elle reste principalement destinée aux 15-30 ans, le Mouv’ entend compléter son offre par des programmes offrant des analyses et des débats politiques, des magazines culturels, « tout en essayant de trouver le bon ton et le bon « style » pour ne pas perdre son identité et rester attractive auprès des jeunes ». Selon Radio France, les 13-34 ans n’ont « plus désormais recours à la radio pour écouter de la musique ». FIP va connaître un « recentrage de sa programmation et une redynamisation de son rôle culturel » sur un format axé sur le jazz et la musique classique, tandis que France Culture s’appuiera « sur une meilleure lisibilité de la grille et l’utilisation de tous les formats et supports radiophoniques ». Enfin, France Musique se tournera « vers la pédagogie afin de conquérir un public plus large et plus jeune ».

Par ailleurs, dans le cadre de ce COM 2010-2014, Radio France va porter « une attention particulière » au développement de France Bleu, notamment en complétant le nombre et le maillage de ses implantations, et ce « afin d’offrir au plus grand nombre d’auditeurs un service public radiophonique de proximité ». France Bleu poursuivra « le développement du réseau et la mis en cohérence de l’ensemble des stations, tant du point de vue des outils que de l’offre éditoriale ». Ainsi, après l’ouverture de la 42ème station locale de France Bleu le 1er juin dernier au Mans, le COM 2010-2014 confirme l’ouverture d’une 43ème station locale à Toulouse début 2011, « en lieu et place de l’implantation du Mouv’ dont la totalité de la rédaction se voit transférer à Paris ». Cette station viendra compléter la couverture de France Bleu en région Midi-Pyrénées, « la plus vaste de France où la chaîne était encore absente ». Les investissements immobiliers se poursuivront, avec des opérations de déménagements et de réhabilitation des locaux des stations locales. 12 stations sont concernées par ces opérations : Rouen, Valence, Belfort, Lille, Bordeaux. La station de Nice fait actuellement l’objet d’une réhabilitation lourde, tandis que les déménagements des stations de Rennes, Pau et Bastia dépendront des « opportunités foncières ». Concernant France Bleu Radio Corse Frequenza Mora, ce projet est aujourd’hui avancé avec un projet d’installation dans la citadelle de Bastia, porté par la municipalité. Un indicateur de suivi sur la répartition du coût global des grilles locales de France Bleu va être mis en place, et ce « afin d’évaluer le coût horaire de chaque grille locale et la productivité respective des différentes antennes de France Bleu ».

Le passage à la radio numérique va constituer un « défi » de ce plan quinquennal. néanmoins, en raison des incertitudes qui pèsent encore sur le calendrier de déploiement de la radio numérique, le COM 2010-2014 n’a pas fixé « une trajectoire financière concernant la RNT ». Il prévoit une diffusion FM dominante dont l’extension se poursuivra avec la fin du plan FM+, notamment pour Le Mouv’ et France Bleu. En fonction du calendrier de déploiement de la RNT retenu par les pouvoirs publics, le financement de la double diffusion analogique-numérique s’effectuera « par redéploiement au sein du budget de diffusion de Radio France ». Il a été convenu que l’État et Radio France réétudient en 2013 les besoins de financement nécessaires pour le développement de la RNT. Cette dernière permettra notamment de désengorger l’utilisation massive la 3G, dont le coût de diffusion pour Radio France s’est élevé à 600 000 euros en 2009 et pourrait atteindre 4.7 millions d’euros en 2014. « Ces hypothèses se fondent sur une croissance des usages et une refacturation limitée des coûts de bande passante de la part des opérateurs de télécommunications aux éditeurs », selon le COM de Radio France. Si la refacturation par les opérateurs devait être totale, la facture atteindrait environ 30 millions d’euros par an pour Radio France, alors que le coût de la couverture en RNT de 95% de la population pour les 7 stations public est estimé à 37.5 millions d’euros par an, contre 54 millions d’euros pour la diffusion FM. « Le service public de la radiophonie a vocation à être la locomotivedu lancement de la radio numérique terrestre, afin de garantir une couverturedu territoire la plus complète possible et de renforcer la qualité des données associées aux programmes diffusés », a souligné la commission sénatoriale qui a examiné le COM 2010-2014.

Enfin, concernant le financement global de Radio France, le groupe public va disposer d’une enveloppe annuelle de 556.2 millions d’euros en 2010, qui progressera de 72 millions entre 2010 et 2014, soit une progression annuelle moyenne de 3.1%. La masse salariale, qui représente 60% des charges de Radio France, augmentera de 2.9% sur cette période, soit 43.4 millions d’euros. Les coûts de diffusion, qui constituent près de 15% des charges, progresseront de 0.4 million d’euros entre 2010 et 2014, tandis que les coûts de diffusion sur Internet et en 3G seront en augmentation, avec un risque de surcoût lié aux incertitudes sur les volumes ainsi que sur les pratiques futures des opérateurs de télécommunications. Le COM prévoit par ailleurs une augmentation de 2.2% par an en moyenne des recettes publicitaires, qui ont représenté 6.5% dun chiffre d’affaires de Radio France en 2009. La publicité ne représente que 1% du temps d’antenne, soit 11 minutes par jour sur France Inter. Le chantier de réhabilitation de la Maison de Radio France va se poursuivre jusqu’à l’été 2016, pour un coût total estimé à 328.2 millions d’euros. Radio France s’est félicitée de ce COM qui « conforte le périmètre actuel de ses missions de service public et en prévoie le nécessaire développement, tout en arrêtant des modalités équilibrées de financement de ce défi majeur qu’est la réhabilitation de la Maison de Radio France ».


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