Radio France – Les politiques dénoncent l’éviction de Stéphane Guillon et Didier Porte

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L’éviction de Stéphane Guillon et Didier Porte par la direction de Radio France prend à présent une tournure politique. Ainsi, l’ancienne Ministre de la Communication Catherine Tasca, actuelle vice-présidente PS du Sénat, a estimé que « l’annonce du départ forcé de Stéphane Guillon et du licenciement de Didier Porte de France Inter valide les inquiétudes qu’elle avait exprimées sur la nomination des patrons de l’audiovisuel public par le président de la République ». Soulignant que France Inter est « une radio publique appréciée par des auditeurs et saluée pour son professionnalisme », elle estime que la station est désormais « plongée dans un climat délétère de suspicion et de règlement de comptes. C’est le service public qui s’en trouve dénaturé ». Selon l’ancienne Ministre, le licenciement des deux humoristes « n’augure rien de bon pour la future désignation d’une nouvelle équipe à France Télévisions ». Catherine Tasca ajoute que le mode de nomination des dirigeants de l’audiovisuel, désormais directement désignés par le Président de la République « déboucherait sur des interventions directes de l’Élysée dans la vie de ces entreprises ».

Elle souligne que lorsque le PS avait « combattu ce mode de nomination des responsables de France Télévisions et de Radio France, nous n’étions à l’évidence ni dans l’archaïsme, ni dans le fantasme ». Enfin, Catherine Tasca a ajouté que les nominations de Jean-Luc Hees au poste de PDG de Radio France et de Philippe Val à la direction de France Inter « n’étaient que des faux-nez professionnels ». Pour leur part, Les Verts estiment que « le grand ménage pré-électoral dans l’audiovisuel public a commencé ». Selon les Verts, « cette annonce illustre une nouvelle fois que le pouvoir en place est plus sévère avec les libres penseurs qu’avec les fraudeurs fiscaux ». Les Verts estiment que cette affaire s’inscrit dans « un recul généralisé de l’indépendance de la presse en France ». Ils ajoutent que « le rythme des abus de pouvoir s’accélère à mesure que la date butoir de 2012 se rapproche. La berlusconisation du paysage médiatique français n’est hélas plus une lointaine menace mais bel et bien une réalité ».


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