Radio J a annoncé l’annulation de la venue de Marine Le Pen dans ses studios, le 13 mars prochain. Elle devait participé au forum politique dominical de la station parisienne de la communauté juive. L’annonce de la venue de la leader frontiste avait provoqué un vif émoi au sein de la communauté juive et de nombreuses organisations juives. Peu avant l’annonce de cette annulation, ce mercredi 9 mars, Serge Hajdenberg, président et fondateur de Radio J à Paris (photo ci-contre), avait tenté de justifier l’invitation faite à Marine Le Pen, expliquant qu’il s’agissait d’une demande formulée par la présidente du FN. Déplorant que de « beaucoup de membres de notre communauté disent être déterminés à voter pour Marine Le Pen », il avait estimé que voter pour le FN « est une grave erreur ». Il s’était défendu de vouloir « surfer sur la vague » ou de « vouloir faire de l’audience à tout prix », mais au contraire de faire que l’émission qui était prévue dimanche puisse « permettre de dévoiler les véritables intentions de Marine Le Pen, tout en sachant que son habilité politique lui permettra probablement de faire passer des messages rassurants quant à la communauté juive ». Serge Hajdenberg avait précisé qu’il n’était « pas dupe dun seul instant de la manoeuvre qui se déroule ».
De nombreuses associations représentatives de la communauté juive avaient dénoncé cette invitation. Ainsi l’UEJF (Union des Étudiants Juifs de France) a estimé que le Front National « reste structurellement antisémite, raciste et hors du champ républicain ». Le FN a décidé d’entamer une action en justice contre l’UEJF, estimant que ces propos étaient diffamatoires et injurieux. Dans ce climat de tension, la présidente du FN, a estimé que « les fascistes ne sont pas où l’on pense », selon des propos rapportés par i>TÉLÉ. « On veut m’empêcher de parler à nos compatriotes juifs et de leur dire que le FN n’est pas le parti antisémite, raciste et xénophobe que l’on veut dire », a t-elle ajouté. De son côté l’UPJF (Union des Patrons et des Professionnels Juifs de France) a exprimé son « immense soulagement » après la décision de Radio J d’annuler cette émission. « Aucune raison ne pouvait justifier la présence de la représentante d’un parti qui puise ses sources dans le fascisme, le négationnisme et la haine », a indiqué Richard Portugais, président de l’UPJF. Il a ajouté que cette décision remettait Radio J « à sa vraie place, celle d’une radio militante, combattant l’antisémitisme, soutenant Israël et défendant les valeurs républicaines ».
