Saisi en novembre dernier par la Fondation Bardot, le Jury de Déontologie Publicitaire s’est prononcé pour la suspension de la diffusion de la campagne publicitaire menée en radio par le Centre d’Information des Viandes (CIV). Cette campagne, constituée au total de 10 spots, a été diffusée du 23 novembre au 6 décembre dernier, et mettait en scène Sandrine Quétier interrogeant des éleveurs. Intitulée « Soyons ferme « , cette campagne avait pour notamment pour objectif « de montrer la réalité des pratiques professionnelles des filières boeuf, veau et porc, et d’expliquer les différentes réglementations qui s’appliquent aux opérateurs et aux produits ». Les deux messages incriminés concernaient l’élevage des porcs et l’impact de l’élevage bovin sur l’environnement. Le premier message décrivait l’élevage des porcs comme étant « familial », affirmant que cet élevage restait « artisanal » en France. Un argument réfuté par la Fondation Bardot qui souligne que « plus de 90% des élevages de porcs se pratiquent en bâtiment », ajoutant que « les animaux ont subi un caudectomie et une castration à vif » et qu’ils « ne sortiront de leur hangar qu’au moment de partir à l’abattoir ».
Le CIV a pour sa part estimé que ce message « n’évoque à aucun moment les conditions d’élevage des porcs en France », ajoutant qu’en France « la grande majorité des exploitations est de type familial ». Le Jury de Déontologie Publicitaire a estime que « le message, par les termes qu’il utilise, entretient une confusion entre la structure de l’élevage et son mode d’exercice. Le constat que l’élevage serait en France majoritairement familial n’implique pas nécessairement qu’il se ferait selon des méthodes « artisanales » et non « industrielles » ». Il a déclaré fondée la plainte de la Fondation Bardot. Le second message tendait à démontrer que l’élevage bovin avait un impact positif sur l’environnement. « En broutant, nos vaches maintiennent les prairies, ce qui permet le stockage de carbone dans le sol, comme les forêts », affirmait une éleveuse interrogée par Sandrine Quétier. Pour sa part, la Fondation Bardot a notamment souligné l’importante production de gaz à effet de serre due l’élevage bovin, ainsi que son impact sur les nappes phréatiques.
Le CIV explique de son côté que l’objectif de ce message est « de ne pas laisser persister dans l’esprit du consommateur l’idée fausse selon laquelle la présence des bovins dans les pâturages n’aurait qu’un impact exclusivement négatif sur l’environnement ». Le Jury de Déontologie Publicitaire a estimé que ce message qui » induit l’idée d’une totale innocuité de l’élevage sur l’environnement » est délivré « en termes trop généraux et sans renvoi à un moyen de communication permettant au public de prendre connaissance des autres informations ». Le Jury de Déontologie Publicitaire a demandé au directeur général de l’ARPP (Autorité de Régulation Professionnelle de la Publicité) de « prendre les mesures nécessaires à la cessation de la diffusion de ces deux spots ». Il ajoute que cette décision a été communiquée à IP France, Radio France et Europe 1.
RadioActu – Campagne CIVSpots CIV – Porcs et environnement – Novembre 2010
