Radio numérique – Rachid Arhab hausse le ton

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Le CSA ne laissera pas la RNT s’embourber dans les réticences des grands groupes de radios nationaux. Alors que ces derniers font feu de tout bois pour retarder le lancement effectif de la radio numérique, Rachid Arhab, en charge du dossier au CSA, hausse le ton et semble décidé à faire taire les dissensions. « Il ne faut pas oublier que ce sont les radios elles-mêmes qui, en 2006, se sont regroupées pour demander la numérisation rapide de la radio, dernier média à ne pas avoir franchi le pas », explique t-il dans un entretien accordé au quotidien Les Echos le 22 septembre dernier. Les principaux groupes nationaux ainsi que les stations régionales, représentées par le SIRTI, se sont en effet sont réunis au sein du Groupement pour la Radio Numérique (GRN) – aujourd’hui devenu le Bureau de la Radio – pour imposer au gouvernement l’adoption du T-DMB comme norme unique. Tous les choix préconisés par le GRN ont été validés par le gouvernement et Christine Albanel, qui a signé l’arrêté signal en décembre 2007 alors qu’elle était Ministre de la Culture et de la Communication. Aujourd’hui, le message du CSA par la voix de Rachid Arhab est clair : le CSA n’a pas imposé ses choix aux radios. S’il reconnaît que la situation financière du secteur est fragile, une fragilité qui risque d’être accentuée par les coûts liés à la double diffusion analogique-numérique, Rachid Arhab préconise l’extinction de la FM analogique. « Il faut donc éteindre le signal radio analogique pour passer au numérique », a t-il indiqué. Une telle annonce constitue un signal fort adressé à tous les groupes de radios, mais aussi aux fabricants de récepteurs.

Néanmoins, Rachid Arhab se refuse à avancer une date pour un éventuel arrêt de l’analogique. Si cette exctinction devrait avoir lieu en 2015 en Grande-Bretagne, la situation n’est pas la même en France. « La date sera choisie après concertation avec tous les secteurs. Mais il faut faire attention. Si cette extinction arrive trop tôt, le parc de récepteurs n’aura pas le temps d’être renouvelé », prévient Rachid Arhab. L’objectif du CSA est donc de rendre la période de double diffusion la plus courte possible, répondant ainsi aux inquiétudes de certains groupes de radios sur ce sujet. Rachid Arhab souhaite que cette extinction de l’analogique commence par l’arrêt des grandes ondes. Par ailleurs, alors que certains éditeurs se déchirent sur la question de la composition des multiplexes, Rachid Arhab indique que le CSA réfléchit à la possibilité de lancer un appel national pour un multiplexe. « Cet appel à candidatures arrivera début 2010 et se fera conjointement à un appel régional », précise t-il. Toutefois, les stations candidates à une diffusion nationale auront « de fortes obligations de couverture », ajoute t-il, et devront êtres accessibles sur 90% du territoire. Soulignant que le CSA a toujours été attentif aux doléances des radios, Rachid Arhab prévient : « s’il existe d’autres raisons pour retarder la RNT, je veux les entendre et que l’on mette tous les problèmes sur la table ». Et d’ajouter que « si la RNT est retardée, nous demanderons des contreparties ». Il souhaite également que les stations s’engagent à assurer massivement la promotion de la radio numérique sur leurs antennes.

Rachid Arhab s’est également exprimé sur la question de la norme, expliquant que « personne n’a pu prouver pour l’instant que la technlogie DAB+ proposée par les radios associatives avait une efficacité supérieure à la technologique T-DMB retenue ». Et pour cause : le GRN, et en particulier Radio France, n’ont jamais accepté de mener des études comparatives sur les deux technologies. Mais Rachid Arhab ne ferme pas pour autant la porte au DAB+, soulignant que les deux normes sont issues de la famille DAB, « et qu’elles peuvent cohabiter ». D’un point de vue technique, un même multiplexe peut en effet accueillir des stations diffusant dans ces deux normes. De même, les récepteurs multistandards permettront de les recevoir de manière totalement transparente pour l’utilisateur. Sur ce point, Rachid Arhab explique que le Simavelec a assuré le CSA que les premiers récepteurs seront disponibles à la fin de l’année. Enfin, interrogé sur la décision de NextRadioTV de saisir le Conseil d’Etat pour invalider les choix du CSA des candidats retenus (lire RadioActu du 27/05/2009), Rachid Arhab rappelle que le CSA a toujours travaillé en concertation avec tous les acteurs. Il explique que l’arrêt de la diffusion analogique de Canal+ en Bande III a libéré de nouvelles ressources. « J’en ai fait part à tous les acteurs, dont NextRadioTv, je ne l’ai pas fait tout seul dans mon coin », explique t-il. Et de conclure : « dans une compétition, quand l’arbitre siffle, la rencontre est terminée ».


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