RFM – Virgin Radio – Une rentrée offensive dans un contexte social tendu

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D. Rostagnat, J. Isnard, J.-C. Lestra, J.-P. Denac

Des programmes volontairement ambitieux, et une grille plus claire. C’est en ces termes que la direction des programmes des radios musicales du groupe Lagardère qualifie la rentrée 2010 de RFM et de Virgin Radio. Et les objectifs des deux radios sont clairs : conserver leur positionnement tout en affirmant leurs identités. Virgin Radio continue de cibler les 20-34 ans, avec une musique toujours pop-rock et un style volontairement plus « corrosif ». RFM, de son côté, reste positionnée sur les plus de 35 ans, dans son créneau « familial, positif et rythmé », a indiqué Jean Isnard, directeur des programmes du Pôle Radios Musicales. La station entend ainsi se distinguer du style de Chérie FM, qualifié par Jean Isnard de « caricature féminine », mais également de Nostalgie et de RTL2, souvent considérée comme une radio à dominante masculine.

Pour affirmer l’identité des deux radios, le groupe Lagardère mise avant tout sur ses matinales, car « pour qu’une radio fonctionne, il faut que la matinale fonctionne », estime Jean-Christophe Lestra, directeur général du Pôle Radios Musicales France et International de Lagardère Active et PDG de LARI. Sur RFM, exit Laurent Petitguillaume et Stéfan Caza, qui ont cédé leurs places depuis cette rentrée à Bruno Roblès, qui officiait jusqu’à présent entre 16 et 19 heures. Il est accompagné de Justine Fraioli, jusqu’ici habituée aux plateaux de télévision, notamment sur TF1. Cette dernière effectue ainsi sa première expérience en radio. Sur Virgin Radio, la matinale reste animée par Bruno Guillon, mais son émission quotidienne débute désormais à 5 heures, soit une demie heure plus tôt que la saison dernière. Cette année, il est une nouvelle fois accompagné par Christina Guilloton, et, nouveauté, par son compère d’NRJ, Florian Gazan qui était jusqu’alors co-animateur du « 6-9 » de NRJ. À noter que Chantal Lauby a prêté sa voix à l’habillage de la tranche.

L’autre personnalité phare de la grille 2010 de Virgin Radio reste Camille Combal, qui bénéficie d’une heure supplémentaire, et sera présent à l’antenne de 17 à 20 heures. Une émission toujours basée sur l’humour. Durant la dernière heure, les auditeurs auront la possibilité de choisir la programmation des sketchs. De l’autre côté, sur RFM, c’est Frédéric Lopez qui assurera une émission hebdomadaire diffusée le vendredi de 19h à 20h. Au cours de ce nouveau rendez-vous, il recevra l’une des personnalités fortes de l’actualité pour une interview VIP. Un choix que la direction justifie par la sensibilité et le ton tout particuliers du journaliste. Et précision importante : cette émission sera enregistrée lorsque Frédéric Lopez devra se rendre « En Terre Inconnue », pour France 2.

Autre grande nouveauté de cette saison 2010-2011, l’arrivée de Laurent Weil, spécialiste français du cinéma, sur Virgin Radio. Une évidence pour Jean-Christophe Lestra qui rappelle que les auditeurs de Virgin Radio sont réputés pour être « de grands consommateurs de cinéma ». Laurent Weil assurera une chroniques tous les mercredis, à 8h20, pour les sorties de la semaine, ainsi qu’une émission le samedi, de midi à 13 heures. C’est la première fois, souligne Jean Isnard, qu’une heure entière est consacrée au cinéma sur une radio musicale. Laurent Weil animera deux émissions spéciales en direct du Festival du Cinéma Américain de Deauville, dont Virgin radio est partenaire, les 4 et 11 septembre prochains. Par ailleurs, Laurent Weil officiera toujours sur TPS Star, offrant ainsi une visibilité supplémentaire à Virgin Radio.

La visibilité, justement, les deux radios en ont manqué lors de la saison 2009-2010. C’est pourquoi des campagnes de publicité plus importantes et surtout plus agressives seront mise en place à partir de la mi-septembre, notamment pour pallier au déficit de notoriété de Virgin Radio. Des campagnes confiées à Hémisphère 3 et à L’Agence de Presse en affichage, télévision, web et presse. Le but est évidemment de reconquérir l’audience. D’ailleurs, Jean-Christophe Lestra reconnaît volontiers que la saison précédente « n’a pas été bonne ». Le 1er trimestre a été particulièrement difficile, le second repartait à la hausse, et le troisième tendait à la stabilisation. Désormais, elle fixe des objectifs de progression de +0,5 à +1% en 1 an ou en 18 mois, la direction semblant assez souple sur les progressions à réaliser. Mais les deux radios visent une stabilisation à 5% d’audience cumulée avant d’entamer une progression plus délicate à amorcer. À noter que le coût de cette rentrée 2010 devrait être stable, comparé aux budgets des saisons précédentes.

Les difficultés qu’ont connu Virgin Radio et RFM avaient d’ailleurs conduit la direction à engager une refonte des stations locales des deux réseaux entraînant un vaste plan social. Sur une centaine de stations locales, une vingtaine d’entre elles est concernée par un projet de fermeture, déposé par Lagardère devant le CSA. Selon la direction, toutes ces stations sont déficitaires depuis déjà plusieurs années. Un phénomène accentué par la « crise publicitaire de 2008-2009 ». Des négociations ont donc eu lieu avec les syndicats depuis le 1er février et jusqu’au 31 juillet dernier, soit pendant 7 mois, avec une quarantaine de rencontres direction-syndicats. Des rencontres qui ont abouti au sauvetage de deux stations : celles de Besançon (Doubs) et du Puy-en-Velay (Haute-Loire), mais au projet de fermeture effective de 18 autres, parmi lesquelles Reims, Troyes, Clermont-Ferrand, Bonnières-sur-Seine, ou encore Tours. Selon les syndicats, 30 emplois seraient menacés – une situation « inacceptable » qui pousse la CFDT, le SNJ-CGT, FO et le SNJ à organiser une journée nationale de grève le 1er septembre prochain, avec une manifestation devant les locaux parisiens de RFM et Virgin Radio, rue François 1er. De son côté, la direction rappelle qu’il s’agit d’un plan social dit « d’accompagnement », et qu’il permettra à certains des salariés de retrouver un emploi au sein même du groupe Lagardère. Le dossier est actuellement entre les mains du CSA, qui doit se prononcer sur les changements de catégories envisagés par le groupe Lagardère.


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