La situation économique et financière de la société en 1999 a été difficile, son budget ayant été adopté tardivement, avec un déficit prévisionnel de plus de 50 millions de francs. La simple reconduction des ressources publiques ne permettait pas en effet de faire face à un alourdissement inéluctable des dépenses budgétaires.
En 1999, la société RFO a réalisé un chiffre d’affaires total de 1 milliard 278 millions de francs, soit un volume d’activité du même ordre que lors de l’exercice précédent. Les recettes nettes de publicité progressent de 10,6% par rapport à 1998 et cette progression s’observe tant en télévision qu’en radio. Les charges d’exploitation n’affichent quant à elles qu’une légère progression (+0,8%), notamment les charges de personnel qui n’augmentent en 1999 que de 2,2% et ont été parfaitement maîtrisées.
Le déficit budgétaire a donc finalement pu être contenu à 38 millions de francs, le résultat net de l’exercice s’établissant pour sa part en déficit de 46 millions de francs. La remise à niveau du budget de RFO dans le projet de loi de finances pour 2001 devrait lui permettre de sortir de cette situation déficitaire.
Pour ce qui concerne le contenu même des programmes le Conseil a constaté un respect d’ensemble par la société de ses obligations et de ses engagements, relevant seulement quelques difficultés en matière de pluralisme et de traitement de l’information dans les régions où RFO est en situation de quasi-monopole et cristallise les sensibilités politiques.
En matière de télévision, l’offre totale de programmes a progressé de 2,15% par rapport à 1998, cette évolution bénéficiant en premier lieu aux émissions musicales (+381 heures) ainsi qu’aux documentaires (+40 heures) et aux opérations exceptionnelles (+38 heures).
Le Conseil a donné acte à la société du fait qu’en dépit d’une situation financière tendue, de réels efforts pour accroître la régionalisation de la production avaient été entrepris, privilégiant une production de stock et le développement du réseau RFO, des télévisions régionales et de RFO-Sat.
A l’exception du cinéma, vis-à-vis duquel RFO a parfaitement rempli ses obligations de quotas de diffusion en 1999, la société n’est soumise a aucun engagement particulier en matière d’uvres audiovisuelles d’expression originale française ou européenne. Le Conseil a évoqué avec le Président André-Michel Besse les moyens de limiter la proportion de programmes américains diffusés par la chaîne publique Outre-Mer, au bénéfice notamment des pays voisins des différentes stations de RFO.
En matière de radio, le Conseil a évoqué la modernisation des installations à travers la mise en place d’une plate-forme centrale autorisant de nouveaux automatisme de diffusion. Dans le cadre du déploiement satellitaire, 7 nouveaux programmes ont été mis à disposition des 9 stations du réseau. Par ailleurs en 1999, 10 radios de métropole ont repris les programmes de RFO. Ce partenariat avec les radios locales de province a d’ailleurs fait l’objet de prolongements en octobre dernier, date à laquelle RFO a ouvert sur le site RFO-pro.com un portail de téléchargement de rubriques fabriquées par sa rédaction.
Le Conseil a noté avec satisfaction que les échanges se sont multipliés avec les pays voisins et que 1999 a été marqué par un développement important de la part accordée aux programmes locaux, notamment dans le domaine musical avec près de 60% de musique locale diffusée sur les antennes.
En conclusion, le Conseil a observé que l’audience de RFO subit une certaine érosion. En télévision, face à une concurrence croissante, RFO reste toutefois la chaîne la plus regardée. En radio, c’est à la Réunion et en Martinique que la concurrence est la plus vive.
Au-delà du bilan 1999 et de la situation actuelle de RFO, les conseillers ont évoqué avec le Président André-Michel Besse les priorités fixées pour l’avenir, les relations avec France Télévision et les autres sociétés de programme, les partenariats à conclure avec les diffuseurs africains et les relations internationales de RFO, ainsi que les perspectives de développement offertes par le numérique, tant en métropole que dans les DOM-TOM.
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