RMC – Entretien avec Frank Lanoux, directeur général

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RadioActu : RMC enregistre un record historique d’audience. C’est une nouvelle satisfaction pour vous ?
Frank Lanoux : C’est une vraie satisfaction parce que ce sondage a toujours une résonnance particulière. C’est le sondage qui sanctionne la saison. Après 7 mois de travail, les radios ont une vraie vision de leurs performances. Et c’est sur celui-là qu’on travaille pour la grille de rentrée. Ce sondage a vraiment une valeur symbolique importante. Cette année d’autant plus que nous n’avons pas eu, pour ce sondage, d’évènements particuliers qui seraient sujets à interprétation. Il n’y a pas eu de grosse actualité, pas de Coupe du Monde de Football. Avec ce sondage, les radios ont une vraie vision de leur poids de forme. Ce nouveau sondage sanctionne une radio qui est solide et qui est phase avec les Français aujourd’hui. Nous sommes vraiment sur la construction d’une audience qui est solide et d’un programme en phase avec les auditeurs.

RadioActu : Globalement, l’audience de la radio est en baisse, les généralistes progressent malgré tout. De manière générale, pensez-vous, comme le disait Alain Weill, qu’il y a un vrai avenir pour les radios généralistes et un point d’interrogation sur les radios musicales ?
Frank Lanoux : Non je ne pense pas. Les radios musicales continuent leur décroissance donc il n’y a pas d’interrogation mais plutôt la réalité. La radio en général baisse et les stations généralistes montent. La baisse des radios musicales pèse terriblement sur l’audience en général. Cette baisse n’est pas encore compensée par le développement des généralistes. Je pense que les musicales n’ont pas encore retrouvé un ressort pour leur permettre de s’affirmer de nouveau. Toutes les radios musicales baissent, sauf une et elle monte de 0.1 point.

RadioActu : Il y a quelques années, beaucoup regardaient RMC avec des interrogations et des doutes sur ses chances de réussite. Le pari est-il gagné aujourd’hui ?
Frank Lanoux : Le pari est gagné depuis un petit bout de temps. Nous sommes toujours en train de construire une radio sur des bases qui sont extrêmement solides donc nous ne nous arrêterons pas là. RMC a mis en service 80 nouveaux sites d’émission ces dernières années. A l’évidence, ces nouvelles villes n’ont pas encore donné d’audience cette année. Il faudra du temps pour que ces régions donnent des audiences. Nous n’avons toujours pas d’émetteurs en Alsace et en Lorraine qui sont de très gros bassins de population. J’espère que cela se fera dans quelques années avec la radio numérique. Nous n’avons pas encore une diffusion optimale, et même si elle s’est développée ces dernières années, à l’évidence nous n’avons pas encore, par exemple à Rouen où l’émetteur a été ouvert en novembre 2008, une audience qui pèse et qui se voit aujourd’hui. Il y a encore des progressions à venir. Au-delà de cette mécanique de nouveaux émetteurs, je crois que même dans les régions où RMC existe historiquement, il y a encore et toujours des auditeurs à gagner, des auditeurs que gagne RMC. En région parisienne, nous affichons une performance exceptionnelle comme cela se traduira la semaine prochaine dans le sondage Ile-de-France. Pourtant, nous n’avons pas l’audience de RTL et d’Europe 1 que nous précédons déjà à Lyon, 2ème ville de France. Est-ce que nous pouvons y arriver un jour à Paris ? Si vous additionnez les nouvelles régions et les futures régions, je pense qu’il y a encore de belles années pour RMC.

RadioActu : Vous indiquez que « RMC s’impose comme une radio de référence pour l’information, l’opinion et le sport ». Est-ce que cela vous agace quand des concurrents comme Europe 1 débauchent quelqu’un comme Alexandre Delpérier tout en se défendant de faire du RMC comme si c’était un peu honteux ?
Frank Lanoux : Chacun vie sa vie. Qu’une grande radio généraliste fasse du sport c’est normal. Qu’ils fassent mieux le sport qu’ils ne le faisaient avant, c’est à eux d’en juger. Une chose est sûre en tout cas, c’est qu’ils ne peuvent pas nous rejoindre sur ce que fait RMC. C’est-à-dire un format tout sport de 16h à minuit, et tous les week-ends de 10h du matin à minuit. Ils ne peuvent pas nous rejoindre sur ce terrain là et c’est normal. Europe 1 est une radio généraliste et elle a un public beaucoup plus large à servir que d’autres. Elle a une fonction dans le paysage radio qui n’est pas celle d’une radio qui s’est thématisée en fin de compte sur l’information, le talk-show et le sport. Le spécialiste sera toujours meilleur que le généraliste. Si vous voulez du rap, vous allez plutôt sur Skyrock et si vous voulez du sport, vous irez plutôt sur RMC. Là-dessus, il existe un phénomène qui est naturel. Je ne peux pas être agacé. Après, chacun fait son travail. Les méthodes des uns et des autres, je n’ai pas envie de les commenter publiquement. Nous avons le luxe, sur RMC, d’être spécialiste dans le sport, de faire de très grande tranches horaires, de commenter tous les matches. Ce luxe là personne ne peut nous le retirer aujourd’hui.

RadioActu : Outre le sport, qu’est-ce qui a bien fonctionné sur cette dernière vague ou été plus décevant ?
Frank Lanoux : Médiamétrie n’étant pas un outil de très grande précision, il faut vraiment se méfier d’une hirondelle qui ne fait vraiment pas le printemps. Parfois vous être confronté à des montées ou des baisses spectaculaires et il faut prendre beaucoup de recul par rapport à cela. Il faut plutôt analyser sur des périodes plus longues. Avec 6.4% d’audience cumulée, c’est tout RMC qui monte. Jean-Jacques Bourdin est au top, il n’a jamais enregistré autant d’audience que cette fois-ci avec un prime qui est remonté entre 8h et 8h 45. Le meilleur quart d’heure de RMC, c’est le 8h30-8h45. Je constate une énorme progression le soir sur le sport. En un an, de 20h à minuit, nous avons gagné 25% d’audience. C’est énorme. Mais cela se peut qu’au prochain sondage, l’audience soit en baisse. Je n’aime pas trop commenter les résultats. Il faut vraiment savoir utiliser ces chiffres avant de communiquer. Europe 1 est montée très vite dans les sondages et est victime à ce qui ressemble à un accident. Pour moi, ce n’est pas un accident. Cela relève plus de la méthode Médiamétrie. Il faut savoir que quand vous êtes dans le sondage, vous êtes dans une estimation à la hausse ou à la baisse. Europe 1 ne va pas vivre cela très bien, mais malheureusement ils ont dû être surestimés la fois dernière, peut-être un peu sous-estimés cette fois-ci, et si on analyse cela un peu vite, on ne le voit pas.


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