RadioActu : RMC Info reste en dessous des 3.5 points. Est-ce un résultat qui vous satisfait ?
Alain Weill : Oui, c’est un beau résultat car nous progressons, et nous sommes rares à progresser d’une année sur l’autre sur les 15 ans et plus en audience cumulée et surtout en part d’audience. Nous sommes passés de 2.3 à 2.8, ce qui est un score que RMC Info n’avaitt pas atteint depuis 1996. C’est important car c’est sur la part d’audience qu’on fait le chiffre d’affaires. Ces chiffres sont à comparer avec les résultats de l’année dernière sur la même période qui était l’époque de la Coupe du Monde de Football.
RadioActu : Est-ce que ça veut dire qu’à ce moment là RMC info n’a pas bénéficié à plein de l’effet Coupe du Monde ?
A.W. : Si, bien sûr ! Cette année globalement la radio a beaucoup souffert sur le mois de mai en raison des ponts. Lorsqu’il y a un pont le jeudi ou le vendredi, c’est une semaine où il n’y a que trois matinales au lieu de cinq. Lors des deux journées de pont, l’audience est celle d’un week-end qui est plus faible que celle de la semaine. C’est pour cela que beaucoup de radios sont en baisse et que le média radio est en baisse par rapport à l’année dernière. Vous verrez que l’année prochaine le média radio sera en hausse car il n’y a pas de ponts en mai. Il y a donc des raisons techniques qui font que la période n’est pas très favorable au média radio. Dans ce contexte là, je considère que RMC Info s’en sort bien. C’est plutôt prometteur.
RadioActu : Paradoxalement, France Info progresse d’un point sur une vague. Est-ce que ça ne signifie pas que le format news & talk tel que vous le concevez a atteint ses limites ?
A.W. : Nous avons mis en place quelque chose de nouveau, et il va falloir plusieurs années pour que ça s’installe. Il y a des réglages qui se font en permanence. Nous le voyons avec la tendance des dernières semaines, notre résutat est bon. Nous ne tirons pas de conclusions de cette ordre là. Toutes nos émissions montent d’une année sur l’autre. On continue et nous n’avons aucune raison de changer de cap. Il faut aussi regarder notre résultat par rapport à nos concurrents et nous repassons devant Europe et RTL sur les 3 UDA Sud avec une avance significative. C’est évidemment très satisfaisant, car sur notre zone historique où nos concurrents sont très bien diffusés aussi, nous avons pris le leadership. Par exemple, sur la tranche de Bourdin entre 6 heures et 10 heures, nous sommes devant Europe 1 et RTL. Etre la première radio privée d’info sur la tranche du matin c’est symbolique, ça veut dire quelque chose de fort. Je ne dis pas qu’il n’y a rien à faire et que l’on ne doit pas continuer à travailler, mais nous sommes dans la bonne direction.
RadioActu : Est-ce que tout de même trop de talk ne tuerait le talk ?
A.W. : Non, c’est comme si vous disiez pour une radio musicale que trop de musique tue la musique. Les gens n’écoutent pas RMC Info du matin au soir, donc il faut avoir des partis pris et des choix. Les résultats le montrent bien : ce sont les émissions où les auditeurs ont la possibilité de s’exprimer qui progressent le plus. Bourdin est très fort entre 9 heures et 10 heures. En regardant nos courbes d’audience, nous sommes la seule radio d’info qui maintient le même niveau d’audience de 7 heures à midi. Notre prime ne se limite pas à la tranche d’info, mais va jusqu’à midi. C’est tout à fait inhabituel. Nous sommes une radio talk, quand les gens ont envie que ça parle ils viennent chez nous, quand ils ont envie de musique, il vont sur une musicale.
RadioActu : Vous avez obtenu quelques nouvelles fréquences FM, mais aussi en AM. Vous faites la promotion des grandes ondes sur votre antenne, vous en êtes où sur le dossier des ondes moyennes ?
A.W. : Nous préparons l’ouverture des émetteurs qui est prévue pour le dernier trimestre de l’année. L’arrivée du DRM est un élément positif. RMC Info n’est pas présent dans le Nord, et pour être présents dans certaines grandes villes du Nord ça passait obligatoirement par l’AM. Nous aurions préféré une fréquence FM mais en même temps l’AM, pour une radio de talk, c’est acceptable. L’arrivée du numérique est une raison supplémentaire de miser sur le renouveau de l’AM.
RadioActu : D’un point de vue financier, vous avez annoncé que vos partenaires se désengageraient de RMC Info à partir de 2007 au lieu de 2005. Pour quelles raisons ?
A.W. : Il avait été envisagé qu’ils puissent sortir avant la fin de 2004 et finalement ce sera plus tard. L’arrivée de BFM les a convaincu plus que jamais du développement de la société et de l’augmentation de sa valeur Ils se disent qu’il vaut mieux qu’ils partent un peu plus tard qu’un peu plus tôt.
RadioActu : Sur le dosssier Sport O’FM ?
A.W. : Nous serons auditionnés bientôt par le CSA et ensuite par le tribunal de Commerce. On verra bien ! Je suis prudent, nous ne sommes pas les seuls, il y a sûrement d’autres candidats de valeur mais je pense que nous avons des arguments à faire valoir qui peuvent justifier qu’on l’emporte.
RadioActu : Donc, en résumé, vous gardez le cap ?
A.W. : Cette année au premier semestre pour la première fois, RMC info est bénéficiaire. Aujourd’hui, l’améliortation de notre part d’audience nous conforte sur le plan financier ce qui est important car il fallait confirmer la pérennité d’RMC Info. A un moment, on doutait de l’avenir de la radio et ces résultats nous confortent dans notre opinion que cette radio est sauvée.
RadioActu : Quel calendrier vous fixez-vous pour valider définitivement le format d’RMC Info ?
A.W. : Aujourd’hui, le format marche puisque RMC est devant Europe et RTL dans toute la moitié Sud. Si nous n’avons pas 8 points d’audience aujord’hui, c’est parce que nous n’avons pas de fréquences dans le Nord. Qu’on nous donne les fréquences d’RTL ou d’Europe 1, et on deviendra peut être la première radio talk privée de France. Nos résultats prouvent définitivement la pertinence et l’intérêt de notre format. Maintenant, nous avons un problème de distribution, mais pas de problème d’identité, au contraire !
