RMC – Le plan de relance d’Alain Weill

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L’ex-directeur général de NRJ, désormais patron de RMC, s’est également exprimé durant cette émission sur les orientations stratégiques qu’il entend mettre en place pour assurer le redressement de la station monégasque et le futur postionnement de RMC face à ses concurrentes. « RMC est une radio qui ne va pas très bien aujourd’hui », a t’il constaté.

« C’est une radio qui a été abandonnée il y a près de 20 ans par ses actionnaires lorsque les FM sont arrivées. On a vu se succéder à la tête de RMC des dirigeants qui étaient de passage et qui étaient souvent incompétents. Ils ne connaissaient rien à la radio, alors qu’ils avaient face à eux de grands professionnels de la radio. Le problème des radios généralistes, c’est de savoir évoluer dans un paysage radiophonique qui a connu une grande révolution. Aujourd’hui, il faut avoir un positionnement clair, c’est ce qui manque à RMC : la radio navigue à vue. »

Alain Weill a dit sa « confiance dans le travail des collaborateurs de RMC, qui ont envie de participer à cette nouvelle aventure. Nous allons avoir un cap difficile à passer, car il va falloir restructurer la radio, la redéployer. RMC sera une radio dite de news & talk : c’est-à-dire une radio qui laissera une large part à l’information et au débat. Je ne peux pas donner aujourd’hui tous nos secrets, mais il y aura un certain nombre d’innovations : on ne va pas essayer de faire la même chose que RTL ou Europe 1. Il faut innover, et RMC, avec son passé, son expérience et ses talents, a envie de montrer qu’elle peut être à nouveau une grande marque. C’est ce que nous allons essayer de démontrer dans les mois qui viennent. »

Interrogé par Guillaume Cahour sur les moyens que NextRadio entend mettre en oeuvre pour relancer RMC, Alain Weill a affirmé que l’effectif actuel de la station, 115 personnes serait maintenu, et même augmenté : « Nous allons surtout investir dans le produit, car c’est ce qui manque à RMC. Nous allons doubler le nombre de journalistes, qui, de 44 actuellement, passera à plus de 80 demain. Cela devrait améliorer très clairement la qualité du produit et attirer à nouveau beaucoup d’auditeurs. »

Alain Weill s’est également exprimé sur la restructuration envisagée pour RMC : « Jusqu’à présent, RMC était la radio du Sud, et ça, c’est fini. Demain, RMC sera une radio nationale. RMC bénéficie d’une fréquence à Paris très puissante qui représente un tiers de sa couverture, et un potentiel de progression qui est très important. Quant au siège social, il restera à Monaco, mais nous allons transférer partiellement l’activité à Paris, parce que si on veut faire de RMC une radio d’information nationale à succès, c’est à Paris que les choses se passent aujourd’hui. La nouvelle grille se mettra en place dès que nous seront prêts, et nous le ferons dès le début de l’année prochaine. »

Alain Weill est revenu sur le feuilleton à rebondissements de cet été, expliquant avoir proposé à Jean-Paul Baudecroux de résoudre le problème de la cession de RMC en reprenant lui-même la station avec des partenaires financiers : « La décision n’a pas été facile à prendre, ni de son côté, ni du mien, mais l’opportunité de devenir mon propre patron dans le métier que je connais bien, celui de la radio, et de surcroit une radio d’information qui est un univers qui m’a toujours beaucoup plu, c’est aussi un challenge très excitant. Il m’a fallu 10 minutes pour convaincre le groupe Alpha d’investir 65 millions de francs dans RMC. Ce sont des gens qui réagissent très vite. Ils ont compris ce qu’était le métier de la radio. Ils savent ce que j’ai fait, le fait que j’ai dirigé le groupe NRJ pendant 13 ans aux côtés de Jean-Paul Baudecroux, et ils m’ont fait confiance très rapidement. »

Enfin, revenant sur ses activités au sein de NRJ Group, Alain Weill a expliqué qu’il assumait ce qu’il avait fait précédemment : « Le groupe NRJ, c’est bien un groupe de radios, de radios musicales. Je pense que pour être leader dans l’univers de la musique, ce n’est pas plus facile que dans l’univers des radios d’information, parce que la concurrence est très rude. Diffuser de la musique aujourd’hui, c’est quelque chose de très sophistiqué, très pointu. Il y a beaucoup de marketing, d’études, de recherches. Pour être le meilleur dans cet univers là, cela demande beaucoup de compétences, et Jean-Paul Baudecroux a su les fédérer autour de lui avec les meilleurs programmateurs. Il avait aussi envie de reprendre RMC, mais pas au prix du démantellement du groupe NRJ. »


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