RMC – Mise en demeure pour propos « propos injurieux et misogynes »

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L’émission « Les Grandes Gueules », animée par Alain Marschall et Olivier Truchot de 10h à 13h, a viré à la discussion de « bar du commerce » le 21 janvier dernier. Les deux animateurs et leurs chroniqueurs, Franck Tanguy et Sophie de Menton abordaient l’affaire DSK et les 1,5 millions de dollars que ce dernier aurait versé à Nafissatou Diallo. Rapidement, la discussion s’oriente sur des considérations sur le physique de la femme de chambre, estimant que cette affaire était « un conte de fée » pour elle (voir ci-dessous). Face aux réactions indignés de nombreux auditeurs, Franck Tanguy a présenté de timides excuses à l’antenne, estimant « avoir dit une beauferie ». Le 26 janvier dernier, le Comité de défense Nafissatou Diallo a indiqué avoir saisi Olivier Schrameck, président du CSA, et Frank Lanoux, directeur général de la station. « Les propos tenus à l’antenne au sujet de Nafissatou Diallo ne sont pas seulement méprisants à l’égard des femmes victimes de viol et de harcèlement, à l’égard des travailleurs modestes, à l’égard des plus démunis, ils sont injurieux. Et ces injures sexistes ont un caractère manifestement raciste », a estimé le Comité.

« Les responsables de l’émission ont manifestement commis une faute en prenant le risque d’évoquer le cas de Nafissatou Diallo sans que toutes les opinions puissent être exprimées », explique t-il, tout en ajoutant que « si RMC ne cautionne pas ces injures et cette apologie du viol, ce qu’on peut espérer, elle n’a pas d’autre conduite à tenir que de mettre un terme à la collaboration régulière à son antenne de Franck Tanguy et de Sophie de Menthon ». Le comité a également demandé au CSA « de prendre toutes dispositions appropriées à l’égard de la station RMC ». La réaction de l’autorité de régulation n’a pas tardé : lors de son assemblée plénière du 29 janvier dernier, le CSA a décidé d’adresser à RMC une mise en demeure pour « propos injurieux, misogynes, attentatoires à la dignité de la personne et à connotation raciste ». Il a estimé « qu’en méconnaissance de l’obligation de maîtrise de l’antenne et en violation directe des autres dispositions et stipulations mentionnées ci-dessus, un animateur a contribué à provoquer, par ses interventions, leur ton et leur contenu, des propos tout aussi inadmissibles de certains participants au débat ». La station a été mise en demeure de respecter les dispositions de l’article 15 de la loi du 30 septembre 1986 modifiée et les stipulations des articles 2-6 et 2-10 de sa convention.

Retranscription des propos tenus sur RMC :

Sophie de Menthon : « Tu veux que je sois politiquement totalement incorrecte ? […] Je me demande, c’est horrible à dire, si c’est pas ce qui lui est arrivé de mieux »
Franck Tanguy : « Je ne suis pas loin de penser la même chose Sophie, je me suis fait la réflexion hier ».
Sophie de Menthon : « Moi je pense que l’argent qu’elle a gagné, qui lui permet d’élever sa fille, elle ne l’aurait jamais eu dans toute son existence et j’espère qu’elle oubliera ce moment extrêmement désagréable. […] Il y a des femmes dans la rue, je suis sûre qu’elles ont pensé ça, en disant j’aimerais moi être femme de chambre dans un hôtel et que ça m’arrive »
Franck Tanguy : « C’est un horrible événement dans sa vie dont certainement elle se rétablira, mais pour elle c’est quand même… ça va quoi ! »
Franck Tanguy : « C’est un tromblon. Elle n’a rien pour elle, elle ne sait pas lire pas écrire, elle est moche comme un cul, et elle gagne 1,5 million, c’est quand même extraordinaire cette histoire ! »


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